Glossaire
- Abbassides
dynastie califale sunnite, dont la capitale est Bagdad et qui domine sur le Moyen-Orient, une partie de l'Afrique du Nord et de l'Asie centrale du VIIIe au XIIIe siècle. Leur Empire a été établi sur les cendres de l'Empire omeyyade en 750, et il est renversé par les Mongols en 1258.
- Ijtihâd
littéralement « le fait de se donner de la peine ». En ce sens, le terme désigne le raisonnement individuel. Les et les juristes musulmans accomplissent cet effort de réflexion pour interpréter les textes fondateurs de et en déduire le . Des penseurs musulmans de la fin du XIXe siècle ont appelé à une « réouverture des portes de l'ijtihâd », dans la perspective d'une réforme de l'islam.
- Islamisme
ce terme doit être compris comme signifiant l'« islam ». Jusqu'au début du XXe siècle, en effet, les orientalistes ajoutent le suffixe –isme par analogie avec les autres religions (christianisme, judaïsme, hindouisme etc.).
- Jeunes-Turcs
opposants à la politique de Abdülhamid II, organisés sous la forme de comités. L'un de leurs objectifs est de rétablir la Constitution ottomane suspendue par le sultan en 1878. Très vite exilé, le mouvement s'organise à l'étranger, où il fusionne avec le Comité Union et Progrès (CUP), en majorité composé de militaires. Face à la pression, le sultan Abdülhamid rétablit la Constitution le 23 juillet 1908 et, lorsque la décision est rendue publique le lendemain, elle est aussitôt associée à une révolution (inqilab), en particulier pour les intellectuels, écrivains et journalistes, qui y voient le début d'une ère de libertés, en particulier dans les domaines politique et de la presse. Si, à long terme, la politique jeune-turque entraine une profonde déception chez les penseurs arabes, en raison d'une violente politique de turquification de l'Empire, ils lui réservent dans un premier temps un accueil chaleureux, à l'image de Muhammad Rashid Rida. Celui-ci signe en effet un article dans la revue Al-Manar le 28 juillet 1908, dans lequel il fait l'apologie de la révolution jeune-turque.
- Nahda
littéralement: « éveil » en arabe. Le terme désigne un ensemble de réformes sur les plans politique, littéraire, artistique, social et religieux, au Moyen-Orient arabe dès la seconde moitié du XIXe siècle, au contact avec l'Europe.
- Salafisme
salaf signifie « ancêtre » en arabe. Le terme désigne un des courants du réformisme islamique de la fin du XIXe siècle en Egypte, il vise à régénérer l'islam de l'intérieur, en s'inspirant du modèle des « pieux anciens ». Muhammad Rashid Rida est considéré par beaucoup comme l'un des pères du salafisme.
- Université d'Al-Azhar
fondée à l'initiative de la dynastie chiite des Fatimides au Xe siècle, Al-Azhar est la plus ancienne institution d'études de l'islam au Moyen-Orient. Elle représente, après la chute des Fatimides, la référence majeure du sunnisme de langue arabe. Concurrencée par d'autres établissements surtout depuis la seconde moitié du XXe siècle, elle reste, aujourd'hui encore, un centre universitaire de renom pour l'islam sunnite.