Honorer les dieux dans l'espace méditerranéen antique et ses marges

Introduction

L'idée que la religion de l'Egypte ancienne puisse s'effondrer s'exprime, de manière très littéraire, dans un texte célèbre, mais dont il est délicat d'évaluer la relation exacte qu'il pourrait entretenir avec des événements historiques réels. Il s'agit d'un passage de l'Asklepios[1], un texte apocalyptique appartenant au corpus hermétique[2]. Cette lamentation développe le thème de la fuite des dieux, quittant leur pays, abandonnant l'Egypte ; elle évoque aussi prophétiquement un changement culturel – des étrangers vont venir en Egypte, une population qui sera dépourvue de l'observance de la religio qui était celle des anciens habitants – conduisant à l'abolition de l'ancienne piété et à l'oubli des cultes. L'Egypte « désertée » par les dieux, l'abandon des cultes, de la perte et de l'oubli, c'est la mort d'une culture en quelque sorte. La réception de ce texte dans la pensée occidentale, au sein de ce qui constituera le « corpus hermétique » reconstitué à la Renaissance, fut considérable.

  1. Asklepios (Asclepius en latin)

    Nom donné à un traité appartenant au « Corpus hermétique ».

  2. Corpus hermétique

    Ensemble de textes en grec et latin, datant de l'époque romaine, et exposant une doctrine révélée, émanant de Hermès Trismégiste ( « trois fois très grand »), derrière lequel se cache le Thot égyptien, interprété par la spéculation philosophique gréco-égyptienne tardive.

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