Religions et gestion de la violence

La violence morale et psychologique

Cette forme de violence se manifeste verbalement par des cris, des insultes, mais aussi des mensonges, des absences fréquentes, des retards non expliqués.Ces blessures sont graves, elles s'inscrivent dans la durée, elles sont parfois plus longues à guérir que les blessures physiques. Le mariage des mineurs peut être inséré dans cette catégorie.

Chaque communauté confessionnelle définit l'âge de nubilité de ses fidèles. Pour les musulmans, il est de 18 ans chez les garçons et de 14 à 17 ans chez les filles. Pour les chrétiens, l'âge varie entre 16 et 18 ans chez les garçons et de 14 à 18 ans chez les filles.La loi interdit les mariages forcés pour tous les Libanais mais, conformément à une jurisprudence islamique, le mariage d'un homme adulte et d'une mineure avec le consentement de son père est considéré légal. Dans ces circonstances, la jeune fille n'a pas le droit de donner son avis. Cette pratique avait tendance à diminuer avec les progrès de l'instruction des enfants. Cependant, la guerre en Syrie et l'établissement de plus d'un million et demi de réfugiés au Liban depuis 2011a relancé le processus des mariages de personnes mineures.

Une enquête sur les taux de mariage précoce parmi les Libanais et les réfugiés Syriens au Liban, réalisée en 2014 par l'Institut des Sciences Politiques de l'USJ (Université Saint Joseph) en collaboration avec l'ambassade du Canada au Liban, a révélé que plus de 6% des femmes étaient mariées avant d'avoir atteint leur majorité. Ces taux étaient plus élevés dans les régions situées à la frontière libano-syrienne.

Des associations ont dénoncé ces pratiques et fait pression pour que des responsables juridiques et religieux participent à l'élaboration d'une proposition de loi augmentant de manière officielle l'âge au mariage. Elles ont obtenu l'appui de la CNFL[1] , l'institution officielle des droits de la femme au Liban. Au printemps 2017, cette loi était en discussion au Parlement.

  1. CNFL

    CNFL : Commission nationale de la Femme libanaise La commission nationale de la femme libanaise (CNFL) est une institution gouvernementale créée en 1998 par la loi n˚720 en application de la Plateforme d'action de Pékin. La Commission nationale œuvre pour atteindre les objectifs suivants : renforcer les capacités des femmes et améliorer leur situation à tous les niveaux et leur assurer une égalité de chances avec les hommes. L'Assemblée générale de la CNFL est composée de 24 membres qui sont des personnalités réputées pour leurs apports dans le domaine du développement humain et des droits de la femme.

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AccueilAccueilImprimerImprimer Randa Saliba Chidiac, Université Saint-Esprit de Kaslik (Liban) et Marie-Thérèse Saliba, Université de Montréal (Canada) Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)