Religions et représentation figurée

Glossaire

A-B
Agadir (pl. igoudar)

Terme berbère (ou amazigh) pour désigner le grenier collectif. Ce nom, très présent dans l'ensemble du Souss, dans le Sud Marocain, désigne un habitat servant d'entrepôt pour les biens de toute la communauté.

Aks

Refléter (comme dans un miroir)

Al-Kitâb

Littéralement « le livre ». Dans ce contexte, il s'agit du terme qui désigne le Coran, c'est-à-dire la révélation divine pour les musulmans.

Amazones

Peuple légendaire de femmes combattantes qui livrent de nombreuses guerres contre plusieurs héros grecs (Achille, Héraklès et Thésée). Les scènes d'Amazonomachie (littéralement, « combat des Grecs contre les Amazones ») constituent l'un des thèmes privilégiés de la sculpture grecque.

Aplustre (aphlaston)

Objet constitué de plusieurs pièces de bois, très élancées et recourbées en fleur de lotus, qui ornent la poupe des navires antiques.

Araméen

Langue parlée par les Juifs à l'époque gréco-romaine dans la vie quotidienne.

Ascétisme

Aspiration à vivre en ascète, c'est-à-dire à se rapprocher de Dieu en infligeant à son corps des privations et autres traitements rigoureux.

Autel

Table d'allure souvent monumentale, située dans le chœur d'une église, derrière laquelle le prêtre célèbre l'eucharistie (ou « sacrement de l'autel ») et procède à la transsubstantiation du pain (qui devient corps du Christ) et du vin (qui devient sang du Christ). L'autel est le lieu le plus sacré de l'église ; des reliques de saints y sont conservées. Les protestants, dès le XVIe siècle, refusent la notion même d'autel (il arrive au XVIe siècle que les iconoclastes détruisent aussi les autels).

Autre monde (takai 他界)

Selon le Dictionnaire du shugendô (Shugendô jiten), cet Autre monde peut se présenter sous diverses formes, aux origines différentes, et qui ne sont pas exclusives les unes des autres. Parmi les variantes apparaissant dans les mythes japonais anciens se trouvent Tamagahara 高天原 (« Haute plaine céleste »), Yomi no kuni 黄泉国 (Pays des sources jaunes selon le sens des caractères, un pays souterrain chinois dont la lecture japonaise signifie « Monde des ténèbres ») ou encore un monde situé au-delà des océans, nommé Tokoyo 常世 (« Monde éternel »). Ces trois exemples reflètent l'idée d'un Autre monde céleste pour l'un, souterrain pour le deuxième et marin pour le troisième. Dans le Japon ancien, l'Autre monde désigne le monde des défunts et/ou des kami et des Immortels, qui pouvait être visité par les humains sous certaines conditions. A cette perception ancienne vient se superposer la cosmologie bouddhique et ses images d'enfers, qui vont s'associer à l'idée d'un Autre monde souterrain, et de paradis, qui deviennent des Autres mondes célestes, ou situés dans les mers (comme par exemple la Terre pure du Bodhisattva Kannon 観音, le Mont Potalaka). Les montagnes et la mer sont des lieux privilégiés soit de représentation de ces Autres mondes, soit de point de contact entre le monde humain et un Autre monde où vivent défunts et/ou divinités. La population qui vit dans ces espaces liminaires, ou qui y pratique, comme les shugenja, est perçue comme différente et dotée de pouvoirs particuliers.

Bodhisattva

« Être d'Eveil » ou « voué à l'Eveil », il désigne un pratiquant engagé si loin dans la voie bouddhique que l'obtention de sa réalisation est assurée. Dans le bouddhisme Mahâyâna, il est souvent décrit comme ayant renoncé à l'Eveil pour lui-même tant que tous les autres êtres n'y auront pas accédé.

Bouddhisme ésotérique (mikkyô 密教)

« Enseignement secret ». Abe Ryûichi, l'une des autorités actuelles sur le sujet, en donne la définition suivante : « [le mikkyô] consiste en un système complexe d'icônes, de rites méditatifs et de langages rituels, qui tous ont pour objectif de permettre aux pratiquants d'appréhender de manière immédiate des doctrines bouddhiques abstraites, au travers d'expériences rituelles effectives ».

