Références
- « de mettre un terme à leurs agissements usuriers et de protéger les sujets de ces dommages ».
« Den wucherlichen Handlungen schranken zu sezen, und den daher für die Unterthanen zu besorgenden Schaden zu verhüten. »
- Ali bey Al-Kabîr
Ali bey al-Kabîr (1728-1773) mamlouk égyptien d'origine géorgienne, réussit à s'imposer dans sa caste, à s'entourer des lieutenants fidèles de son clan et à accaparer le pouvoir en Egypte aux dépens des Ottomans. L'entrée de la flotte russe en Méditerranée l'encourage à mener son projet d'indépendance. Il fait battre une monnaie où il met son nom à côté de celui du sultan, se rallie à Dahir Al-Umar, un autre potentat, maître d'une principauté autour d'Acre, et conquiert la Syrie en 1770 via son gendre le général Abou Dahab. Celui-ci, soudoyé par les Ottomans, quitte précipitamment la Syrie, rentre en Egypte et chasse Ali bey qui se réfugie auprès de Dahir. Ali bey fait appel à l'escadre russe et envoie un messager auprès d'Orlov. Comme la réponse tarde à venir, Ali bey marche sur l'Egypte pour reprendre le pouvoir, mais il est battu par Abou Dahab et meurt de ses blessures le 8 février 1773. La flottille russe arrive trop tardivement à son secours. Ali bey nourrit un double projet de grandeur : réaliser l'indépendance de l'Egypte et y restaurer l'ancien pouvoir des Mamlouks. Il échoue dans son entreprise, mais sa révolte suscite d'autres rebellions et ouvre les yeux de l'Occident sur l'importance de l'Egypte.
- Aristote
Aristote est un philosophe athénien (384 av. J.-C. - 322 av. J.-C.). Il réfléchit également dans Les Politiques à l'économie de son temps, et condamne l'usure.
- Benjamin Franklin
Benjamin Franklin (1706-1790) est un imprimeur, écrivain, inventeur et homme politique étasunien. Il est l'un des Pères fondateurs des États-Unis et participe à la rédaction de la déclaration d'indépendance. Max Weber s'intéresse surtout à ses écrits louant le travail dans lesquels il voit à l'œuvre son « éthique protestante ».
- collège de ‘Ain Warqa
Institué par la hiérarchie de l’Église maronite au Kisrawan en 1789 pour remplacer le collège maronite de Rome confisqué et vendu par Napoléon, le collège d'Ain Warqa répond parfaitement aux besoins de l'éducation au siècle des Lumières. Il adopte la constitution et le programme des grands collèges romains. Tous les diocèses maronites doivent contribuer à son fonctionnement, et chacun d'eux peut envoyer deux étudiants uniquement. Très vite le collège acquiert une renommée, devient « la mère de toutes les écoles en Syrie et au Liban », rajeunit la communauté maronite et joue un rôle prépondérant dans la renaissance arabe.
- Dahir Al-Umar
Dahir Al-Umar (1689 -1775) cheikh de la tribu arabe des Zaydani, originaire de la région du lac de Tibériade, commence sa carrière comme multazim ou collecteur d'impôts à l'exemple de son grand père et de son père investis dans ce service par les émirs Maan du Mont-Liban. Dahir soumet toute la Galilée à son autorité et fait d'Acre sa capitale et une échelle privilégiée du commerce avec l'Europe. Il attire les paysans dans ses domaines, accueille des migrants des régions environnantes, encourage la culture du coton et en fait le principal produit d'exportation vers l'Europe, en particulier vers la France. Entouré par des marchands juifs et grecs catholiques, notamment le banquier Ibrahim Sabbagh, il s'enrichit, se fortifie à Acre, se rallie à l'expédition russe et se défend fermement contre les gouverneurs ottomans des alentours. A l'instar des potentats contemporains, Dahir fonde sa puissance sur le monopole et ambitionne une indépendance. Suite à la paix de Kutchuk-Kainarji, la Porte envoie Hasan Pacha pour rétablir son autorité sur l’Égypte et la Palestine. Dahir s'apprête à payer cher au trésor ottoman la rançon des années de rébellion, mais il est trahi par son lieutenant et décapité le 21 août 1775. La principauté laborieusement bâtie par Dahir au nord de la Palestine échoit facilement à Djezzar pacha en 1775.
