Religions et gestion de la violence

Introduction

L'existence potentielle d'une vraie religion, d'origine universelle (adamique ou naturelle), est reconnue par des penseurs juifs, chrétiens et musulmans. Il serait possible, selon eux, d'en reconnaître l'influence chez des païens[1] ; cette idée ouvre la porte à des spéculations portant sur des traces de la vérité au sein même de ce que la foi réprouve comme relevant de l'erreur ou de l'idolâtrie. Les théologiens chrétiens du christianisme antique hésitent alors entre deux scénarios explicatifs : soit ils postulent (comme le font Tertullien[2] et Augustin d'Hippone[3] ) l'existence de païens éclairés par la lumière naturelle, conscients de l'existence d'un seul et unique dieu créateur ; soit ils affirment (parmi d'autres : Justin de Naplouse[4] , Lactance[5] ) que dans les élucubrations les plus délirantes du paganisme, et dans les tromperies elles-mêmes du Démon, on peut rencontrer des vérités voilées, déformées, mais bien présentes.

  1. Païens

    Le terme, emprunté au latin paganus, définit d'abord, à partir de la fin du IVe siècle (à l'époque où l'Empire romain adopte officiellement le christianisme), « celui qui n'est pas un soldat du Christ », dans le sens de « qui n'appartient pas à la communauté chrétienne ».

  2. Tertullien (v. 150- v. 220)

    Romain né à Carthage, il est l'un des penseurs dont les écrits servent à fixer la doctrine au sein du christianisme primitif dans le monde romain. Il est, par exemple, le premier à introduire en latin la notion de « Trinité » et à la définir. Son influence considérable en fait un des Pères de l'Eglise.

  3. Augustin d'Hippone (354-430)

     Philosophe et théologien chrétien né en Afrique du nord alors romaine. C'est l'un des plus importants penseurs du christianisme antique et, avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, l'un des quatre Pères de l'Église latine. Son influence sur le christianisme latin est immense. Issu d'une famille berbère, il étudie à Carthage et c'est lors d'un séjour en Italie, à Milan, qu'il rencontre Ambroise. Il décide alors d'abandonner le manichéisme et de se convertir au christianisme (386). Il devient évêque d'Hippone après son retour en Afrique du nord (395). C'est dans cette ville qu'il meurt, lors du siège de la cité par les Vandales. Il laisse derrière lui une œuvre considérable de défense et explication de la foi chrétienne. Ses trois ouvrages principaux (La Cité de Dieu, Les confessions, De la Trinité) sont des classiques à la fois de la théologie, de la philosophie et de la littérature.

  4. Justin de Naplouse (100-165)

    Dit « Justin Martyr » : premier penseur systématique de la doctrine chrétienne. Auteur de deux Apologies, et d'un Dialogue avec Tryphon, où il définit le christianisme dans son rapport au judaïsme.

  5. Lactance (v. 250-v. 325)

    Professeur de lettres latines et penseur chrétien influent, proche de la famille de l'Empereur Constantin ; auteur (entre autres) des Institutions divines.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer Coordination générale : Dominique Avon - Professeur à l'Université du Maine (France) Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)