C
Carême

Période de 40 jours précédant la fête de Pâques, durant laquelle des privations, notamment alimentaires, sont imposées aux fidèles.

Carolingiens

La période des VIIIe et IXe siècles est marquée dans la Chrétienté latine par la domination du royaume des Francs, entité politique stable et puissante. Le règne de Charlemagne constitue une sorte d'apogée : prince chrétien, protecteur du pape, défenseur de l'Eglise contre les « infidèles », il regroupe sous son autorité les terres des Gaules, de Germanie et d'Italie. Son couronnement impérial à Rome, le jour de Noël 800, vient consacrer cette domination. Première reprise du titre en Europe depuis 476, il marque la renaissance du monde latin comme force politique, militaire et économique. Cette domination politique et militaire se manifeste aussi par un essor intellectuel, spirituel et artistique sans précédent (« Renaissance carolingienne »). Le renom du souverain est tel qu'il laisse son nom à la dynastie (Carolus/carolingien) bien qu'il n'en soit pas le fondateur.

Cérémonie « d'ouverture des yeux » (Kaigen 開眼)

Rite préparatoire effectué devant une statue nouvellement installée (ou restaurée), dans le but de convier l'âme de la divinité représentée à venir rejoindre ou habiter l'image. Le rite consiste généralement en offrandes et donations, ainsi que le dessin des pupilles de la divinité, d'où l'expression « d'ouverture des yeux ».

Chapitre Général

Réunion annuelle, organisée par l'abbaye de Cîteaux à laquelle les abbés cisterciens sont contraints d'assister. Assemblée politique, législative et judiciaire, il permet de définir la position de l'Ordre sur des affaires ecclésiastiques, fixer des normes valables dans toutes ses abbayes et sanctionner les manquements à ces règles. Le considérant comme une institution modèle, la papauté, et notamment Innocent III (1198-1216), oblige les autres ordres religieux à en adopter le principe.

Chérubin (kéroub, pl. kéroubim)

Dans le texte biblique, le chérubin est présenté comme une créature à tête humaine et à corps d'animal.

Être de nature surhumaine intervenant, selon la tradition chrétienne, comme ministre de la puissance divine, ou représenté pour rappeler et symboliser cette puissance. Les chérubins sont représentés comme des anges sans corps, réduits à une tête ailée. Pour l'apôtre Paul, les chérubins sont des êtres par lesquels rejaillit la gloire du Seigneur.

chi 智

Connaissance ou cognition qui s'obtient par la pratique et l'ascèse. Elle est le résultat de la prise de conscience, puis du développement, de la raison innée.

Chlamyde :

Manteau d'épaisseur variable attaché devant le col ou sur l'épaule par une broche ou par un nœud, tombant droit autour du corps et pouvant être, sans effort, entr'ouvert ou rejeté sur le dos. Le récit de la Passion comprend un moment au cours duquel Jésus est exposé à la moquerie des soldats qui le vêtent d'un manteau de pourpre chlamys occinea (Mt 27, 27 ; Mc 15, 16 ; Lc 22, 63 ; Jn 19, 2).

Chophar

Instrument de musique, fabriqué dans une corne de bélier. Il sert notamment à annoncer la fin du jeûne de Yom Kippour.

Chorfa

Terme qui désigne ceux qui se réclament de la descendance du prophète Muhammad. Ce sont des personnages vénérés au Maroc.

Chrétienté latine

Par ce terme, on comprend l'ensemble des royaumes et territoires qui reconnaissent l'autorité religieuse de l'Eglise de Rome et adopte les rites romains et la langue latine comme langue liturgique. Elle regroupe essentiellement l'ouest du continent européen. Elle se distingue de la Chrétienté grecque, qui se range sous l'autorité conjointe de l'empereur et du patriarche de Constantinople et utilise la langue et les rites grecs. Cette Chrétienté grecque déborde l'Empire byzantin et comprend des Eglises du Proche et du Moyen Orient, des Balkans et, à partir du XIe siècle, de la plaine russe. Cette distinction entre deux Chrétienté s'accroît considérablement à la période qui nous intéresse, et tout particulièrement entre le VIIIe et le XIIe siècle.

Clergé régulier

Ensemble des religieux vivant dans des communautés soumises à une règle, comme les moines, les chanoines ou les frères.

Clergé séculier

Ensemble des religieux au service du siècle, c'est-à-dire affectés à des tâches pastorales au service des laïcs, comme les prêtres et les évêques.

