Migrations religieuses (XVIe–XIXe siècles)

Références

‘Abbas Ie (1571-1629)

Souverain le plus remarquable de la dynastie safavide, il monte sur le trône en 1588 après avoir poussé son père à lui transmettre le pouvoir et tué ses deux frères. Alors que près de la moitié de l'empire est aux mains d'adversaires, il reprend progressivement le contrôle du territoire.

Abd al-Malîk

Cinquième sultan Saadien (1576-1578). Réfugié à Istanbul durant le règne de son frère Al-Ghaleb (1557-1574), il reçoit le soutien des Ottomans et parvient à s’installer sur le trône en 1576 après de nombreuses batailles menées contre son neveu Al-Moutawakil (1574–1576). Connu comme un grand stratège politique, il cherche à suivre une politique d’équilibre entre les Ibériques et les Ottomans. Il établit également de bonnes relations la couronne britannique sous le règne d’Elisabeth Ière. Il meurt au cours de la bataille de Ouad Al-Makhazen (4 août 1578) après un complot monté par le contingent turque qui l’a aidé à s’installer au pouvoir.

‘Abdallah al-Nadim (1843-1896)

Un des grands réformateurs et activistes politiques à la suite de l’échec du soulèvement d’Urabi en 1881. Il mène une résistance non violente contre l’occupation britannique en 1882 et lutte contre la corruption qui sévit à la cour khédiviale. Il fonde le journal al-Tankit wal-Tabkit, célèbre pour ses satires contre les autorités. Il défend les libertés et les biens de la nation égyptienne contre les « étrangers ».

Abdulhamid II (1842-1918)

34e sultan ottoman (1876-1909), surnommé par ses adversaires le « sultan rouge ». Il est porté au pouvoir à la suite d’une révolution de Palais conduite par le grand vizir réformateur Midhat Pacha, mais il renvoie ce dernier et suspend la Constitution de 1876 qui établissait une monarchie parlementaire en garantissant les libertés individuelles et religieuses. Son règne est caractérisé par une direction autoritaire, à la suite de la suspension de la Constitution, le sultan n’hésitant pas à recourir à la violence, dans un contexte où l’Empire ottoman est menacé de dislocation par des forces internes exprimant des revendications nationales et par les appétits des Puissances. Plusieurs révoltes sont réprimées dans le sang. Le sultan est déposé puis emprisonné par les Jeunes Turcs en 1909.

Abou Al-Hassan Mohamed Ben Ali Al-Mandari, (m. en 1494)

Commandant grenadin d'origine andalouse qui reconstruit, ou refonde, la ville de Tétouan dont il devient le gouverneur pendant plusieurs années.

Abû ‘Abdallâh

Abû ‘Abd Allâh (Boabdil en castillan) Az-Zughbî (« le Malchanceux ») ou El Chico (« le Jeune ») 1459-v.1532) : 22e et dernier souverain de la dynastie nasride établie à Grenade. Il succède à son père en 1482, sans pouvoir surmonter, par la négociation ou par la violence, les rivalités internes entre grandes familles de l’émirat. Après avoir remporté une première victoire sur les chrétiens, en mars 1483, il est défait le mois suivant devant la ville de Lucena. Prisonnier pendant cinq ans, il remonte ensuite sur le trône avant d’essuyer une défaite définitive face aux troupes conduites par Isabelle la Catholique. Il se réfugie à Fès.

Abû al-Qâsim al-Hajjari (né v.1570)

Grand savant morisque. Il vit comme « nouveau chrétien » en Espagne avant de fuir la péninsule Ibérique, en 1599, pour s'installer au Maroc. Il y devient traducteur au palais du sultan Al-Mansûr. En 1611 il figure parmi les émissaires marocains envoyés en France puis au Pays-Bas pour établir des relations entre le Maroc et ces royaumes. Il joue rôle remarqué en faveur des morisques expulsés.

Ahmad Pacha Al-Jazar

Mamelouk d'origine bosniaque, il quitte l'Égypte pour rejoindre le camp ottoman. Son tempérament et ses nombreux crimes lui valent le surnom de Jazzar (« le Boucher »). En 1775, il est nommé Pacha de Saïda. Il occupe Beyrouth puis il transfère sa résidence à Saint-Jean d'Acre. Durant son temps de gouvernance (1775-1804), il fait peser de lourds impôts et dresse les habitants les uns contre les autres et tue l'émir Youssef Chehab (1790) avant de destituer l'émir Bechir II à plusieurs reprises.

