L'expulsion des juifs et des musulmans hors de la péninsule ibérique (1492-1610)

Références

Abd al-Malîk

Cinquième sultan Saadien (1576-1578). Réfugié à Istanbul durant le règne de son frère Al-Ghaleb (1557-1574), il reçoit le soutien des Ottomans et parvient à s’installer sur le trône en 1576 après de nombreuses batailles menées contre son neveu Al-Moutawakil (1574–1576). Connu comme un grand stratège politique, il cherche à suivre une politique d’équilibre entre les Ibériques et les Ottomans. Il établit également de bonnes relations la couronne britannique sous le règne d’Elisabeth Ière. Il meurt au cours de lala bataille de Ouad Al-Makhazen (4 août 1578) après un complot monté par le contingent turque qui l’a aidé à s’installer au pouvoir.

Abû ‘Abdallâh

Abû ‘Abd Allâh (Boabdil en castillan) Az-Zughbî (« le Malchanceux ») ou El Chico (« le Jeune ») 1459-v.1532) : 22e et dernier souverain de la dynastie nasride établie à Grenade. Il succède à son père en 1482, sans pouvoir surmonter, par la négociation ou par la violence, les rivalités internes entre grandes familles de l’émirat. Après avoir remporté une première victoire sur les chrétiens, en mars 1483, il est défait le mois suivant devant la ville de Lucena. Prisonnier pendant cinq ans, il remonte ensuite sur le trône avant d’essuyer une défaite définitive face aux troupes conduites par Isabelle la Catholique. Il se réfugie à Fès.

Abû al-Qâsim al-Hajjari (né v.1570)

Grand savant morisque. Il vit comme « nouveau chrétien » en Espagne avant de fuir la péninsule Ibérique, en 1599, pour s'installer au Maroc. Il y devient traducteur au palais du sultan Al-Mansûr. En 1611 il figure parmi les émissaires marocains envoyés en France puis au Pays-Bas pour établir des relations entre le Maroc et ces royaumes. Il joue rôle remarqué en faveur des morisques expulsés.

Ahmed al-Mansûr al-Dahbi (« le Doré ») (m. en 1603)

Sixième sultan Saadien, il prend le pouvoir après la mort de son frère Abd-Malek pendant la bataille de Ouad Al-Makhazen (1578) dite la « Bataille des trois rois ». Le règne d’Al-Mansûr signe une renaissance culturelle et artistique pour le Maroc en voie de constitution. Au plan économique, l’essor s’appuie d’une part sur l’implantation de la canne à sucre et, d’autre part, sur l’importation de l’or de l’Afrique de l’Ouest saisi après la victoire remporté sur l’empire de Gao. Al- Mansûr parvient à fonder un empire grâce à sa politique religieuse et à sa diplomatie fondée sur l’équilibre des forces entre les Ibériques et les Ottomans.

Ahmed al-Qarâfî

Shihâb al-Dîn al-Qarâfî (1228-1285) est un savant ayant vécu sous les dynasties ayoubide et mamelouke en Egypte. Il est connu comme promoteur et défenseur du rite malékite. Son influence s’est largement répandue dans le monde sunnite.

Bayezid II Adil (« le Juste ») (1447-1502)

Il est le huitième sultan de la dynastie ottomane, connu pour sa connaissance des langues orientales et des sciences. Il poursuit, avec plus ou moins de réussite, l’expansion territoriale de l’Empire turc. Conduisant de nombreuses guerres, il s’empare de l’Herzégovine en 1483 et manifeste sa puissance à l’encontre des Mamelouks d’Egypte. En 1492, il autorise les juifs expulsés d’Espagne à s’établir librement dans son royaume.

Don Juan d'Autriche (1547-1578)

Fils illégitime de Charles Quint, donc demi-frère de Philippe II d’Espagne, il est prince espagnol de la dynastie des Habsbourg. Engagé dans une carrière militaire, il commande la flotte des « Sainte Ligue » lors de la bataille maritime de Lépante, en 1571, remportée contre les Ottomans. Il conquiert Tunis, puis gouverne les Pays-Bas entre 1576 à 1578 avant de mourir de maladie.

