Le Christianisme au patriarcat d'Antioche dans l'Antiquité tardive

Références

Antiochos Soter (322-261 av. J.-C.)

membre d'une famille aristocratique macédonienne, il servit comme général sous Philippe II. Père de Séleucus I Nicator, fondateur de la dynastie des séleucides et de villes dont 12 nommées en l'honneur de son père, parmi lesquelles l'antique ville Syrienne d'Antioche, aujourd'hui en Turquie.

Aphraate

Premier Père de l'Eglise syriaque ayant le surnom de « Sage perse ». Les détails de sa vie sont déduits de ses œuvres. Il parle le premier de l'institution des « fils du pacte » qui regroupe des chrétiens consacrés dans le célibat au sein du monde. Il semble faire partie de cette communauté en tant que supérieur et occupe un rang important dans l'Eglise de Perse. Son œuvre comprend 23 Traités, Lettres ou Homélies appelés Démonstrations ou Exposés, écrits entre 336-345, et traitent de Dieu, de la création, de la trinité, du baptême... La dernière lettre est écrite durant la sanglante persécution de Shapur II contre les Chrétiens (hiver 344-345). Cette œuvre écrite dans un style simple et exquis et conduite avec une argumentation naturelle et paisible inspire les Peres grecs dans leur synthèse de la doctrine chrétienne.

Barnabé (mort v. 60)

Né à Chypre, il fait partie des premiers convertis au christianisme et reçoit l'appellation d'apôtre sans avoir été un disciple de Jésus. Selon les sources chrétiennes, il favorise l'admission de Paul au sein de la primitive Eglise, accompagne ce dernier auprès des populations païennes mais, à la suite d'un désaccord, il se retire dans l'île de Chypre et est martyrisé par des juifs.

Constantin (v. 280-337)

Empereur romain converti au christianisme. A la mort de son père, Constance, l'empire est l'objet d'un conflit entre quatre prétendants. Constantin et Licinius se liguent contre Maxence qui est battu en 312, année qui marque l'attrait public de Constantin pour le christianisme. En 313, la liberté de culte est accordée aux chrétiens et leurs biens leur sont restitués. La même année, Maximin Daïa est battu puis se suicide : Licinius applique la nouvelle politique religieuse en Orient. En 324, Constantin vainc Licinius, établit l'unité de l'empire à son profit et favorise la construction des premiers monuments chrétiens d'importance comme la basilique du Latran (Rome) ou l'église du Saint-Sépulcre (Jérusalem). En 330, il fonde sa capitale à l'emplacement de la ville grecque de Byzance et lui donne son nom : Constantinople.

Dioclétien (245-313)

Empereur romain en 284 qui, pour répondre aux défis internes et externes posés à l'empire, partage le pouvoir avec Maximien, Galère et Constance Ie Chlore. Cette formation collégiale a pour nom la « tétrarchie ». Il réorganise l'administration et sécurise les frontières, notamment lors d'une campagne contre les Sassanides. Entre 303 et 304, quatre édits lance une vaste campagne de persécution des chrétiens : destruction des lieux de culte, privation des charges, arrestation de membres du clergé, tortures. Dioclétien abdique volontairement en 305.

Diodore de Tarse (330-394)

Evêque de Tarse, en Cilicie, exégète et initiateur de ce qui a été appelé « l'école d'Antioche ». Laïc puis prêtre à Antioche, il dirige une « maison d'ascètes » et s'engage dans la mobilisation de l'Eglise chrétienne, dont la dogmatique a été précisée au concile de Nicée, notamment contre les évêques ariens désignés par l'empereur Constance. Il participe au concile de Constantinople en 381. Il est l'un des maîtres de Jean Chrysostome.

Ephrem (306-378)

Poète et théologien exerçant les fonctions de diacre, né à Nisibe. Il fonde à Edesse (actuelle Urfa, en Turquie), une école de théologie qui est fréquentée par les chrétiens venus de Perse où ils sont persécutés. Ses commentaires bibliques, ses homélies et ses hymnes ont été conservés en syriaque. Ephrem entend faire prévaloir la vérité du christianisme sur les positions défendus par les païens, les gnostiques ou ceux qui refusent les formulations dogmatiques conciliaires. Les chrétiens lui donnent le surnom de « Lyre du Saint-Esprit » et l'ont fait « docteur de l'Eglise ».

