Introduction
Par Gaule du Sud, il faut entendre la Gaule méridionale qui correspond aux régions du Languedoc et de la Provence actuelles. D'un point de vue fonctionnel, les lieux de culte ou espaces sacrés semblent correspondre à quatre grands types, dont les caractéristiques s'imbriquent :
Premier type : il est caractérisé par les dépôts d'objets en métal et en céramique. Présents dès la fin de l'Âge du Bronze, ces objets peuvent être liés à des pratiques cultuelles naturalistes. Le degré de sacralité est difficile à définir : il peut s'agir soit du dépôt ponctuel d'un objet, soit de dépôts successifs. Ces pratiques sont fréquentes pendant l'Âge du Fer. Certains points d'eau sacralisés reçoivent des aménagements importants comme à Glanon (Saint-Rémy-de Provence).
Deuxième type (le plus fréquent) : il est constitué par l'apparition de stèles anépigraphes[1] au début de l'Âge du fer. 400 exemplaires ont été inventoriés sur une quarantaine de sites. L'explication la plus souvent avancée de la destination de ces stèles est qu'il s'agit d'offrandes. Il faut aussi remarquer que ces stèles sont réemployées dans la construction de remparts ou fortifications, comme à Glanon. Ont-elles gardé leur caractère sacré ? Le fait que certains monuments soient brisés ne plaide pas en ce sens. En revanche, ces stèles ne sont jamais utilisées comme de simples matériaux pour des constructions privées. Les historiens concluent donc que ces stèles sont rituellement inclues dans la muraille qui trace les limites de la nouvelle agglomération.
Troisième type : il s'agit des sites sur lesquels des portiques[2] sont construits ou reconstruits. Leur origine est indigène et non méditerranéenne comme cela a été longtemps affirmé. On assiste ici à une intégration du sacré dans l'urbain.
Quatrième type : les agglomérations qui se sont développées autour ou à proximité d'un nemeton[3]. Cet espace est intégré au sein même de l'agglomération comme à Nîmes, Glanon et Roquepertuse.