Sciences et religions à l'époque contemporaine XIXe - XXe siècles

Conclusion

L'édition de la traduction de la Bible par des missionnaires protestants à Beyrouth a marqué l'histoire de la culture arabe aussi bien au niveau de la technique de l'impression que du style. Elle a impliqué des maronites, des melkites, des catholiques latins et même des musulmans. Ce travail a participé d'un vaste mouvement de réveil intellectuel et spécifiquement linguistique. La langue arabe écrite de la fin du XIXe siècle est déjà distincte, par certains points, de celle qui existait au début du XIXe siècle, transmise sous forme manuscrite pendant un millénaire. Le processus de transformation touche le lexique, les références conceptuelles tout autant que les tournures grammaticales. Ce mouvement s'accélère au cours du siècle suivant et les élites culturelles tentent vainement de le contrôler comme le montrent, par exemple, les efforts divergents des Académies de langue arabe à partir des années 1920. Cela n'empêche pas la conscience d'une identité commune et la diffusion de plus en plus massive d'œuvres en langue arabe. De manière plus ponctuelle, la traduction arabe de la Bible a directement influencé Gibran Khalil Gibran[1] dont l'œuvre littéraire a, par la suite, visé à définir une conception personnelle de l'unité des religions par-delà leur diversité :  « Chaque graine que l'automne jette à la surface de la Terre a sa propre manière de séparer sa coque de son noyau. Mais quelque différents que soient les moyens, l'objectif des graines est le même, c'est de s'élever face au soleil ».

  1. Gibran Khalil Gibran

    (1883-1931) : il est né au Liban le 6 janvier 1883 à Bcharré et est décédé le 10 avril 1931 à New York aux États-Unis d'Amérique, où il a passé la majeure partie de sa vie. Gibran est né dans le nord du Liban de la fille d'un prêtre de rite maronite. Les prêtres qui rendent visite régulièrement à sa famille lui apprennent la langue arabe et ainsi que la langue syriaque aussi bien que l'étude de la Bible. Le père de Gibran travaille d'abord comme apothicaire, mais, avec la dette de jeu qu'il est incapable de payer, il se met au service d'un administrateur ottoman. La famille Gibran s'installe dans le South End de Boston, à l'époque la deuxième plus grande communauté Syrie/Liban-américaine aux États-Unis. Gibran est placé dans une classe spéciale pour les immigrants par l'administration de son école pour mieux apprendre l'anglais. Gibran est aussi inscrit dans une école d'art. Gibran tient sa première exposition de ses dessins en 1904 à Boston. En 1908, Gibran va étudier l'art avec Auguste Rodin à Paris pour deux ans. L'ouvrage le plus connu de Gibran s'intitule Le Prophète, un livre composé de vingt-six textes poétiques. Le livre est devenu particulièrement populaire pendant les années 1960 dans le courant de la contre-culture et les mouvements New Age.

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