Références
- ‘Abdallah al-Nadim (1843-1896)
Un des grands réformateurs et activistes politiques à la suite de l’échec du soulèvement d’Urabi en 1881. Il mène une résistance non violente contre l’occupation britannique en 1882 et lutte contre la corruption qui sévit à la cour khédiviale. Il fonde le journal al-Tankit wal-Tabkit, célèbre pour ses satires contre les autorités. Il défend les libertés et les biens de la nation égyptienne contre les « étrangers ».
- ‘Alî Bey, dit « le Grand » (1728-1773)
Originaire du Caucase, il tente de s’affranchir de la tutelle ottomane en Égypte et d’étendre son hégémonie sur la Palestine et la Syrie aux dépens des domaines du sultan. Il est éliminé par son favori le mamelouk Abu Dhahab le 8 mai 1773.
- Antoine Barthélémy Clot Bey (1793-1868)
Etudiant en médecine à Marseille et à Montpellier, il entre au service de Muhammad ‘Alî en 1825. Il crée un service sanitaire militaire et fonde une école de médecine où les enseignants européens sont accompagnés par des instructeurs-traducteurs arabes. Les premiers médecins libanais y font leur formation. Clot s’illustre par ses luttes contre les grandes épidémies et reçoit le titre de Bey. Il écrit plusieurs ouvrages sur son expérience de médecin en Égypte.
- Auguste Adib Pacha (1859-1936)
Né à Istanbul, il émigre en Egypte où il acquiert une grande expérience en matière juridique et financière en tant que directeur général des Finances. Il préside l’Alliance libanaise et défend l’indépendance et les intérêts du Liban. Il publie Le Liban après la guerre (Paris, 1918), avant de s’y réinstaller comme conseiller de plusieurs responsables français et chef de gouvernement à deux reprises.
- Bechara al-Khoury (1890-1949)
Juriste et homme de lettres ayant fui en Egypte à la veille de la Grande Guerre. Conseiller au haut-commissariat français au Liban, il œuvre pour un rapprochement avec la Syrie et une entente entre chrétiens et musulmans libanais (à l’origine du « pacte national » de 1943). Il fonde le parti al-Destour, très influent entre 1932 et 1968. Il est le premier président de la République libanaise en 1943.
- Bechir II (1767-1851)
Souverain appartenant à la dynastie des Chéhab qui gouverne le Mont-Liban entre 1679 et 1840. Converti au christianisme, son père Qasim Ben ‘Umar avait vainement tenté de s'emparer de l'émirat. Il fait baptiser Bechir dans le rite maronite.Son règne, qui débute en 1789, est très mouvementé à cause des prodromes de la question d'Orient. Cependant, il réussit une centralisation du gouvernement au au palais de Beit ed-Din aux dépens de seigneurs locaux. Les résultats de cette politique sont : sécurité, paix, prospérité et rayonnement culturel. Son alliance avec Muhammad ‘Alî est cependant fatale pour l'émirat. Bechir est exilé à Malte en 1840, puis à Constantinople où il meurt en 1851. Ses dépouilles ont été rapatriées à Beit-ed-Din en 1964 en signe de reconnaissance de son œuvre politique.
- Emile Eddé (1883-1949)
Juriste en lien avec Bechara al-Khoury, il doit fuir le pouvoir des Jeunes Turcs et se réfugier en Egypte puis en France. Il est président de la République libanaise sous mandat français.
- Faris Nimr (1856-1951)
Né à Hasbaya, il étudie lui aussi au Collège protestant syrien de Beyrouth. C’est pour y avoir défendu les thèses de Darwin qu’il est contraint de le quitter. Il est l’auteur d’un roman, Aminat (1908) et de plusieurs traductions.
- Iskandar Ammoun
Magistrat et homme de lettres. Emigré en Egypte, il exerce les fonctions de magistrat en Alexandrie, à Assiout et au Caire. Traducteur de Jules Verne (Voyage au centre de la terre, Le Caire, 1885), il a également fondé un journal arabe chypriote avec Abdallah al-Bustânî : Junaynat al-Akhbar. Il préside l’Alliance libanaise à partir de 1909, devient vice-président du parti de la décentralisation administrative ottomane (1912) et participe au Congrès arabe tenu à Paris en 1913. Cependant, il quitte l’Alliance libanaise en 1917 pour rallier le parti de l’Union syrienne. Il termine sa carrière politique comme ministre de la Justice dans le gouvernement arabe de Damas sous l’émir Fayçal.