Clipeus :

Abside, espace de forme arrondie ou polygonale qui se trouve à l'extrémité orientale du chœur des églises.

Conception per aurem :

Dans la théologie chrétienne, la conception du Seigneur Jésus Christ, le « Verbe de Dieu » passe par la parole de Dieu, une parole prononcée à l'oreille de Marie. Ce moment de l'Incarnation est appelé Annonciation : Marie reçoit le « Verbe » en l'écoutant.

Culte impérial

Culte voué à l'empereur. Instauré par Auguste (27 avant l'ère chrétienne – 14 de l'ère chrétienne), il exprime la fidélité des cités à l'égard de l'empereur et assure la cohésion de l'empire vis-à-vis du pouvoir central.

D
Debir (Saint des saints)

Partie la plus importante du Temple de Jérusalem. Selon les textes de la tradition juive, elle renferme l'Arche d'Alliance, qui contient les tables de la loi. Seul le grand-prêtre peut y accéder, une fois par an, le jour du Grand Pardon (Yom Kippour).

Décalogue

Nom grec donné aux 10 commandements que la tradition biblique présente comme ayant été transmis par Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï (on le trouve dans le livre de l'Exode, chapitre 20, et dans celui du Deutéronome, chapitre 5).

Déisis :

« Prière d'intercession » de la Mère de Dieu, de saint Jean Baptiste, des apôtres et des saints se tenant autour de Jésus le jour du Jugement dernier le suppliant de pardonner à l'humanité. Les Déisis-visions ont une diffusion particulière dans les régions périphériques de l'empire byzantin, comme la Cappadoce, la Géorgie, l'Arménie.

Divinité bouddhique

Toute figure non-historique du panthéon bouddhique.

E-F
Economie cistercienne

Dans les années 1950 et 1960, les travaux de Robert Fossier et de Charles Higounet développent l'idée que les normes cisterciennes en matière économique donnent à leurs temporels une physionomie particulière qui explique leur succès économique et profite à l'ensemble de la société rurale de la Chrétienté latine. Les journées de Flaran de 1981, tout en consacrant le concept d' « économie cistercienne », montrent que ces normes commencent à être transgressées dès la fin du XIIe siècle. Depuis, d'autres historiens ont montré que le rôle des cisterciens en matière d'innovations agricoles avait été surévalué et que leurs pratiques de gestion des domaines n'étaient pas uniformes.

Erémitisme

Espiration à vivre en ermite, isolé du monde. Dans le contexte monastique, cela correspond à la volonté d'imposer une séparation plus stricte entre le milieu des moines et le reste de la société.

Estrangelo

Forme ancienne de l'alphabet syriaque.

Ethrog

Variété du cédrat, ancêtre du citron. Il fait également partie du bouquet constitué lors de la fête de Soukkot.

Eveil

nom donné à la réalisation spirituelle bouddhique, qui correspond à la fusion de l'individu dans l'univers considéré comme un tout transcendantal.

Fâ'ida

Utilité.

G
Genèse

Premier livre de la Bible, qui raconte notamment les origines du monde et l'histoire des patriarches. La citation est la suivante : « Dieu dit : Faisons les humains à notre image, selon notre ressemblance » (chapitre 1, verset 26)

Grand mandala (Skr. mahâ mandala; Jp. dai mandara 大曼荼羅)

Figuration la plus courante, sur laquelle les divinités bouddhiques sont reproduites sous forme humaine, en deux dimensions.

Grand-prêtre

Premier des prêtres (cohen, pl. cohanim) qui constituent la caste sacerdotale. Ces derniers sont assistés des lévites, qui jouent le rôle de musiciens, choristes ou artisans.

Grenade

Elle est considérée dans la Bible comme un des fruits Judée (Nb 13.23 ; Dt 8.8), elle orne la menorah d'or (FLAVIUS JOSEPHE, Antiquités Juives, III, 145) et les chapiteaux du Temple (1 R 7.18).