Ahmad Shawki (1870-1932)

Écrivain, grand orateur, surnommé « L’émir des poètes arabes ». Né en Égypte, d’origine turque et tcherkesse par son père, turque et grecque par sa mère, il se fait grand défenseur de la cause patriotique égyptienne. Proche du khédive jusqu’en 1914, il est contraint à l’exil à Barcelone par les Britanniques entre 1914 et 1920.

Ahmed al-Mansûr al-Dahbi (« le Doré ») (m. en 1603)

Sixième sultan Saadien, il prend le pouvoir après la mort de son frère Abd-Malek pendant la bataille de Ouad Al-Makhazen (1578) dite la « Bataille des trois rois ». Le règne d’Al-Mansûr signe une renaissance culturelle et artistique pour le Maroc en voie de constitution. Au plan économique, l’essor s’appuie d’une part sur l’implantation de la canne à sucre et, d’autre part, sur l’importation de l’or de l’Afrique de l’Ouest saisi après la victoire remporté sur l’empire de Gao. Al- Mansûr parvient à fonder un empire grâce à sa politique religieuse et à sa diplomatie fondée sur l’équilibre des forces entre les Ibériques et les Ottomans.

Ahmed al-Qarâfî

Shihâb al-Dîn al-Qarâfî (1228-1285) est un savant ayant vécu sous les dynasties ayoubide et mamelouke en Égypte. Il est connu comme promoteur et défenseur du rite malékite. Son influence s’est largement répandue dans le monde sunnite.

Alhaj Sidi Kacem

En l'état actuel des connaissances, les historiens ne disposent pas d'informations biographiques sur Alhaj Sidi Kacem, sinon qu'il a œuvré à la construction de plusieurs mosquées à Tétouan et dans sa région.

‘Alî Bey, dit « le Grand » (1728-1773)

Originaire du Caucase, il tente de s’affranchir de la tutelle ottomane en Égypte et d’étendre son hégémonie sur la Palestine et la Syrie aux dépens des domaines du sultan. Il est éliminé par son favori le mamelouk Abu Dhahab le 8 mai 1773.

Antoine Barthélémy Clot Bey (1793-1868)

Étudiant en médecine à Marseille et à Montpellier, il entre au service de Muhammad ‘Alî en 1825. Il crée un service sanitaire militaire et fonde une école de médecine où les enseignants européens sont accompagnés par des instructeurs-traducteurs arabes. Les premiers médecins libanais y font leur formation. Clot s’illustre par ses luttes contre les grandes épidémies et reçoit le titre de Bey. Il écrit plusieurs ouvrages sur son expérience de médecin en Égypte.

Auguste Adib Pacha (1859-1936)

Né à Istanbul, il émigre en Égypte où il acquiert une grande expérience en matière juridique et financière en tant que directeur général des Finances. Il préside l’Alliance libanaise et défend l’indépendance et les intérêts du Liban. Il publie Le Liban après la guerre (Paris, 1918), avant de s’y réinstaller comme conseiller de plusieurs responsables français et chef de gouvernement à deux reprises.

Bayezid II Adil (« le Juste ») (1447-1502)

Il est le huitième sultan de la dynastie ottomane, connu pour sa connaissance des langues orientales et des sciences. Il poursuit, avec plus ou moins de réussite, l’expansion territoriale de l’Empire turc. Conduisant de nombreuses guerres, il s’empare de l’Herzégovine en 1483 et manifeste sa puissance à l’encontre des Mamelouks d'Égypte. En 1492, il autorise les juifs expulsés d’Espagne à s’établir librement dans son royaume.

Bechara al-Khoury (1890-1949)

Juriste et homme de lettres ayant fui en Égypte à la veille de la Grande Guerre. Conseiller au haut-commissariat français au Liban, il œuvre pour un rapprochement avec la Syrie et une entente entre chrétiens et musulmans libanais (à l’origine du « pacte national » de 1943). Il fonde le parti al-Destour, très influent entre 1932 et 1968. Il est le premier président de la République libanaise en 1943.

