Religions et gestion de la violence

La violence dans le Liban contemporain

Parce qu'il réunit, selon des proportions inconnues ailleurs, des citoyens représentant dix-huit dénominations religieuses, le Liban est un concentré de ce passé.

Carte du Liban confessionnel

L'influence des mouvements de pensée et des institutions (confessionnelles ou non) de l'Ouest de la Méditerranée se fait sentir dès le XVIe siècle, se renforce au XIXe siècle, et prend une nouvelle ampleur dans le cadre du mandat français (1920-1943/46). Après l'indépendance, une partie du Liban revendique cette histoire quand une autre souhaite davantage enraciner la société dans le monde arabe majoritairement musulman. Les tensions interconfessionnelles sont vécues de manière plus apaisées jusqu'au milieu des années 1970, mais elles ne disparaissent pas et sont, dans certains cas, renforcées par des motifs sociaux et politiques.

Les guerres qui déchirent la société libanaise entre 1975 et 1990 répondent à des causes géopolitiques (internationales et régionales), nationales (attachement prioritaire à la « patrie libanaise » ou à la « nation arabe »), économiques (déshérités contre notables nantis), idéologiques (gauche contre droite), sociales (élites qui se reproduisent contre nouveaux venus) et religieux (partisans d'un régime déconfessionnalisé et partisans de régimes confessionnels, eux-mêmes divisés). Au terme de quinze années de conflits, parfois très violents, où des frères d'une même famille se sont parfois combattus, les règles générales n'ont pas été fondamentalement transformées mais seulement rééquilibrées pour tenir compte de la place démographique plus importante des musulmans par rapport aux chrétiens.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer Randa Saliba Chidiac, Université Saint-Esprit de Kaslik (Liban) et Marie-Thérèse Saliba, Université de Montréal (Canada) Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)