Introduction
C'est à Gournay-sur-Aronde en Picardie, qu'est découvert pour la première fois dans les années 1970 un sanctuaire attribuable aux Gaulois de la Tène moyenne. L'exemple de Gournay-sur-Aronde fait rapidement tache d'huile et l'on dénombre, à la fin des années 1980 plus d'une quinzaine de sites comparables principalement situés au Nord de la Seine. En effet, entre le IVe et le IIIe siècle, le nord de la Gaule voit s'installer de nouveaux peuples celtes[1] : les Belges. C'est dans ce nouveau contexte politique que sont créés des lieux de culte autonomes, c'est-à-dire des lieux conçus uniquement pour l'exercice du culte. Ils ne sont pas des annexes d'habitat ou de lieux funéraires, mais des sanctuaires[2]. Ils sont le terrain de la divinité, autant sa propriété que sa représentation. Toutefois, les Gaulois ne représentent pas matériellement leurs dieux et il n'existe aucune statue divine avant la domination romaine. La réalité physique de la divinité doit donc se manifester sous d'autres formes, en permettant le contact entre les hommes et les dieux.
Grâce aux découvertes de ces trente dernières années, nous avons des renseignements sur l'architecture, la délimitation sacrée, les plans de construction, les matériaux utilisés et on commence à comprendre ce qui peut se passer dans ces sanctuaires. De même, grâce aux restes d'animaux on peut connaître de quelle manière ceux-ci sont sacrifiés. Prenons deux exemples : le sanctuaire de Gournay-sur-Aronde et le trophée de Ribemont-sur-Ancre.