Guerres puniques

Ensemble de trois guerres opposant Rome à Carthage durant un peu plus d'un siècle. Première guerre punique (264-241) : Rome rompt les traités avec Carthage pour intervenir en Sicile, où les Grecs souffrent de la pression carthaginoise. Une victoire navale initiale est suivie de l'échec d'une expédition en Afrique (255), et d'autres revers sur mer, mais Rome gagne une bataille décisive en 241. Carthage signe la paix, paie un tribut de guerre et renonce à une partie de ses territoires, dont la Sicile. Rome profite d'une révolte des mercenaires à Carthage pour s'emparer de la Sardaigne et de la Corse, mais Carthage entreprend la conquête de la péninsule ibérique. Deuxième guerre punique (218-201) : Provoqué par la rivalité croissante des deux puissances, ce conflit s'achève par une nouvelle défaite de Carthage qui doit verser un tribut, céder l'Espagne, livrer sa flotte et s'engager à n'entreprendre aucune guerre sans le consentement de Rome. Troisième guerre punique (149-146) : Le conflit entre Carthage et Masinissa (v. 238-v. 148 av. J.-C.), roi « berbère » de la Numidie unifiée, provoquent un réarmement qui constitue une rupture du traité de 201. Carthage est isolée, vaincue et complètement rasée.

H
Hadith

Récit. Dans ce contexte, il s'agit des « traditions prophétiques », c'est-à-dire des actes et paroles attribués au Prophète Muhammad. Le terme sunna est également employé.

Hanoukka

Inauguration, qui correspond à la purification du Temple, libéré par les Macchabées en 168. Cette cérémonie est toujours commémorée.

Hébreu

Langue utilisée par les Juifs pour la liturgie.

Huguenot

Sobriquet donné dans la France des XVIe et XVIIe siècles aux protestants d'obédience calviniste.

I
Iconoclasme

Mot-à-mot, le fait de briser des images. Le terme désigne de manière générale des manifestations violentes de destructions d'images, particulièrement d'images cultuelles. Dans le monde chrétien, le terme s'oppose à l'adoration des images, parfois considérée comme idolâtre (iconodoulie). Cette opposition entre deux positions extrêmes culmine lors de la crise iconoclaste ou « querelle des images » (717-843). Par ce nom, on désigne une très longue crise qui secoue l'empire byzantin entre 717 et 843.

Iconoclasme

Destruction d'images. On parle d' « iconoclasme byzantin » pour désigner la destruction d'images rituelles qui eut lieu au sens de l'Eglise d'Orient aux VIIIe et XIe siècles.

Iconoclaste

Partisan de la destruction des images qui sont l'objet d'un culte, voire de toute image.

Iconodule :

Partisan du culte des images considérées comme saintes.

Iconophobie

Haine des images et des représentations

Idjmâ‘

Consensus des savants musulmans des premières générations, troisième source du droit islamique après Coran et hadith.

Ighrm (pl. ighram)

Terme berbère (ou amazigh) pour désigner le ksar.

Interdit aniconique

Opposition formelle à la représentation figurée (c'est-à-dire qui ne concerne pas des motifs ou des plantes, mais des animaux, des hommes ou des divinités). En grec, le mot eikôn (qui a donné « icône » en français) désigne une image (comme une statue).

Investiture

Faculté d'investir des ecclésiastiques dans leurs fonctions.

Islam

« Islam » avec I majuscule lorsqu'il s'agit des civilisations marquées par la religion musulmane, et « islam » avec i minuscule lorsque référence est faite à la religion (comme catholicisme ou bouddhisme). Dans les citations, l'orthographe choisie par l'auteur est respectée.

J
Jour du Jugement (Yawm al-dîn)

Le jour où, selon le Coran, les êtres humains seront jugés par Dieu et, selon leurs actes, envoyés au Paradis ou en Enfer.

Judaïsme hellénisé

Courant du judaïsme, qui s'inscrit dans la continuité des sadducéens. Très majoritaire durant la période romaine et byzantine, malgré la destruction du Temple, il s'efface progressivement devant le judaïsme rabbinique et ne représente aujourd'hui qu'une minorité de fidèles, appelés karaïtes. Leur pratique religieuse se fonde uniquement sur les cinq livres de la Thora (Thora écrite) et rejette les commentaires du Talmud (Thora orale).

