Donations des dieux aux humains et offrandes des humains aux dieux
Les dons ne sont pas limités aux individus, ils concernent des groupes ou des entités, comme les provinces. Dans le cadre de la Rome antique, les empereurs accordent à leurs sujets des bénédictions et leur transmettent des dons, en espèce et en nature. Les objectifs sont variables. Les donateurs peuvent vouloir exprimer la gratitude, la grâce et la convivialité, comme la dépendance. Les dieux professés sont intégrés dans ce commerce du don : ils échangent des biens entre eux et ils adressent des donations aux humains. La mosaïque du site d'Oudna, en Tunisie, illustre la donation d'un dieu à un roi .
Le pavement est couvert d'un décor végétal. Aux quatre angles, des cratères sont ornés chacun de la représentation d'une des quatre saisons. A cette époque le vignoble est alors établi dans tout le bassin méditerranéen, y compris l'Afrique du nord. Les artistes de l'Antiquité l'incluent souvent parmi les symboles de l'année en l'associant à l'automne. Le centre de la mosaïque illustre le jeune dieu Dionysos[2] , couronné, en train de suivre la scène d'un serviteur qui présente une grappe de raisin à son maître, Icarios[3] , roi d'Attique. Ce dernier est assis sur un trône, tenant un sceptre.
Dans l'histoire de l'humanité, l'expression visuelle des offrandes montre une pratique profondément enracinée. Les sources archéologiques témoignent d'une volonté d'exprimer de la crainte envers les dieux qui paraissent sévères, de la reconnaissance ou de la gratitude envers les dieux qui paraissent bons et généreux. Des personnes manifestent leur dévotion en faisant construire des temples gigantesques et des statues majestueuses, comme celle de Zeus[4] à Olympie. D'autres procèdent à des sacrifices d'animaux qui sont représentés au travers d'images peintes ou sculptées. Les sites archéologiques regorgent de ces témoignages de croyances et de cultes. Les sources littéraires les confirment. Xénophon[5] évoque, par exemple, le goût des dieux pour la chasse et pour ceux qui aiment chasser. Les sociétés d'Afrique du nord sont intégrées dans ces pratiques communes aux différentes rives de la Méditerranée.