Introduction
Le 21 mai 1536, l'assemblée des Citoyens de la ville de Genève accepte de se convertir à la Réforme[1] mettant ainsi un terme au processus d'indépendance politique et religieuse entamé au début du XVIe siècle. Depuis 1517, les nouvelles idées réformées inspirées par Luther[2] se répandent à travers le Saint Empire romain germanique gagnant peu à peu le reste de l'Europe. Sous l'influence de différents prédicateurs, les principes luthériens se diversifient et donnent naissance à des courants théologiques variés. À Genève, ce sont les idées de Guillaume Farel[3] et de Jean Calvin[4] qui influencent les nouvelles pratiques religieuses. Pour les Genevois, le changement confessionnel entérine la scission d'avec l'Église catholique romaine et coïncide avec la fin de la dépendance politique de la cité envers le prince-évêque[5] et le duché de Savoie (illustration en attente d'autorisation). Bien que les attaques de la part de la Savoie dans le but de prendre possession et de contrôler le territoire genevois perdurent tout au long du XVIe siècle, Genève devient définitivement indépendante à compter de 1536. Si les processus d'émancipations confessionnelle et politique semblent indépendants l'un de l'autre, leur simultanéité n'est pas le fruit du hasard et leur impact sur les structures institutionnelles est mesurable par la mise en exergue des ruptures et continuités des pratiques judiciaires et politiques.