Bechir II (1767-1851)

Souverain appartenant à la dynastie des Chéhab qui gouverne le Mont-Liban entre 1679 et 1840. Converti au christianisme, son père Qasim Ben ‘Umar avait vainement tenté de s'emparer de l'émirat. Il fait baptiser Bechir dans le rite maronite. Son règne, qui débute en 1789, est très mouvementé à cause des prodromes de la question d'Orient. Cependant, il réussit une centralisation du gouvernement au au palais de Beit ed-Din aux dépens de seigneurs locaux. Les résultats de cette politique sont : sécurité, paix, prospérité et rayonnement culturel. Son alliance avec Muhammad ‘Alî est cependant fatale pour l'émirat. Bechir est exilé à Malte en 1840, puis à Constantinople où il meurt en 1851. Ses dépouilles ont été rapatriées à Beit-ed-Din en 1964 en signe de reconnaissance de son œuvre politique.

Bénédict Pictet (1655-1724)

Théologien et pasteur genevois, auteur de traités de morale et de théologie. Il se présente comme un défenseur de la stricte orthodoxie calviniste.

Charles Blount

Charles Blount, baron de Monjoye (1563-1606). Grand aristocrate anglais, il participa à de nombreuses campagnes militaires sous Elizabeth Iere, en France, aux Pays-Bas et dans les Açores. Nommé gouverneur d'Irlande en 1600, il écrasa la révolte de Hugh O'Neill et lui fit signer le traité de Mellifront (1603). Il connut la disgrâce sous Jacques Ier et mourut en 1606.

Charles Ier (1600-1649)

Roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande en 1625, il entre en lutte contre le Parlement à partir de 1641. Vaincu par les troupes de Cromwell à Naseby (1645), il est fait prisonnier et condamné à mort en janvier 1649. La politique religieuse de Charles Ier (1600-1649), roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, provoque les puritains et déclenche, en 1640, une révolution qui lui coûte la vie.

Charles II (1630-1685)

Roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande à la mort de son père Charles Ier, exécuté en 1649, il passe les dix premières années de son règne en exil sur le continent. Après la mort de Cromwell, il est rétabli sur le trône par le Parlement en 1660. Mais sa politique de tolérance religieuse et son alliance avec Louis XIV lui aliènent les députés, avec lesquels il entre souvent en conflit. Il meurt en 1685 dans la religion catholique.

Charles Quint (1500-1558)

Prince des Pays-Bas espagnols (1506-1555), roi d’Espagne (1516-1556), roi de Sicile (1516-1554) et empereur du Saint-Empire romain germanique (1519-1556), Charles Quint se veut un défenseur de la religion catholique. Il a pour grands-parents, du côté maternel, les souverains Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, ce qui explique son intérêt pour la péninsule ibérique. Il se fait couronner empereur par le pape en 1530, lutte contre les Réformés et se trouve régulièrement en conflit avec le royaume de France. L'Empire ottoman échoue devant Vienne en 1532, mais Charles Quint ne parvient pas à mettre un terme à la domination des Barbaresques en Méditerranée.

Constantin

Empereur romain de 306 à 337, Constantin adopta une politique favorable aux intérêts de l'Église, en commençant par accorder aux chrétiens les mêmes droits que les païens. Il convoqua le premier concile œcuménique à Nicée, en 325, et se convertit au christianisme.

Daniel O'Connell (1775-1847)

Homme politique irlandais de confession catholique, appelé le « Libérateur » ou l' « Émancipateur ». Avocat engagé dans un combat non-violent pour l'égalité des droits et la tolérance en Irlande, il ne participe pas au soulèvement de 1798 tout en condamnant la répression. Élu à la Chambre des Communes, il ne peut cependant y entrer parce qu'il refuse de prêter serment au roi en tant que chef de l'Église d'Angleterre. Son combat permet le vote de la loi d'émancipation des catholiques (1829), mais pas l'abrogation de l'Acte d'Union. Il est excommunié par l'Église catholique en raison de son affiliation à la franc-maçonnerie.

