La perception des résultats scientifiques modernes par deux groupes d'intellectuels musulmans - Elhassane Benabbou

Références

Ernest Renan

(1823-1892)  philosophe, historien et orientaliste français. Il entreprend des études de théologie catholique pour devenir prêtre mais, pris de doutes, il y renonça. Professeur de langues sémitiques au Collège de France, il représente ce qui a été qualifié de courant « scientiste » à la fin du XIXe siècle. Il s'intéresse, entre autres, aux origines du christianisme, à l'histoire du royaume antique d'Israël, à l'histoire des langues et aux rapports entre science et religions. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont une Vie de Jésus (1863) qui fit scandale en milieu chrétien car Jésus y était dépeint comme un prêcheur humaniste sans dimension surnaturelle, et L'Avenir de la science (1890).

Harun Yahya

(né en 1956) Adnan Oktar est un Turc connu sous le nom de Harun Yahya. Il a reçu une formation islamique et s'est particulièrement intéressé aux écrits du Kurde Saïd Nursi, auteur d'un commentaire coranique. Il entre à l'Université Mimar Sinan d'Istanbul en 1979 et se réunit avec d'autres étudiants pour prier d'une part et, d'autre part, pour dénoncer le matérialisme que celui-ci s'exprime à travers le marxisme aussi bien qu'à travers le darwinisme. En 1986, il est engagé par le département de philosophie de l'Université d'Istanbul. Quelques années plus tard, il publie un ouvrage intitulé Judaïsme et Franc-Maçonnerie qui s'inscrit dans les thèses complotistes, ici centré sur les milieux universitaires et médiatiques. Il crée la Fondation pour la Recherche scientifique (BAV : Bilim Araştırma Vakfı) et en 1995 la Fondation pour la Protection des Valeurs nationales (MDKV : Millî Değerleri Koruma Vakfı). C'est sur le terrain de la lutte contre le darwinisme qu'il acquiert une audience internationale en diffusant des milliers d'exemplaires d'un Atlas de la Création publié dans plusieurs langues. Défendu dans certains pays majoritairement musulmans, l'ouvrage a été critiqué par le Comité pour la science et l'éducation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Ibn Taymiyya

Ismail Raji al-Faruqi

(1921-1986) né à Jaffa, il reçoit une formation classique auprès de son père qui est juriste musulman et suit une scolarité moderne dans un établissement catholique. En 1948, au moment de la proclamation de l'Etat d'Israël, il s'exile au Liban où il étudie à l'American University of Beirut (AUB, anciennement Collège syrien protestant). Un an plus tard, il obtient un M. A. en philosophie à l'Université d'Indiana (Etats-Unis). Il y soutient, en 1952, une thèse intitulée Justifying the Good : Metaphysics and Epistemology of Value. Par la suite, il étudie l'islam au Caire et le christianisme à Montréal. Il enseigne dans plusieurs universités, en Amérique du Nord comme en Egypte ou au Pakistan. De 1968 à 1986, il est Professeur au sein du Département de Religion à Temple University (Etats-Unis).

Jamâl al-Dîn al-Afghânî

(1838-1897) : originaire d'Asie centrale, Al-Afghânî est un savant formé dans la tradition chiite mais cherchant à promouvoir l'unité musulmane contre des menaces extérieures. Il exerce une activité considérable à partir du Caire, d'Istanbul, de Paris et de Téhéran. Il entretient des contacts suivis avec des acteurs influents. Membre temporaire d'une loge franc-maçonne, il entend cependant combattre la domination européenne sur les plans politique, militaire et culturel. Il est l'auteur de de Le réfutation des matérialistes (1881) et le co-fondateur avec Muhammad ‘Abduh de la revue Le lien indissoluble (Al-‘Urwa Al-Wuthqa) à Paris en 1884. Il est considéré comme la référence incontournable du « réformisme islamique », expression comportant des acceptions parfois antinomiques.

Muhammad Ibn Abd al-Wahhab

(1702-1792) savant musulman de la tribu des Banu Tamîm, vivant dans la péninsule arabique. Il s'inscrit dans l'école de jurisprudence hanbalite. Il étudie à Bassora, à La Mecque, où il s'oppose au mufti Ibn Humaydi, ainsi qu'à Médine. Les manifestations les plus précoces et les plus visibles de sa singularité sont le rejet du culte des « saints » qu'il qualifie de pratique idolâtrique. Il quitte sa condition de marginal lorsqu'il s'associe à un chef de tribu, Muhammad ibn Saud selon un serment censé avoir été prononcé en 1744. Depuis lors, la destinée des deux familles est intimement liée, dans les revers comme dans les succès. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Kitâb al-Tawhîd (« Le Livre de l'Unicité »).

Zaghloul Annajjar

(né en 1933) géologue égyptien, diplômé de l'Université du Caire et de l'Université du Pays de Galles (Royaume-Uni). Membre de la Société géologique de Londres et de la Société géologique d'Egypte, il abandonne sa carrière académique pour présider le Comité scientifique des notions dans le Coran au sein du Conseil suprême des Affaires islamiques en Egypte. En 1989, il co-fonde l'Instance internationale du Miracle coranique et de la Sunna. Il affirme à la fois que le Coran n'est pas un manuel de science ou un recueil de découvertes scientifiques et que les « versets [coraniques] qui nous renseignent sur l'univers et ses composantes dépassent [...] le 1/5 du Coran environ ». Il est l'auteur de plus d'une quarantaine d'ouvrages publiés en plusieurs langues dont The Geological Concept of Mountains in the Qur‘an (2003).

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