- Djezzar
Djezzar Ahmed pacha (1720 – 1804) mène une vie d'esclave depuis l'enfance d'abord à Constantinople puis en Egypte où il se rattache à Ali bey Al-Kabîr et reçoit une formation de mamlouk. Compromis dans les dissensions mameloukes, il retourne à Constantinople, puis passe en Syrie. De là, l'émir Youssef du Mont-Liban le repère et le charge de veiller sur Beyrouth afin de l'épargner des secousses des opérations de l'escadre russe en Méditerranée en 1772-1773. Djezzar se fortifie dans la ville et se rebelle contre son maitre. L'émir Youssef appelle les Russes pour le déloger et promet une bonne rétribution. Une division de la flottille russe bombarde la ville et débarque des mercenaires qui occupent la ville et la pillent. Contraint de quitter Beyrouth, Djezzar se livre avec ses hommes à Dahir Al-Umar et ne tarde pas à le trahir. Après la paix de Kutchuk-Kainardji, les Ottomans reviennent pour rétablir leur autorité sur la Syrie et l'Egypte. Ils nomment Djezzar vali de Sidon en 1775. Djezzar s'établit à Acre qu'il fortifie. Il sème la terreur, liquide ses adversaires et acquiert son surnom signifiant « le boucher ». Aidé par les Anglais, les Ottomans et la peste, il tient tête à l'expédition française et oblige Napoléon à lever le siège de la ville. Enorgueilli par cette victoire, les Ottomans les nomment vali de Damas en 1785 et le chargent de conduire la caravane du pèlerinage à la Mekke. Depuis lors rien ne freine la tyrannie de Djezzar qui applique un monopole ferme sur tous les produits d'exportation : soie, coton, céréales, etc. et décide le tarif et le prix qui lui conviennent. Il pressure le Mont-Liban par des taxes exorbitantes, le livre au marchandage des factions et massacre impitoyablement ceux qui s'opposent à ses vexations arbitraires. Il chasse les marchands français qui se retranchent à Tripoli et à Smyrne. Djezzar se comporte comme un petit sultan dans un micro-palais pourvu de gardes et d'un harem. Djezzar est dépeint dans la correspondance diplomatique comme le gouverneur ottoman le plus sanguinaire et le plus cruel. Sa mort advenue en 1804 soulage toute la Syrie et suscite une abondante littérature célébrant sa disparition. Il laisse une grande fortune que la Porte recueille allègrement.
- échelle
Les échelles au Levant sont des ports pour lesquels les sultans ottomans ont renoncé à certaines prérogatives, accordant notamment l'exemption judiciaire aux commerçants de certains pays étrangers.
- Ernest Troeltsch
Ernest Troeltsch (1865-1923) est un philosophe, théologien, historien et sociologue allemand. Il est professeur dans différentes universités (Bonn, Heidelberg, Berlin) et s'engage aussi en politique.
- Friedrich Engels
Friedrich Engels (1820-1895) est un philosophe et militant politique allemand, ami de Karl Marx, et fondateur avec lui du matérialisme historique, qui a eu une grande influence sur les sciences humaines et sociales.
- Hedjaz
Hedjaz, signifie en arabe « barrière », située à l'ouest de la péninsule arabique, zone central entre des grands circuits commerciaux avant l'avènement de l'islam. Historiquement, c'est le lieu de la naissance de la religion islamique, où se situe les cités les saints de l'islam, La Mecque et Médine.
- Heinrich Gottlob von Justi
Heinrich Gottlob von Justi (1720-1771) est un administrateur viennois puis prussien, mais surtout le plus grand économiste allemand du second XVIIIe siècle.
- Jean Calvin
Jean Calvin (1509-1564) est un français qui s'installe à Genève (en 1536-1538 puis de 1541 à sa mort) après être passé à la Réforme et devient l'un des principaux théologiens et écrivains du XVIe siècle.
- Jean Hélou
Jean Hélou né à Ghosta en 1740 prend l'habit de moine et se fait supérieur de plusieurs couvents au Kisrawan (nord de Beyrouth). Il entre au service du patriarche Joseph Estephan et assure une délégation à Rome pour rétablir ce patriarche sur le siège d'Antioche. Cette mission dure plus de cinq ans (décembre 1780 – avril 1785), lui permet de réussir sa tâche principale dès 1780, de découvrir plusieurs pays, de connaitre les réalités de l'Europe dans ce siècle mouvementé. Le patriarche Estephan récompense sa fidélité, le consacre évêque le 6 août 1786 et le nomme vicaire patriarcal pour le temporel, poste qu'il garde jusqu'en 1807. Elu patriarche le 8 juin 1809, il fonde le séminaire de Saint Jean-Maroun à Kfarhay et convoque le deuxième synode de Louaizé en 1818. Ce synode décide de séparer définitivement les monastères doubles. Jean Helou choisit de résider au monastère de Notre Dame de Canobin et de développer ses domaines. Jean Hélou veille sur les Maronites établis en Terre Sainte et en Égypte, il leur désigne des desservants compétents et tient avec eux une large correspondance. Il se distingue par son énergie et sa droiture. Le tout transparait dans ses œuvres et ses papiers, notamment le registre des comptes composé d'une trentaine de pages à double entrées : les revenus annuels et les dépenses. Le registre montre la modestie de l'économie du patriarcat basée principalement sur la fabrication de la soie et de l'huile d'olive. Cette dernière fait vivre une trentaine de familles de paysans fermiers et cinq familles de moucres chargés de transporter les marchandises et le courrier du patriarcat. Il meurt en 1823.
