Introduction
Durant l'Antiquité, l'eau est au centre des préoccupations religieuses des Africains du nord : pluies, sources et fleuves sont investis d'une valeur sacrée, valeur d'autant plus grande que le Maghreb antique est avant tout une région peuplée de paysans et de pasteurs pour qui la fertilité des moissons et la fécondité des troupeaux sont les plus précieux des dons divins. Le caractère sacré de ces eaux est rattaché dans leur esprit à la présence tutélaire d'une force à laquelle ils donnent le nom de génie[1] ou de divinité. Ce qui fait que cette eau sacrée reflète un sentiment de crainte d'une réalité surnaturelle qui dépasse leurs connaissances et leurs conceptions. Bien qu'il soit difficile de définir les croyances relatives à l'eau dans les périodes antérieures, faute de documents, on pourrait dire qu'un fonds religieux proprement libyen a existé. Il s'agit de génies locaux des eaux qui sont supplantés probablement par les dieux romains, en l'occurrence Neptune[2] et les nymphes[3] dans les régions imprégnées par la civilisation romaine.