Les institutions politiques et religieuses sous les Saadiens

Glossaire

A-C
Assabiyya

Al-assabiyya est un principe fondamental de la théorie d'Ibn Khaldoun : c'est le lien humain déterminant dans la société dite bédouine, c'est-à-dire le fondement tribal initial à partir duquel il est possible de constituer un Etat au Maghreb.

Bay'a

La bay'a est un acte d'allégeance, initialement entre l' « Imam » et l'Umma, défini comme un principe coranique. Il devient un contrat juridique et social entre ar-rai « le Prince des croyants » et ar-ria le « peuple »

Caïd

Titre désignant le représentant du pouvoir central dans la campagne, son rôle est de sauvegarder l'autorité et la sécurité. Dans la société marocaine, cet agent est un élément permanent.

Chérifisme

Le chérifisme, vient du mot sharif, qui désigne la descendance du Prophète Muhammad dans la tradition musulmane. Mais, comme mouvement, le chérifisme est lié à la politique des souverains mérinides qui utilisent cette carte à des fins politiques. Le chérifisme prend, dès lors, un aspect essentiellement idéologique.

D-L
Emir

Prince, titre qui dérive du verbe arabe amara qui veut dire « commander », « ordonner ». Il est attribué, dans les systèmes tribaux, au chef du groupe (tribu, mouvement religieux). Mais le sens prend de nombreuses facettes : « Amir Al Mouminin » qui désigne le chef spirituel et politique des musulmans, le défenseur de la foi musulmane. Emir est la fonction la plus élevée au sein d'une province de l'Empire ottoman. L'émir assure, directement ou indirectement, la sécurité générale, dirige l'administration, gère les finances. Vassal de la Porte, il lui paie un tribut annuel représentant les impôts prélevés sur les habitations de l'émirat, sans distinction d'ordre confessionnel ou clanique.

Imams

La définition sommaire désigne « celui qui est devant », « celui qui dirige la prière » dans la tradition musulmane. C'est aussi le « juriste », le « prédicateur » ou « prêcheur », mais également, dans un sens politico-religieux, le « chef », le « guide » de l'Umma islamique. C'est enfin, dans le chiisme, celui qui seul peut interpréter sans erreur le texte coranique.

Jihâd

[Dans ce contexte] la lutte armée pour défendre la « parole de Dieu », autrement dit la « guerre sainte » contre les « ennemis de Dieu ».

M
Mahdi

Le mahdisme est une doctrine inspirée de la pensée traditionnelle chiite. Le mahdi est le « bien guidé » attendu. Dans la tradition musulmane, il est la personne qui doit apparaître à la « fin des Temps » pour instaurer la justice et réformer ce qui a corrompu l'état des hommes. Il rassemble en sa personne l'autorité politique et religieuse au nom de la direction de la communauté musulmane. Nombre de personnes ont prétendu à ce titre au cours de l'histoire de l'islam, ils sont le plus souvent qualifiés d' « usurpateurs ».

Makhzen

« Magasin », terme qui désigne le lieu où l'on entrepose l'argent, les biens précieux et, par extension, le « trésor public » puis, au XIVe siècle, l'ensemble de l'appareil gouvernemental central.

Maraboutisme

Les marabouts formaient au Maroc une caste non distinguée par rapport aux autres Chorfas descendants du prophète Muhammad, ils bénéficiaient du même prestige religieux et exerçaient également une influence spirituelle sur le reste de la population. Le « marabout » qui désigne le saint homme, celui qui consacre sa vie à la foi. Mais, comme mouvement, le sens se modifie, puisqu'il désigne l'évolution historique du rôle des marabouts, à partir du XIIe siècle, dans les transformations des constructions proto-étatiques du futur Maroc.

Mubayi

« Guide des croyants » selon la bay'a.

N-R
Nation marocaine

Dès cette époque, les Marocains ont conscience de constituer une identité sociale et géographique spécifique au sein de l'Umma islamique. Dans les sources en langue arabe, le territoire est désigné sous le nom Al-Maghreb Al-Aqsa (« l'Extrême-Occident » ou le « Couchant lointain »). Cette conscience et ce sentiment ont été illustrés par la bataille Ouad Al-Makhazen, où s'est manifestée une union pour défendre une même terre. La résistance à la conquête ottomane est un motif de fierté dans la mémoire marocaine qui fait remonter cette distinction au VIIIe siècle et à la fondation du royaume idrisside indépendant du califat abbasside. Cette particularité est perçue à l'extérieur : en janvier 1443, l'accord conclu entre le Portugal et la Castille à Tordesillas, porte la mention du Maroc, comme territoire indépendant dans l'Afrique du Nord.

Pacha

« Pacha » est un titre honorifique décerné à des dignitaires turcs de rang élevé au sein de l'Empire ottoman. Il se place après le nom, n'est pas héréditaire et devient l'apanage des gouverneurs des provinces et des vizirs de la capitale.

Reconquista

La Reconquista, terme espagnol qui désigne l'ensemble des guerres effectuées par les monarques chrétiens pour reconquérir l'Andalousie, c'est-à-dire la partie de la péninsule ibérique sous autorité musulmane.

S-Z
Sultan

Titre désignant la force et la justice, mais aussi l'autorité politique dans beaucoup d'Etats musulmans. Il signifie la tête du pouvoir et incarne le modèle oriental de gouvernance.

Vizir

Premier collaborateur du sultan dans l'exercice de son pouvoir politique, l'équivalent d'un ministre dans les traditions modernes.

Zaouïa

La zaouïa vient du mot az-zaouïa qui désigne le « coin », mais le sens a pris une signification plus large en reflétant des fonctions religieuses, éducatives et même politiques. La zaouïa s'est transformée en un organisme multi fonctions grâce à son implication dans le changement social à partir du début du XVIe siècle.

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