- John Bowring (1792-1872)
Parlementaire britannique né à Exeter. Expert maîtrisant plusieurs langues, il effectue plusieurs missions de reconnaissance en matière commerciale et économique en Europe et dans l’Orient méditerranéen avant d’être désigné consul à Canton puis gouverneur de Hong Kong. Il est l’auteur d’un important rapport sur la région syro-libanaise : Report on the Commercial Statistics of Syria, Londres, 1840.
- Khalil Mûtran (1872-1949)
Homme de lettres. Né à Baalbek, il se retire en Egypte où il travaille dans la presse pour al-Majâllat al-Misriyat et al-Jawaib. Il se lie d’amitié avec les poètes égyptiens, notamment Ahmad Shawki et Hafiz Ibrahîm. Il obtient le titre de « poète des deux continents » et participe activement à la vie égyptienne.
- Muhammad ‘Alî ou Mehmet Ali (1769-1849)
Fondateur de la dynastie qui gouverne l’Egypte entre 1805 et 1952. D’origine albanaise, il essaie d’introduire des réformes dans tous les secteurs de l’activité égyptienne. Il coopère avec le sultan ottoman dans ses luttes contre les wahhabites et les indépendantistes grecs, mais il s’oppose à lui en voulant dominer les régions de Palestine et de Syrie entre 1832 et 1840 : il en est chassé par des insurgés et par les puissances signataires du traité de Londres (15 juillet 1840).
- Muhammad Rashid Rida (1865-1935)
Savant musulman, adhérant au mouvement de « réforme », appelant à l’unité musulmane et défendant, dans une certaine mesure, le « nationalisme arabe ». Installé en Egypte, lié avec le cheikh Muhammad ‘Abduh, il co-dirige puis dirige la revue al-Manâr dont le rayonnement est majeur.
- Napoléon 1e Bonaparte (1769-1821)
Militaire et homme d’Etat (consul et empereur). La campagne d’Egypte (1798) du général Bonaparte vise à brise la domination anglaise en Méditerranée orientale et aux Indes. Elle a des conséquences scientifiques importantes en marquant le début de l’égyptologie et en suscitant la réaction des élites arabes face au défi du décalage croissant entre les rives de la Méditerranée.
- Nicolas Fayyad (1873-1958)
Etudiant en médecine, il s’engage ensuite dans les affaires politiques et administratives. Contraint de fuir le pouvoir ottoman, il se réfugie en France puis en Egypte où il réside pendant vingt ans. Il retourne au Liban en 1930. Il y occupe le poste de directeur du télégraphe et de la poste et est élu député de Beyrouth.
- Selim Naccache (m. 1884)
Ecrivain, poète et journaliste, il est un des pionniers du théâtre arabe. Il compose et traduit des pièces. Il forme une troupe de 16 acteurs dont 4 jeunes filles, ce qui constitue une première dans le monde arabe. Il fonde plusieurs journaux en association avec Adîb Ishaq, dont Misr. Il lance, seul, Al-‘Asr al-Jadîd.
- Sulayman Bustânî (1856-1925)
Journaliste, homme de lettres et homme politique. Il fréquente l’école fondée par son parent, Butrus al-Bustânî et contribue à la rédaction d’al-Jinân. Il est élu au Parlement ottoman (Majlis al-mabouthan) entre 1908 et 1914, et devient ministre du commerce puis de l’agriculture.
- Takla
Takla Selim et Béchara sont deux frères qui bâtissent l’empire du journal Al-Ahram (« les Pyramides »), d’abord à Alexandrie en 1876, puis au Caire en 1898. Al-Ahram connâit beaucoup de difficultés à cause de ses positions politiques pro-égyptiennes (Mis lil-Misryin) et pro-françaises. Cependant les Takla parviennent à le moderniser à l’inscrire dans la durée pour en faire un fleuron de la presse arabe.
- Ya‘qub Sarrûf (1852-1927)
Né près de Beyrouth, il étude au Collège protestant syrien (actuel American University of Beirut) avant d’y enseigner. Les publications qu’ils fondent adoptent une ligne pro-anglaise et suscitent des susceptibilités dans les milieux indépendantistes égyptiens.
- Youssel Al-Sawda (1888-1969)
Juriste et homme politique. Il milite pour l’indépendance du Liban. Il fonde l’Alliance libanaise en association avec Antûn Gemayel, les scouts Al-Sabbaqat (« les Pionniers ») et le journal Al-Rayat. Il écrit ses mémoires Pour l’indépendance et compose un manuel d’histoire Pour le Liban.