Daoud Barakât (1868-1933)

Journaliste, écrivain, politicien libanais. Promoteur de la démocratie, il émigre en Égypte en 1887 pour fuir le despotisme ottoman. Secrétaire de rédaction du journal Al-Mahrûssa, il publie également des articles dans Al-Nil, Al-Qahira, puis il fonde le journal Al-Akhbar (« Les Informations »). Il dirige la rédaction du plus grand quotidien, Al-Ahrâm (« Les Pyramides »), de 1899 à la fin de sa vie. Il est considéré comme une source de référence dans le monde du journalisme.

Dauphin

Surnom donné au fils de Louis XIV (qui mourut avant son père).

Don Juan d'Autriche (1547-1578)

Fils illégitime de Charles Quint, donc demi-frère de Philippe II d’Espagne, il est prince espagnol de la dynastie des Habsbourg. Engagé dans une carrière militaire, il commande la flotte des « Sainte Ligue » lors de la bataille maritime de Lépante, en 1571, remportée contre les Ottomans. Il conquiert Tunis, puis gouverne les Pays-Bas entre 1576 à 1578 avant de mourir de maladie.

Eamon De Valera (1882-1975)

Né à New-York, fils d'un Espagnol et d'une Irlandaise, il est envoyé très tôt dans une famille rurale d'Irlande. Bénéficiaire d'une bourse, il peut suivre des études dans un collège catholique et devenir professeur de mathématiques. Il s'engage dans la ligue Gaélique puis dans le mouvement paramilitaire des Volontaires irlandais. Sa participation aux combats de la Pâques 1916, son emprisonnement et sa condamnation à mort en font un héros national. Amnistié en 1917, il est élu député et porté à la présidence du Sinn Fein. Il refuse le traité de décembre 1921 créant l'État libre d'Irlande comme dominion, avant de s'y rallier dans un contexte de guerre civile qui divise les catholiques. Son parti, le Fianna Fail, remporte les élections en 1932 et Valera fait adopter une nouvelle Constitution en 1937 qui institue l'Eire. Élu chef du gouvernement à deux reprises encore (1951 et 1957) puis il accède à la présidence de la République (1959 et 1966).

Elisabeth Ière (1533-1603)

Fille d'Henri VIII et d'Anne Boleyn qui fut condamnée à mort pour adultère. Elle devient reine d'Angleterre après la mort prématurée de son demi-frère Edouard VI (1547-1553) et de sa demi-sœur Marie Tudor (1553-1558), son aînée.

Emile Eddé (1883-1949)

Juriste en lien avec Bechara al-Khoury, il doit fuir le pouvoir des Jeunes Turcs et se réfugier en Égypte puis en France. Il est président de la République libanaise sous mandat français.

Evelyn Baring, lord Cromer (1841-1917)

Diplomate, administrateur colonial et essayiste britannique. Il est Contrôleur général en 1879, 1e Consul général d'Égypte de 1883 à 1907, date de sa démission, puis membre de la Chambre des Lords. En 1910, il publie Ancient and Modern imperialism, essai de comparaison des Empires romain et britannique.

Faris Nimr (1856-1951)

Né à Hasbaya, il étudie lui aussi au Collège protestant syrien de Beyrouth. C’est pour y avoir défendu les thèses de Darwin qu’il est contraint de le quitter. Il est l’auteur d’un roman, Aminat (1908) et de plusieurs traductions.

Farouk (1920-1965)

Dernier roi d'Égypte (1936-1952). Le début de son règne suscite de grands espoirs dans les milieux nationaliste et azharien. Mais la politique britannique durant la Seconde guerre mondiale, l’échec dans la guerre face à Israël et son goût pour les plaisirs mondains précipitent sa chute à la suite de la révolution menée par les « Officiers libres » en 1952. Son fils, âgé de sept mois, lui succède alors, mais la République est proclamée l’année suivante.

Fernando de Valor

Fernando de Córdoba y Válor, surnommé le « roi des Morisques ». Né au milieu du XVIe siècle, il se convertit à l’islam et prend pour nom musulman Muhammad ibn Umayya (Abén Humeya). Instigateur du soulèvement morisque d’Alpujarat, en Andalousie, contre la politique religieuse de Philippe II, il est assassiné par son propre cousin, Ibn Abbou.