- Johann Albrecht Philippi
Johann Albrecht Philippi (1721-1791) est un administrateur prussien en charge de la « bonne police », c'est-à-dire de l'administration locale (approvisionnement, entretien des rues, éclairage public, soin aux pauvres, etc.).
- Josef Süß Oppenheimer
Josef Süß Oppenheimer, né en 1698 et mort en 1738 et issu d'une grande famille marchande et financière, est entré au service du duc de Wurtemberg comme banquier. Accusé par les états de Wurtemberg d'avoir voulu abolir les droits de la Diète [l'assemblée des états] pour établir un pouvoir absolutiste, il est jugé et condamné à mort après le décès du duc, son protecteur. Il devient dans la mémoire collective une figure qui catalyse les préjugés antisémites, jusqu'à culminer en 1940 dans le film de propagande nazie Le Juif Süss de Veit Harlan.
- Karl Marx
Karl Marx (1818-1883) est philosophe et militant politique allemand. Il a théorisé avec Engels le matérialisme historique, et il est considéré comme le fondateur du communisme.
- Karl Marx
Karl Marx (1818-1883) analyse l'histoire de l'économie dans une perspective avant tout matérialiste. Il publie Le Capital (Das Kapital) en 1867.
- La Source Q
La source Q pour Quelle (« source » en allemand) est un document hypothétique contenant des paroles (logia) de Jésus. Un certain nombre de savants (dont B.H. Streeter, 1874-1937) ont postulé l'existence de cette source sur la base de la constatation que des paroles de Jésus, absentes de l'évangile de Marc, se retrouvent à la fois dans l'évangile de Matthieu et dans celui de Luc. Cette théorie, qui connaît un grand nombre de variantes, est aujourd'hui largement partagée par les biblistes.
- laïcat
Dans une religion, le laïcat est la collectivité des laïcs par opposition au clergé (communauté des clercs).
- Martin Luther
Martin Luther (1483-1546) est un théologien et le plus important réformateur allemand, fondateur du protestantisme. Il a également réalisé la première traduction de la Bible en allemand.
- Otto Baumgarten
Otto Baumgarten (1858-1934) est professeur de théologie aux Universités de Iéna et Kiel.
- Philippe Besnard
Philippe Besnard (1942-2003) est un sociologue français. Il est l'auteur d'une importante et incontournable synthèse de la controverse sur la thèse de Weber, intitulée Protestantisme et capitalisme. La controverse post-wébérienne, parue en 1970 chez Armand Colin.
- Philippe Melanchthon
Philippe Melanchthon (1497-1560) est un théologien réformateur et humaniste allemand, proche de Luther.
- Simon Aouad
Simon Aouad (1683 – 1756) appartient à une famille de clercs de Hasroun au nord du Liban. Neveu du patriarche Jacques Aouad, il intègre le collège maronite de Rome à l'âge de 13 ans en 1696. Il achève ses études et revient au Liban en 1707. Il occupe le poste de secrétaire au patriarcat durant 8 ans, et transcrit sur un registre un ensemble des bulles envoyées par le Saint Siège aux patriarches depuis le Moyen Âge. Consacré évêque de Damas le 27 janvier 1716, le patriarche Jacques lui confie également l'administration du diocèse de Tyr et Sidon. Il fonde dans ce diocèse le couvent de Notre Dame de Machmouché qu'il vend à l'Ordre libanais maronite le 10 août 1736. Au mois de septembre de la même année, il prend part au Synode du Mont-Liban et prononce le discours inaugural. Elu patriarche le 13 mai 1742, et à cause d'une querelle avec une partie de l'épiscopat et de la persécution des intendants chiites des Turcs, il quitte la résidence patriarcale de Canobin et regagne Notre Dame de Machmouché où il meurt le 12 février 1756. Le patriarche Simon convoque trois synodes pour appliquer celui du Mont-Liban et laisse une large correspondance avec Rome et une grande œuvre manuscrite.
- Thomas d'Aquin
Thomas d'Aquin est un théologien du XIIIe siècle. Il a notamment réfléchi dans la Somme théologique à la notion de « juste prix », qui lui permet de définir l'usure comme une pratique coupable.
- zaouïa de Tamgrout
La zaouïa de Tamgrout est fondée à la fin du XVIe s., par le cheikh M'hmed ben Nacer, dans la vallée de Draa, au sud est du Maroc. Elle est connue comme zaouïa de culte et d'enseignement religieux, elle a pu fonder plus 120 centres dans diverses régions du Maroc.