Judaïsme rabbinique

Courant du judaïsme qui apparaît au cours du IIe siècle, c'est-à-dire après la destruction du Temple en 70, mais qui ne se développe véritablement que durant les premiers siècles du Haut Moyen-Âge. Il s'inscrit dans la continuité du courant pharisien. Il repose sur l'idée que les cinq livres composant la Thora (Thora écrite) doivent être complétés par des commentaires (Thora orale). Ces commentaires sont compilés par les rabbins – des savants qui dispensent un enseignement – dans le Talmud, dont on distingue deux versions, celle de Jérusalem et celle de Babylone. Ce courant est devenu le plus important à l'époque moderne.

K
Ka‘ba

Cube. Terme donné au grand temple de la Mecque en raison de sa forme, dès l'époque antéislamique. Ce temple aurait alors abrité 360 idoles. Depuis l'avènement de l'islam, ce bâtiment désormais vide est au centre du rituel de circumambulation qui doit être accompli pendant le hajj, le pèlerinage.

Kami (神)

Dieu, divinité ou esprit. L'encyclopédie en ligne du shintô (Encyclopedia of Shinto online) définit les kami comme des êtres proches des humains, mais qui en transcendent cependant la nature. Presque toute chose ou être vivant peut être un kami, pour autant qu'il inspire un sentiment de révérence. Tout en étant invisibles, les kami peuvent se manifester, parfois de manière temporaire, sous la forme d'éléments naturels (arbres, rochers, feu, eau, etc.) ou d'objets rituels (miroirs, papiers votifs, etc.). Ils peuvent aussi posséder des êtres humains ou des animaux, parler à travers ces derniers pour transmettre des oracles. Les kami sont éminemment concrets : tant qu'ils ne sont pas incarnés, leur puissance reste invisible et imperceptible. Cette puissance peut s'exercer de manière positive ou négative, sans implication morale, comparable à la puissance des phénomènes naturels. Toutefois, si l'on traite les kami de manière adéquate, on peut se les concilier et les pacifier, voire obtenir leurs faveurs.

Ksar (pl. ksour)

Modèle d'habitation répandu en Afrique du Nord, en particulier dans la zone subsaharienne, qui a pour but de protéger la population des oasis contre le pillage des nomades, mais aussi contre le vent et la chaleur.

L
L'école Shingon 真言 (« Vraie parole »)

Forme avec l'école Tendai 天台 (« Plateforme céleste », du nom de la montagne chinoise où a vécu son fondateur, Zhiyi 智顗 (538-597), les deux grands courants du bouddhisme ésotérique au Japon. L'école Shingon s'appuie entièrement sur les doctrines du bouddhisme ésotérique, alors que pour l'école Tendai, l'ésotérisme est un aspect parmi d'autres de l'enseignement.

Laïc

Personne n'ayant pas fait profession religieuse et n'appartenant pas au clergé.

Le mur de Berlin

Le mur de Berlin fut érigé en 1961 pour séparer l'Allemagne de l'Est (République démocratique allemande, sous occupation soviétique) et l'Allemagne de l'Ouest (République fédérale allemande). Sa chute, en novembre 1989, demeure le symbole de l'écroulement de l'empire soviétique.

Levant sud

Régions méridionales du Proche-Orient correspondant approximativement aujourd'hui à Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens.

Lulav

Branche de dattier. Il s'agit d'une des quatre espèces présentes dans le bouquet constitué à l'occasion de la fête de Soukkot. Dans la civilisation grecque, la palme est l'attribut de Nikè, allégorie de la victoire.

M
Maleki :

« calcaire coquiller dur et poreux, qui ressemble au travertin d'Italie » (Enlart)

Mandala (Skr. maṇḍala, Jp. mandara 曼荼羅)

Cercle ou « ensemble complet », avec une idée sous-jacente de démarcation et de sacralité. Dans le bouddhisme ésotérique, maṇḍala désigne aussi le beurre clarifié, la partie supérieure du beurre, la plus pure, à l'image d'un bouddha ayant atteint l'Eveil. A l'origine, un mandala était une plateforme rituelle de méditation, le pratiquant entrait donc physiquement dans le mandala. Puis, le terme maṇḍala a été employé pour désigner l'autel qui se trouvait au centre du rituel, avant de se référer à une image représentant une divinité ou un ensemble de divinités bouddhiques. En Inde et au Tibet, les mandalas étaient conçus sur le sol ou sur une plateforme avec du sable coloré, et détruits après le rite auquel ils étaient destinés.

