Le réformisme islamique et la science moderne - Aline Schlaepfer

Références

Ernest Renan

(1823-1892)  philosophe, historien et orientaliste français. Il entreprend des études de théologie catholique pour devenir prêtre mais, pris de doutes, il y renonça. Professeur de langues sémitiques au Collège de France, il représente ce qui a été qualifié de courant « scientiste » à la fin du XIXe siècle. Il s'intéresse, entre autres, aux origines du christianisme, à l'histoire du royaume antique d'Israël, à l'histoire des langues et aux rapports entre science et religions. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont une Vie de Jésus (1863) qui fit scandale en milieu chrétien car Jésus y était dépeint comme un prêcheur humaniste sans dimension surnaturelle, et L'Avenir de la science (1890).

Hussein Ibn ‘Ali

(1856-1931) : notable originaire de la Mecque. Le terme « chérif », qui signifie « noble » en arabe, est un titre porté par les gardiens des lieux saints de la Mecque et de Médine. Le titulaire est considéré comme un descendant de la famille du prophète de l'islam, Muhammad. En 1916, le Chérif Hussein s'allie aux Britanniques contre les Ottomans, convaincu d'avoir reçu les garanties nécessaires en vue d'établir un royaume arabe, sans que la nature de celui-ci ni ses frontières n'aient été définies. Il est reconnu comme le roi du Hedjaz de 1916 à 1925. Abandonné par ses alliés britanniques, il est chassé de la péninsule par le chef de tribu Ibn Seoud, futur fondateur du royaume d'Arabie saoudite.

Jamâl al-Dîn al-Afghânî

(1838-1897) : originaire d'Asie centrale, Al-Afghânî est un savant formé dans la tradition chiite mais cherchant à promouvoir l'unité musulmane contre des menaces extérieures. Il exerce une activité considérable à partir du Caire, d'Istanbul, de Paris et de Téhéran. Il entretient des contacts suivis avec des acteurs influents. Membre temporaire d'une loge franc-maçonne, il entend cependant combattre la domination européenne sur les plans politique, militaire et culturel. Il est l'auteur de de Le réfutation des matérialistes (1881) et le co-fondateur avec Muhammad ‘Abduh de la revue Le lien indissoluble (Al-‘Urwa Al-Wuthqa) à Paris en 1884. Il est considéré comme la référence incontournable du « réformisme islamique », expression comportant des acceptions parfois antinomiques.

Martin Luther

Théologien, professeur et homme d'Eglise allemand. Membre de l'ordre religieux des Augustins, il se révolta pour des raisons principalement théologiques et mystiques contre l'Eglise catholique et romaine en affirmant la primauté de l'Ecriture (la Bible) et de la foi. Le symbole de sa révolte est la publication en 1517 de 95 « thèses » nouvelles ; cette date est considérée comme le début de la Réforme. Ses principaux écrits parurent en 1520, et sa pensée se répandit partout en Europe, mais s'implanta principalement dans les territoires du Saint Empire romain germanique. Ses divergences avec Rome portent surtout sur la gratuité de la grâce divine et sur la conception de la Cène. De lui se réclament divers courants du protestantisme. En 1525, il ne soutient pas les paysans révoltés qui s'inspiraient de ses affirmations sur la liberté chrétienne et il s'oppose à l'humanisme d'Erasme. De 1530 jusqu'à sa mort en 1546, Luther est le conseiller de la Chrétienté protestante y compris au-delà du Saint Empire romain germanique.

Muhammad ‘Abduh

(1849-1905) : originaire d'un village du Delta égyptien, Muhammad ‘Abduh étudie à Al-Azhar, où il rencontre Al-Afghânî et devient son disciple. Contraint à l'exil à la suite de l'établissement du protectorat britannique, il s'établit à Beyrouth puis à Paris où il fonde, avec son maître, la revue Le lien indissoluble (Al-‘Urwa Al-Wuthqa) en 1884. De retour en Egypte, il est nommé aux plus hautes fonctions religieuses mais ne parvient pas à mettre en œuvre la réforme qu'il souhaite à l'Université al-Azhar. Il est l'auteur de nombreux ouvrages théologiques, dont un Traité de l'unicité divine (1897).

Muhammad Rashid Rida

(1865-1935) : originaire d'un village dans le nord du Liban, Muhammad Rashid Rida se rend au Caire après ses études, où il co-fonde la revue al-Manar (1898-1940) avec Muhammad ‘Abduh dont il revendique l'intégralité de l'héritage intellectuel après sa mort. Dans les années 1920, il cherche à instaurer un nouveau type de califat après l'abolition décidée par Atatürk en 1924, il s'oppose à d'autres savants « réformistes » tel que ‘Alî Abd al-Razîq dont il réclame la condamnation, il obtient l'appui financier d'Ibn Seoud pour la promotion de ses ouvrages et cautionne l'idéologie portée par les Frères musulmans dont le premier groupe est fondé en 1928 par Hassan al-Bannâ.

Sayyid Ahmad Khan

(1817-1898) : réformateur musulman indien, qualifié de « moderniste » par ses disciples comme par ses adversaires. Fils du Premier ministre de l'empereur moghol Akbar Shâh, il prend acte de la colonisation britannique et s'inspire des institutions, disciplines et méthodes en vigueur en Grande-Bretagne pour fonder le collège d'Aligarh.

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