Le moment de l'iconoclasme : un empire instable à l'intérieur et doublement menacé à l'extérieur
L'histoire byzantine est le plus souvent présentée selon trois phases politiques : la période paléo-byzantine s'étend du IVe siècle au VIIe siècle, elle est inaugurée par la fondation de Constantinople (vers 330) ou marquée par la séparation des Empires romains d'Orient et d'Occident (395) ; la période méso-byzantine s'étale du VIIe siècle jusqu'au XIIe siècle ; la période de l'Empire byzantin tardif est ouverte par la prise de Constantinople par les Croisés (1204), elle s'achève avec la prise de la cité par les Ottomans (1453). A cette date, l'empire byzantin qui a connu sa phase d'expansion territoriale maximale au VIe siècle cesse d'exister comme entité politique.
La première période iconoclaste se déroule durant le règne de Léon III et celui de son fils Constantin V[1] . La seconde s'étend du règne de Léon V l'Arménien[2] jusqu'au règne de Théodora[3] . Entre ces deux phases, l'impératrice Irène[4] , épouse de Léon IV[5] , tente de renverser la tendance à l'œuvre en matière d'image dans l'Empire d'Orient. Elle fait élire Tarasios[6] au Patriarcat de Constantinople et convoque un concile œcuménique en 786 pour rétablir le culte des images mais celui-ci ne réussit pas à réaliser son dessein en raison de la force de l'opposition du courant iconoclaste. Ce n'est que lors du concile de Nicée, en 787, que le culte des images est rétabli. Cependant, en raison de querelles avec son fils, le futur Constantin VI[7] , et des réserves adressées par les membres de son entourage diplomatique à l'égard de sa politique de rapprochement avec Charlemagne[8] , l'impératrice est exilée. Nicéphore[9] lui succède avant de succomber sur le champ de bataille sans avoir pu établir solidement les principes adoptés par le septième concile œcuménique. Attaqué à l'Ouest par les Bulgares et au Sud par les Arabes, l'Empire byzantin est affaibli en interne par des querelles de succession sans fin.