Catholicisme et médecine au XIXe siècle. Conflits, débats et accommodements - Hervé Guillemain

ensemble de techniques visant à empêcher la contamination d'un objet (corps, surface) par les microbes. Ces règles dérivent de la pratique mise en œuvre par Pasteur.

congrégation de religieux catholiques fondée en 1845 par Emmanuel d'Alzon (1810-1880). Dans une société en phase de transformation accélérée du fait des progrès de l'industrie et des transports, ce prêtre a cherché à définir de nouvelles modalités d'évangélisation.

gamme large de recours thérapeutiques dont le point commun est de s'inscrire en dehors de la médecine académique.

opération chirurgicale permettant d'extraire un enfant de l'utérus maternel par incision. Pratiquée depuis l'Antiquité, la césarienne suscite de nombreux débats dans le monde médical aux XVIIIe et XIXe siècles, comme le montre le procès du médecin accoucheur Jean Louis Baudelocque en 1804. Son emploi se multiplie avec la diffusion des méthodes d'asepsie.

ordre hospitalier catholique, fondé en Espagne au XVIe siècle. Implantés un siècle plus tard en France, les frères de Saint-Jean de Dieu fondent plusieurs dizaines d'hôpitaux, concernant particulièrement l'assistance aux aliénés comme à Charenton ou à Cadillac.

ensemble de pratiques développées dans le but de favoriser une médecine préservatrice prenant en compte tous les éléments extérieurs susceptibles d'agir sur la santé : air, lumière, logement, alimentation. A la fin du XIXe siècle, ce mouvement est particulièrement lié aux découvertes de Pasteur et donne naissance à un hygiénisme social et politique influent.

considérée comme une maladie féminine de la matrice (de l'utérus) au XVIIIe siècle, elle est, au siècle suivant, plutôt considérée comme une maladie nerveuse et cérébrale. Elle fait l'objet d'une production scientifique importante qui engendre des débats sur la nature du mal et érige l'hystérique au rang de figure sociale majeure, objet de réinvestissement littéraire notamment.

pratique consistant à peu intervenir sur le corps pour que la nature agisse par elle-même.

démarche promue par Claude Bernard (1813-1878) dans les années 1860 à partir du traité Introduction à l'étude de la médecine expérimentale (1865). Elle applique à la physiologie les pratiques scientifiques de la science physique, de la chimie et de la biologie : observation des faits, hypothèses, expériences.

processus par lequel les comportements et les pratiques sont progressivement intégrées au champ médical.

dérivée de l'usage thérapeutique massif de l'opium au XIXe siècle, la morphine, découverte en 1804, est employée comme produit anti douleur et anesthésiant surtout à partir de la diffusion de la seringue pour injection dans les années 1850.

bâtonnet combustible appliqué sur le corps. L'usage de cette méthode se diffuse en Europe au XIXe siècle à partir d'une influence orientale.

science fondée sur l'étude des crânes et la mise en évidence de correspondances entre les formes crâniennes et le volume cérébral. La phrénologie a été l'objet d'une mode intense dans la première moitié du XIXe siècle.

organisation catholique fondée au Mans, en 1884, par le chirurgien Jules Le Bêle. Elle s'inscrit dans le contexte de l'organisation syndicale et associative de la médecine. Elle regroupe progressivement les praticiens catholiques engagés dans l'apologétique et la défense des interdits catholiques appliqués au champ médical. En 1963, elle forme le socle du Centre catholique des médecins français.

courant médical fondé sur la conception selon laquelle le corps et l'âme ne sont pas séparés et bénéficient de l'existence d'une force vitale distincts d'eux-mêmes. Au début du XIXe siècle, ce courant est notamment actif parmi les membres de l'école de Montpellier.