Les cours de religion islamique
La plupart des États européens organisent un ou plusieurs cours de religion au sein des écoles publiques, pour la durée de la scolarité obligatoire, la France faisant exception à cette règle. Par ailleurs, les États tolèrent voire soutiennent financièrement ou même financent largement des établissements scolaires privés à caractère confessionnel. Tant les réseaux scolaires publics que privés intègrent graduellement la présence de l'islam dans le paysage scolaire.
En ce qui concerne l'enseignement de la religion dans les écoles publiques, il traverse depuis quelques années un processus de réforme dans la plupart des États européens d'Europe occidentale, afin de répondre à une double évolution et à de nouveaux objectifs. Cette double évolution est, d'une part, celle d'une forte sécularisation des populations autrefois membres des Églises chrétiennes historiques et, d'autre part, celle de la pluralisation des convictions avec la présence de l'islam mais aussi d'autres communautés chrétiennes et de traditions philosophiques orientales tel le bouddhisme. Quant aux objectifs il s'agit de renforcer l'éducation à la citoyenneté et aux valeurs démocratiques fondamentales dans un contexte dont on estime qu'il se caractérise par un déclin du sens civique et par des replis à caractère communautariste[1].
De nombreuses autorités en charge de l'enseignement ont opté pour une ouverture de l'enseignement de la religion, qui a perdu son caractère catéchétique[2] et s'est muée en un enseignement des religions plutôt que de la religion dominante. Dans les pays scandinaves, au Luxembourg, dans certains cantons suisses, depuis longtemps au Royaume-Uni, l'éducation religieuse s'efforce de présenter toutes les convictions religieuses et philosophiques aux élèves, suivant en cela les recommandations du conseil de l'Europe.
Dans certains pays une éducation religieuse confessionnelle a été maintenue, mais l'offre a été élargie aux autres religions reconnues ou bénéficiant d'un financement public. C'est le cas en Belgique ou en Autriche. Dans les pays où un cours de religion islamique a été instauré, la question de la sélection et de la formation des enseignants a été posée et a parfois débouché sur la mise en place de formations diplômantes en collaboration avec des autorités du culte islamique.
Des écoles privées islamiques ont vu le jour à travers l'Europe ; dans les pays où l'enseignement confessionnel bénéficie d'un financement public, ces écoles commencent à s'insérer dans les dispositifs prévus. L'admission de ces établissements au bénéfice de subsides publics suscite parfois des réactions de rejet.