Fernando de Valor

Fernando de Córdoba y Válor, surnommé le « roi des Morisques ». Né au milieu du XVIe siècle, il se convertit à l’islam et prend pour nom musulman Muhammad ibn Umayya (Abén Humeya). Instigateur du soulèvement morisque d’Alpujarat, en Andalousie, contre la politique religieuse de Philippe II, il est assassiné par son propre cousin, Ibn Abbou.

Francisco Jiménez de Cisneros (1436-1517)

Cardinal et homme d'Etat espagnol, il est un proche conseiller d'Isabelle « la Catholique » (1451-1504). Issu de l'ordre des franciscains, régent à plusieurs reprises, il entreprend des réformes dans le fonctionnement du clergé espagnol en vue d'assurer un meilleur respect des règles. Fondateur de l'Université d'Alcala de Henares, il dirige la rédaction de la Bible polyglotte d'Alcala fondée sur la confrontation des versions hébraïque, latine et grecque.

Grand Duc de Lerma

Don Francisco Gomes de Sandoval Y Rojas, duc de Lerma (v.1552-1625). Ministre de Philippe III, il est le premier des validos (« favoris ») avant d’être désavoué par le monarque, en 1618.

Juan de Ribera (1523-1611)

Fils du vice-roi de Naples, ordonné prêtre en 1557, il est nommé archevêque de Valence en 1568 avant de se voir attribuer le titre de vice-roi de Valence par Philippe III. Combinant une double autorité, religieuse et politique, il est connu pour être un des principaux promoteurs de la réforme du concile de Trente et de la politique d’expulsion des morisques, contre le protestantisme d’un côté et l’islam de l’autre. Béatifié en 1796, il est canonisé par le pape Jean XXIII en 1960. Peintre et graveur espagnol qui se distingue par un mysticisme intransigeant dont la trace se retrouve dans certaines de ses œuvres picturales dont : Le Martyr de saint Barthélemy (1630).

Mohamed Cheikh al-Ma'mûn

Considéré comme le huitième sultan Saadien (de 1608 à 1613), il succède à son frère Abou Fares, et remet la ville de Larache aux Espagnols en 1609. Connu comme un ennemi farouche des Ottomans, son règne est traversé par divers troubles dues aux conflits entre princes et tribus.

Moulay Zidan

Son règne est marqué par les conflits avec ses frères, les fils du défunt sultan al-Mansûr. Savant et homme de lettres, il parvient à maintenir un fragile équilibre en dépit de forts troubles tribaux. L’élan politique est entravé et un déclin suit l’essor économique qui a marqué le règne d’Al-Mansûr.

Philippe II (1527-1598)

Né à Valladolid, il reçoit une éducation qualifiée d'austère et est connu pour sa piété ascétique. Très jeune, il est investi de responsabilités politiques. En 1556, quelques mois après l'abdication de son père Charles Quint, il hérite d'un immense empire comprenant notamment l'Espagne et ses colonies. Monarque imposant un système politique de centralisation et d'unification, engagé dans une guerre contre la France puis l'Angleterre et la répression d'une révolte dans les Provinces Unies, il incarne à la fois le « Siècle d'or » espagnol et les faiblesses qui constituent le revers de sa puissance : coût des guerres, départ vers les colonies du continent américain, exode des Morisques. Roi d'Espagne en 1556, il succède à son père Charles Quint. Au cours de son règne, il affronte les puissances protestantes européennes, en particulier l'Angleterre. Mais sa tentative d'invasion du pays par la mer (« l'invincible armada ») échoue en 1588.

Philippe III (1578-1621)

Peu intéressé par sa fonction, il remet la direction du gouvernement espagnol dans les mains de Francisco Gomes, duc de Lerma puis de son fils. Il est partagé entre le désir de faire vivre le faste de la cour et celui de se retirer hors du monde pour vivre une solitude pieuse. Il meurt prématurément. Fils de Philippe II et de sa quatrième épouse et nièce Anne d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien II du Saint-Empire et de Marie d'Espagne.

PrécédentPrécédentFin
AccueilAccueilRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)