Introduction
Les régions présahariennes du Maroc sont des contrées désertiques où l'implantation humaine est liée à la maîtrise de l'eau au bord des oueds. Cette maîtrise de l'eau a permis le développement des oasis et a abouti à la création d'établissements sédentaires particuliers : les ksour[1] ou ighrm[2] , les igoudar[3] , centres d'habitat au sein desquels l'influence religieuse est manifeste. La vie des oasis est une association originale, combinant la propriété individuelle du sol et des contraintes agricoles imposant des usages communautaires tels que la surveillance et la défense du site face aux attaques des ennemis (membres d'un même clan dans l'oasis voisin, ou plus souvent nomades), l'aménagement de canaux et la distribution de l'eau. En raison de son isolement du reste de l'Afrique du Nord et de sa situation permettant un accès à l'Afrique subsaharienne, cette région est apparue comme un théâtre de conflits politiques, économiques et religieux, mais aussi une zone refuge notamment pour les différents courants du judaïsme et de l'islam. Le Maroc présaharien renferme de nombreux vestiges archéologiques qui prouvent la densité de l'occupation et l'ancienneté de la présence des hommes dans ces vallées.