Introduction
Jusqu'au milieu des années 1970, les historiens ont eu tendance à valoriser à outrance le texte de Pline l'Ancien[1] qui décrit la cueillette du gui. Ils se sont imaginé que les Gaulois n'ont comme lieux de culte que les forêts et les eaux. Ils croient aussi que les Gaulois pratiquent des sacrifices dans des forêts et qu'ils ne disposent pas comme les Romains ou les Grecs, de lieux de culte[2] fixes et aménagés, c'est-à-dire des sanctuaires. Cette représentation a été modifiée par la découverte de lieux de culte qui datent de l'Âge du fer[3]. Les exemples choisis dans ce chapitre concernent la période qui s'étend du VIe siècle au Ier siècle av. J.-C.
Que faut-il entendre par nord et sud de la Gaule ? En 2003, la revue Gallia présente un numéro consacré aux « Cultes et sanctuaires en France à l'Âge du Fer »
. Dans l'introduction, P. Arcelin et J.-L. Brunaux rappellent que le découpage opéré, à savoir la France divisée en 5 zones[4], correspond à la dynamique actuelle de la recherche française pour l'Âge du Fer. C'est dans le nord de la France qu'a eu lieu au cours des années 1970 et 1980, la découverte des premiers grands sanctuaires qui a bouleversé la vision que les historiens et archéologues avaient de la religion des Gaulois et c'est dans le sud de la Gaule qu'ont été découvertes au XIXe siècle des statues et des éléments de portiques qui ont permis de mieux connaître les diverses pratiques religieuses de ces peuples.