Mandala des activités (Skr. karma mandala; Jp. katsuma mandara羯磨曼荼羅)

Ce type de mandala représente les divinités sous forme tridimensionnelle, en sculpture ou en relief, afin de souligner l'aspect d'activité des divinités.

Mandala des conventions (Skr. samaya mandala; Jp. sanmaiya mandara三昧耶曼荼羅)

Les divinités sont représentées sous la forme de leur attribut, qui correspond à leur vœu originel (hongan 本願) et symbolise leur manière d'obtention de l'Eveil (par exemple le sabre ou le diamant pour la connaissance, le lotus pour la compassion, etc.).

Mandala des syllabes (Skr. bîja mandala; Jp. shuji mandara 種子曼荼羅)

Chaque divinité est représentée, non par son attribut, mais par la lettre sanscrite (bîja) qui la symbolise.

Maphrian

Prélat de l'Eglise syriaque orthodoxe qui, dans l'ordre hiérarchique, vient juste après le patriarche d'Antioche.

Masseba (pl. massebot)

Pierre dressée (ou pilier de bois). Les massebot doivent probablement ressembler aux bétyles (de l'hébreu beth-el, « la maison de Dieu »), des pierres figurant les traits d'une divinité, fréquemment présents dans les croyances des peuples de l'Antiquité, notamment orientaux. Les massebot peuvent aussi parfois ressembler à des piliers de bois.

Menorah (plur., menorot)

Chandelier à sept branches.

Monachisme

Ensemble de pratiques qui définissent le style de vie des moines et des monastères.

Moussem

Ffêtes généralement consacrées aux louanges du Prophète Muhammad durant une nuit de recueillement, de prières et de fête. Ils prennent ici la forme d'un pèlerinage qui rassemble les habitants des ksour. Il s'agit d'un moment de mobilisation intense du sacré, d'un espace et d'un temps de ferveur, qui associent les saints patrons de ces établissements et la commémoration prophétique dans une ambiguïté voulue, fondant la cérémonie comme une sorte de « mémorial collectif », et restituant le temps des origines de ces communautés organisées autour de leurs saints fondateurs.

Mutassarifiyah

« Gouvernorat » en arabe. Les massacres de 1860 poussent les Puissances (France, Grande-Bretagne, Autriche-Hongrie, Prusse, Russie) et l'Empire ottoman à élaborer un règlement administratif spécifique qui établit l'autonomie du Mont-Liban. Ce statut organique, contenant 16 articles, est signé le 9 juin 1861. Le gouverneur (mutassarif), de confession chrétienne mais non issu du Mont-Liban, est flanqué d'un conseil administratif central composé de douze membres représentant à parité les six principales communautés : maronites, druzes, grecs-catholiques, grecs-orthodoxes, sunnites et chiites.

N-O
Nahda

Liittéralement: « éveil » en arabe. Le terme désigne un ensemble de réformes sur les plans politique, littéraire, artistique, social et religieux, au Moyen-Orient arabe dès la seconde moitié du XIXe siècle, au contact avec l'Europe.

Nassi

Chef spirituel, qui préside le Sanhédrin religieux, composé de plusieurs dizaines de membres, pour la plupart des docteurs de la Loi juive. Après la destruction du Temple, il constitue la principale autorité religieuse représentant les rabbins. Il sert, en outre, d'interlocuteur entre ces derniers et les autorités romaines.

Oratoire

Petite chapelle, le plus souvent en milieu rural, destinée à la prière personnelle.

Orbis

Globe terrestre, que l'on retrouve abondamment dans l'iconographie romaine.

Ordres mendiants

Ordres religieux, fondés autour du début du XIIIe siècle, dont les membres vivent dans le monde (en particulier dans les villes) et non dans des monastères. Les mendiants suivent des règles particulières (ce sont donc des réguliers), mais ils ne sont pas des moines. Ils vivent de leur travail manuel, de la prédication aux fidèles et des aumônes (d'où leur nom) et rejettent la propriété, même collective. Les plus connus d'entre les mendiants sont les franciscains (ou frères mineurs) et les dominicains (ou frères prêcheurs).

Ossuaire

Après l'inhumation, les ossements du défunt sont placés dans une urne en pierre, appelée ossuaire. Cette pratique funéraire est attestée entre le Ier siècle avant l'ère chrétienne et le IIe siècle de l'ère chrétienne.