Etienne (mort v. 36)

La seule source d'information concernant Etienne est chrétienne. Selon les Actes des apôtres, il fait partie des sept diacres (auxiliaires) désignée par la première communauté chrétienne pour aider les apôtres. Traduit devant le Sanhédrin (Grand conseil juif), il est considéré comme dangereux et lapidé. Dans la tradition chrétienne, il est considéré comme le premier martyr.

Eusèbe de Césarée (v. 265- v. 340)

Il se forme auprès de Pamphile le plus docte des disciples d'Origène. Il fuit à Tyr puis en Egypte lors de la persécution de Dioclétien et ne retourne en Palestine que pour se ranger aux côtés d'Arius. Le synode d'Antioche de 325 le réprouve. Sa signature de la condamnation d'Arius à l'issue du concile de Nicée le réhabilite, mais elle satisfait plus le désir de Constantin que sa conviction. Fort de l'amitié de Constantin, il a le projet de se retourner contre les évêques nicéens. Son œuvre monumentale touche tous les genres : théologie, exégèse, histoire, apologétique.

Flavius Julius Valens (328-378)

Empereur romain. Il partage cette charge avec son frère puis avec ses neveux de 364 à 378, date à laquelle il décède sur le champ de bataille. Il gouverne les provinces romaines d'Orient, amputées des terres conquises par les Perses en Mésopotamie et en Arménie, et installe sa capitale à Constantinople. Il vainc Procope qui s'est fait proclamer empereur et doit lutter contre les Goths. En matière religieuse, il persécute les païens et lutte contre les nicéens [voir concile de Nicée] au profit des ariens.

Ignace d'Antioche (mort v. 107)

Evêque d'Antioche ayant succédé à l'apôtre Pierre, selon certains textes de la tradition chrétienne. Il est présenté comme ayant exercé un soutien actif aux communautés chrétiennes naissantes ; il est arrêté sous le règne de Trajan et décède en martyr après avoir été livré aux bêtes.

Jean Chrysostome (v. 354-407)

Archevêque de Constantinople en 397, son nom signifie « Bouche d'Or ». Né à Antioche, dans une famille aristocratique qui confesse la foi chrétienne, il est éduqué dans la culture grecque. Dans ses jeunes années, il est sujet de vexations de la part des disciples d'Arius mis au ban des communautés chrétiennes. Il met ses compétences au service de l'inscription du message évangélique dans la société et entend défendre une orthodoxie doctrinale même si certaines de ses positions sont considérées comme discutables par ses adversaires. Il se heurte, à plusieurs reprises, au pouvoir politique.

Julien dit l'Apostat (331-363)

Empereur romain (361-363). Neveu de l'empereur Constantin, marginalisé pour des raisons familiales, son éducation est nourrie des auteurs classiques de la culture grecque. En 355, revenu de son exil anatolien, il côtoie Basile de Césarée à Athènes ou il prolonge sa formation. Bon stratège et administrateur, il se fait remarquer dans sa défense de l'empire contre les Francs. Devenu empereur, il promulgue un édit de tolérance religieuse mais interdit aux chrétiens d'enseigner et tente de calquer les cultes sur le modèle de l'Eglise. Il écrit Contre les Galiléens, promeut le rapprochement des « juifs » et des « hellènes » et entend reconstruire le Temple de Jérusalem. Il décède alors qu'il conduit une campagne contre la Perse.

Libanius (314-393)

Rhéteur, né dans une famille curiale à Antioche, il se forme à Athènes entre 340 et 346. Il professe à Antioche à partir de 354 et est l'auteur de plus d'une soixantaine de discours en grec. Païen convaincu, il pratique la mantique et est fasciné par la théurgie et le néoplatonisme. Il a pour élève Jean Chrysostome, Basile le Grand et Grégoire de Nysse. Sa correspondance, forte de plusieurs centaines de lettres, est également célèbre.

