Introduction
L'occupation des côtes marocaines par les chrétiens, espagnols et portugais, est un événement dont le retentissement est profondément ressenti par tous les habitants. La conquête, amorcée à Ceuta en 1415, a pour cause le désir de monopoliser le commerce des épices, de l'or et des esclaves, longtemps détenu par les marchands musulmans, mais aussi, pour certains, l'ambition d'étendre le « royaume du Christ »
et de « libérer la Chrétienté de la menace de l'Islam »
. Les conquérants profitent de troubles intérieurs. Ceux-ci s'aggravent, à Fès en 1445, après la mort du dernier Mérinide[1] qui ouvre des conflits de succession. L'avènement des Banu Wattas[2] , en 1471, ne permet pas dans l'immédiat de mettre un terme aux affrontements entre les tribus. L'indignation et la peur provoquées par le danger ibérique comme la faiblesse du pouvoir central, incitent les populations à s'adresser aux personnages religieux, à savoir les marabouts et les chorfas. Le maraboutisme[3] et le chérifisme[4] deviennent deux éléments essentiels qui colorent la vie politique au Maroc.