Introduction
Le bouddhisme est constitué d'un ensemble de courants religieux parfois très différents les uns des autres. Si toutes les traditions bouddhiques partagent une dévotion commune envers la figure à la fois humaine et divine du Bouddha[1] , il n'existe ni un texte, ni une langue qui lui soient liés de manière indéfectible. Le bouddhisme a son berceau en Inde (aux alentours du Ve siècle avant J.-C.), d'où il a rayonné dans une grande partie de l'Asie, avant de s'étendre à l'Europe puis à l'Amérique du Nord, principalement à partir du XIXe siècle. La variété et la polymorphie de cette religion se reflète également dans le panthéon bouddhique qui intègre, généralement par des relations de subordination complexes, les divinités locales et autochtones des pays dans lesquels il s'implante. L'objectif de cette présentation est de montrer comment fonctionne l'une des manières à la fois d'ordonner et de cataloguer l'ensemble foisonnant de ces divinités, et de représenter l'univers bouddhique. Pour ce faire, le choix s'est porté sur des mandalas du bouddhisme ésotérique japonais entre le IXe et le XIIIe siècle. Le bouddhisme ésotérique porte à son paroxysme la perméabilité entre différentes traditions religieuses, unifiées sous l'ombrelle du bouddhisme. A ce titre, il joue un rôle majeur à une époque, celle du début de la période médiévale japonaise, où la religion et l'Etat sont perçus comme étant en relation sinon de symbiose, du moins d'interrelation fondamentale.