Maximin Daïa (v. 270-3013)

Empereur romain de 310 à 313. Il partage le pouvoir sur l'empire avec Galère (décédé en 311), Constantin Ier et Licinius. Il est défait par Licinius et décède peu de temps après.

Origène (v. 185-v. 253)

Théologien, né à Alexandrie où son père meurt en martyr lors d'une persécution antichrétienne, considéré comme un « père de l'Eglise ». Face aux auteurs païens, il se présente comme l'héritier de son maître Clément d'Alexandrie et ses mérites, qui lui valent de nombreux disciples, sont vantés par son biographe Eusèbe de Césarée. Son œuvre littéraire est abondante, elle se fonde sur une lecture systématique –en hébreu et en grec- de la Bible, donnant lieu à un commentaire érudit et, pour partie allégorique.

Paul né Saul (v. 5/15-67)

Juif, né à Tarse, ayant acquis la citoyenneté romaine et reçu une culture hellénistique en même temps qu'hébraïque. Disciple de Gamaliel, docteur de la Loi, à Jérusalem, il participe à la lutte contre les premiers chrétiens. Converti, il est baptisé par un chrétien de Damas et prend le nom de Paul. Il participe au développement de l'Eglise chrétienne naissante en fondant de nombreuses communautés qu'il visite et avec lesquelles il entretient une correspondance suivie (13 Epîtres qui sont intégrées dans le canon du Nouveau Testament). Arrêté à plusieurs reprises il est décapité, à Rome, en 67.

Séleucos Ier Nicator (358-281 av. J.-C.)

Officier de l'armée macédonienne sous Alexandre le Grand, gouverneur de Babylone, il est le fondateur de la dynastie des Séleucides. Le royaume qu'il établit s'étend de l'actuelle Syrie à l'Iran.

Tatien (v. 120-v. 173)

Païen converti au christianisme, Tatien tente une synthèse intellectuelle entre une partie de l'héritage grec qu'il emprunte au stoïcisme et des éléments de la tradition chrétienne. Après le martyre de son maître Justin, il rompt avec le christianisme et participe de la naissance du courant des encratites. Il est l'auteur du Diatessaron, récit synthétique de la vie de Jésus à partir des Evangiles, et d'un Discours aux Grecs qui se présente comme une charge contre l'hellénisme et le polythéisme : il y expose sa conception de Dieu, de la création du monde et de celle de l'homme, de la « résurrection » et du « jugement dernier ».

Théodoret de Cyr (393-466)

Théologien de l'école d'Antioche et écrivain de renom, Théodoret joue un rôle prépondérant lors des deux conciles d'Ephèse et de Chalcédoine. Élu évêque de Cyr en 423, il se présente comme un pasteur qui, au-delà de son évêché, connaît l'Antiochène et la Mésopotamie. Il laisse une œuvre importante qui comprend plusieurs traités théologiques, divers commentaires exégétiques, deux histoires -l'une pour l'Eglise, l'autre pour les moines-, plusieurs ouvrages apologétiques et une correspondance abondante. Condamné deux fois, une partie de son œuvre se perd dans la foulée. Lettré imprégné des sciences grecques, il est célèbre pour avoir expliqué les mystères chrétiens avec clarté et consigné les faits historiques. Selon la tradition chrétienne orientale, il a écrit la vie de l'anachorète Maron et de ses compagnons, il est ainsi considéré comme l'un des pères fondateurs de l'Eglise maronite issue de Chalcédoine.

Théophile d'Antioche (IIe siècle)

Evêque d'Antioche vers 168, auteur d'une œuvre intitulée A Autolycus. Païen converti au christianisme, il présente les évangiles comme les paroles inspirées de Dieu et, dans son apologétique, ne mentionne jamais la figure de Jésus.

Trajan (53-117)

Consul puis empereur romain. Il s'est fait remarquer pour ses compétences militaires en dirigeant les légions de Basse Germanie. Il succède à son père adoptif, Nerva, en 98. Il bénéficie de l'appui du Sénat. Il mène des campagnes militaires en Dacie, à l'Est de l'empire. En 106, il crée la province d'Arabie autour de la ville de Bosra.

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