P-Q
Patristique

Relatif aux « Pères » de l'Eglise, c'est-à-dire aux auteurs chrétiens des premiers siècles de l'ère chrétienne dont la doctrine fait autorité.

Pères de l'Eglise

Groupe circonscrit d'écrivains ecclésiastiques des premiers siècles de l'ère chrétienne qui ont contribué, par leurs travaux et leurs échanges, à fixer les termes fondamentaux de la doctrine et de la spiritualité chrétiennes. Leur autorité n'est pas située au même niveau que celle de la Bible, dont les auteurs sont considérés comme inspirés par Dieu, mais leur témoignage bénéficie d'un crédit profond, encore renforcé lorsqu'il y a unanimité entre eux.

Premier Temple

Temple voué au culte de Yhwh, bâti par les souverains de Juda (par Salomon selon le texte biblique) et détruit par Nabuchodonosor II, le roi de Babylone, en 587.

Qusayr

Petit palais, résidence rurale ou château du désert. Certains califes et émirs omeyyades font construire ce genre d'édifice loin des centres urbains pour y passer des moments de détente et de loisir.

R
Rasm

Terme arabe qui désigne aussi bien le dessin que la peinture.

Retable

Construction de bois, comprenant souvent plusieurs volets, qu'on place derrière l'autel (d'où son nom, qui vient du latin retro tabula [altaris]). Les retables présentent des scènes bibliques ou de la vie des saints ainsi que les portraits de personnages dont on veut garder le souvenir (des donateurs notamment).

ri 理

Raison dite innée, elle correspond au potentiel de bouddhéité qui existe en chaque être, et signifie aussi l'égalité foncière de tous les êtres.

Royaume d'Israël

Sselon la tradition biblique relatée par des érudits du royaume de Juda, le royaume d'Israël s'étend au nord de ce dernier sur la Galilée, le Golan, la Samarie et la vallée du Jourdain. Il possède plusieurs capitales successives, dont la dernière est Samarie.

Royaume de Juda

La Judée, avec Jérusalem pour capitale. C'est là que les souverains de Juda construisent le Temple, voué au culte de Yhwh. C'est au sein de la cour royale de ces souverains, rivaux du royaume d'Israël,

que les érudits composent la Thora. Jérusalem est prise par Nabuchodonosor II, le roi de Babylone, en 587.

Rûh

Souffle vital

S
Samsâra (jp. rinne 輪廻) :

La signification première du terme est la « confluence », souvent aussi traduite par « naissance et mort » ou « cycle des renaissances ». Les deux caractères chinois, quant à eux, signifient l'un comme l'autre « tourner en cercle ». L'idée convoyée est bien celle de renaissance cyclique, à travers les Trois mondes (du Désir, de la Forme et de la Non-forme) et les Six destinées (dieux, demi-dieux, humains, animaux, démons affamés, habitants des enfers).

Scènes nilotiques

Scènes de navigation sur le Nil. Elles sont couramment représentées sur les mosaïques romaines. La plus connue est celle de Préneste, en Italie.

Séraphin (saraph, pl. séraphim)

Dans la Bible, le séraphin apparaît comme un serpent muni de six ailes, inspiré de la mythologie égyptienne. Il garde les sanctuaires et les trônes.

Esprit céleste, selon la tradition chrétienne, classé dans la première hiérarchie des anges.

Sharî‘a

La Voie. Par extension, le terme prend le sens de droit islamique sunnite qui puise dans quatre sources, selon l'ordre hiérarchique suivant : 1. Coran 2. Sunna du Prophète (hadiths) 3. Idjmâ‘ : consensus des jurisconsultes des premiers siècles de l'Islam 4. Qiyâs ou raisonnement par analogie (à des cas précédemment résolus).

Shugendô(修験道)

La « voie des pouvoirs par la pratique ». Ce courant apparaît entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, au moment où la pratique en montagne est formalisée au point de constituer un courant religieux indépendant. S'il emprunte beaucoup de notions théoriques et doctrinales au bouddhisme ésotérique, le cœur du shugendô est constitué par la pratique d'activités religieuses en montagne, issues de traditions tant autochtones que continentales. Sa caractéristique principale est la recherche de « pouvoirs », surtout thaumaturgiques, dans le double but d'accéder à la réalisation bouddhique et d'en faire échange dans la société. La recherche même de ces pouvoirs, et du charisme qui les accompagne souvent, place le shugendô dans une position ambiguë, à la fois centrale et marginale, qu'il occupe à ce jour. Bien que très souvent assimilé à un courant particulier du bouddhisme, le shugendô se place en réalité en dehors de toute affiliation religieuse autre que la sienne propre.

