L'islam au regard de chercheurs musulmans en sciences sociales - Abdelkrim Madoun

Références

Mohammed Abed El Jabiri

(1935-2010) philosophe marocain, professeur à l'Université de Rabat, spécialiste de la pensée du monde arabe et musulman, depuis ses origines et jusqu'à nos jours et fin connaisseur de la tradition philosophique européenne du XVIIIe siècle. La nécessité de la critique, à la fois comme méthodologie et comme esprit, véhicule le projet d'Al Jabri dans son entier. En 1984, il édite le premier volume d'une somme intitulée : Critique de la raison arabe. La même année, Mohammed Arkoun publie Critique de la raison islamique.

Mohammed Arkoun

(1928-2010) historien de l'islam et philosophe né en Kabylie dans l'Algérie sous colonisation française. Il s'inscrit dans la tradition des « Lumières » tout en ayant une approche critique de la philosophie européenne du XVIIIe siècle. Il est internationalement reconnu, comme l'illustre par exemple les « Gifford Lectures » qu'il donne en 2001, conférences centrées sur la problématique de l'« Inauguration d'une critique de la raison islamique ». Il enseigne l'histoire de la pensée islamique et l'« islamologie appliquée », discipline qu'il a développée, dans diverses universités européennes (notamment la Sorbonne) et américaines, en référence à l'anthropologie appliquée de Roger Bastide. Parmi ses sujets de prédilection : l'impensé dans l'islam classique et contemporain.

Nasr Hamid Abou Zayd

(1943-2010) exégète du Coran, né dans un village égyptien près de Tantah. À l'âge de 12 ans, il est emprisonné à cause de sympathies supposées avec les Frères musulmans dans un contexte de fortes tensions avec le régime nassérien. Après avoir reçu une formation technique en électronique, il travaille pour l'Organisation des Télécommunications. En même temps, il commence à étudier la langue arabe à l'Université du Caire où il obtient un Bachelor puis un Master of Arts (1977). Quatre ans plus tard, il soutient un PhD en études islamiques, avec des travaux sur l'interprétation du Coran. Il devient assistant professeur puis professeur associé au sein du département de littérature et de langue arabe dans la principale université du Caire. Cependant, son enseignement et ses travaux lui valent des attaques de la part d'ulémas de l'Université al-Azhar. Il subit un procès pour motif de dérogeance à l'hisba, c'est-à-dire à l'observance des « principes islamique ». Il est condamné par la Cour de justice égyptienne, et son mariage est annulé pour motif d'apostasie. Sous la menace de mort de groupes fondamentalistes, il s'enfuit aux Pays-Bas avec son épouse, où il demeure jusqu'à son décès.

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