Style homérique

L'Iliade et l'Odyssée sont des épopées, dont la tradition attribue la composition à un poète aveugle, appelé Homère. Elles constituent deux références extrêmement importantes dans la culture grecque.

Sûra

Image.

Sûtra

Sermons (ou paroles) du Bouddha ; une des douze divisions du canon bouddhique.

Sûtra du Grand Illuminateur (Skr. Mahâvairocana sûtra; Jp. Dainichi-kyô 大日経) et Sûtra du Sommet de Diamant (Skr. Vajrasekhara-sûtra; Jp. Kongôchô-gyô 金剛頂経)

Selon l’historienne de l’art japonais Elizabeth ten Grotenhuis, il est possible que les deux sûtras aient été mis en relation, en Chine, spécifiquement afin de servir de source doctrinale aux deux mandalas.

Synagogue

Lieu où sont déposés les rouleaux de la Thora. Elle sert ainsi de salle d'étude pour les fidèles. Elle constitue le centre d'une communauté dans sa dimension sociale. Elle n'est pas confondue avec le Temple, où seul peut avoir lieu un certain nombre de rites, notamment le sacrifice. Après la destruction du Temple sous Tibère, le judaïsme se développe à partir du réseau des synagogues.

T
Tétramorphes :

Allégorie représentant quatre animaux ailés dans le Livre d'Ezéchiel : « Au centre je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants [...]. Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d'homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d'aigle » (Ez 1, 5-10). Les Pères de l'Eglise y font référence pour évoquer les quatre rédacteurs des Evangiles canoniques. Le premier a une face d'homme identifié à un ange pour Mathieu. Le second a une face d'aigle pour Jean. Le troisième a une face de Taureau pour Luc. Le quatrième a une face de lion pour Marc.

Tétrastyle

Se dit d'un monument au devant duquel quatre colonnes sont construites de front.

Theravâda ou « discours des Anciens »

Branche du bouddhisme appelée de manière dépréciative « Petit Véhicule » (Skr. Hīnayāna; Jp. Shôjô 小乗) par les adeptes du « Grand Véhicule » (Skr. Mahāyāna; Jp. Daijô 大乗). Pour les écoles du Theravâda, l'accès à l'Eveil est réservé aux moines.

Thésaurophylaque

Gardien inspiré du trésor divin.

Thora

Ensemble de cinq Livres qui sont rédigés, pour l'essentiel, entre le VIIIe siècle et le Ve siècle avant l'ère chrétienne : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome.

U-Z
Uniate

Le qualificatif « uniate » désigne les communautés chrétiennes qui, au sein des Eglises orthodoxes, ont choisi d'entrer en communion avec l'Eglise catholique romaine. Ce mouvement de réunion a été amorcé au XVIe siècle et s'est poursuivi jusqu'au XXe siècle.

Wali

Homme pieux et, par extension, ensemble des édifices situés autour de la résidence ou du mausolée de ce personnage considéré comme saint. Cela comprend des constructions destinées à accueillir les étudiants qui viennent s'instruire en profitant de son influence bénéfique et d'autres à recevoir des voyageurs ou des mendiants qui, sous cette protection, trouvent un asile et un abri.

Wittenberg

Ville de Basse-Saxe (Allemagne), au bord de l'Elbe. Luther y enseigne à l'Université. C'est à Wittenberg que Luther publie en 1517 ses 95 thèses sur les indulgences, publication qui marque le coup d'envoi de la Réforme.

Zaouia

La zaouïa vient du mot az-zaouïa qui désigne le « coin », l' « angle », l'oratoire. Mais le sens a pris une signification plus large en reflétant des fonctions religieuses, éducatives et même politiques. La zaouïa s'est transformée en un organisme multi-fonctions grâce à son implication dans le changement social à partir du début du XVIe siècle.

Zodiaque

Dessin composé de douze secteurs. Chaque secteur possède un signe astrologique, correspondant à une créature vivante, souvent un petit animal. Il représente l'une des constellations que le Soleil semble traverser au cours d'une année.

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