Fouad Ie (1868-1936)

Sultan en 1917 puis roi d'Égypte après la reconnaissance officielle de l'indépendance formelle de son pays par le Royaume-Uni. Très influencé par une éducation européenne, il tâche de doter l'Égypte d'institutions modernes en vue de l'affranchir de la tutelle britannique. Personnalité autoritaire, ambitionnant sinon de récupérer la dignité califale du moins de devenir la personnalité politique de référence pour le monde majoritairement musulman, il se heurte régulièrement à la représentation nationale dominée par le Wafd. L'opinion publique le contraint cependant à revenir sur des mesures visant à limiter le rôle du Parlement.

Francisco Jiménez de Cisneros (1436-1517)

Cardinal et homme d'État espagnol, il est un proche conseiller d'Isabelle « la Catholique » (1451-1504). Issu de l'ordre des franciscains, régent à plusieurs reprises, il entreprend des réformes dans le fonctionnement du clergé espagnol en vue d'assurer un meilleur respect des règles. Fondateur de l'Université d'Alcala de Henares, il dirige la rédaction de la Bible polyglotte d'Alcala fondée sur la confrontation des versions hébraïque, latine et grecque.

François Ie (1494-1547)

Roi de France (1515-1547). Souverain amateur des lettres et des arts, il engage son royaume dans une réforme de centralisation administrative, promeut l'expansion économique par voie maritime et mène de nombreuses guerres en Europe. Sa rivalité avec Charles Quint le conduit à se rapprocher du sultan ottoman, ce qui constitue une donnée diplomatique inédite. Par l'acte de 1528, la France obtient des facilitations de commerce en Alexandrie, privilèges étendus postérieurement à d'autres lieux et à certains sujets de l'empire ottoman, ce qui fonde le principe selon lequel la France se veut la puissance protectrice des chrétiens d'Orient.

Frédéric-Guillaume (1620-1688)

Électeur de Brandebourg (un des princes qui élit l'empereur d'Allemagne) et prince de Prusse dès 1640. Souverain réformé, c'est-à-dire inscrit dans le calvinisme, il règne cependant sur un peuple majoritairement luthérien. Arrivé au pouvoir durant les dernières années de la guerre de Trente Ans, il défend, lors des traités de paix, son territoire. Celui-ci s'accroît considérablement durant son règne. Il se veut le champion de la cause protestante.

Gabriel Takla pacha (1889-1943)

Journaliste libanais né en Égypte, héritier du quotidien Al-Ahram qu’il dirige de 1912 à sa mort. Il fait de cette organe de presse un journal arabe rénové, le premier disposant de ses propres reporters dans le monde. Il est surnommé « la société des nations » en raison du nombre de représentants dont il dispose. Il participe, comme directeur de ce quotidien, à la convention de Montreux (1937) qui abolit le système capitulaire en Égypte. Il obtient le titre de « pacha » et est élu deux fois au Parlement égyptien.

Grand Duc de Lerma

Don Francisco Gomes de Sandoval Y Rojas, duc de Lerma (v.1552-1625). Ministre de Philippe III, il est le premier des validos (« favoris ») avant d’être désavoué par le monarque, en 1618.

Grégoire XVI (1765-1831)

Pape de 1831 à 1846. Moine bénédictin issu d'une famille de notables italiens, il est très marqué par les événements révolutionnaires qui traversent la péninsule italienne à la charnière des deux siècles. Il condamne les principes hérités de 1789 et de la pensée libérale dans deux encycliques : Mirari Vos (1832) et Singulari Nos (1834). Attaché au principe dynastique et l'ordre issu du Congrès de Vienne, il refuse de soutenir les soulèvements de catholiques comme en Irlande ou dans la partie polonaise de l'Empire russe.

Guillaume d'Orange (1650-1702)

Stathouder des Provinces-Unies à partir de 1672, il répond à l'appel du Parlement anglais et renverse Jacques II à la tête d'une armée en 1688. Couronné roi d'Angleterre, il règne jusqu'à sa mort en laissant au Parlement une large liberté d'action.

Hâfiz Ibrahim (1872-1932)

Officier, poète et journaliste égyptien. Surnommé le « poète du Nil » parce qu’il dit s’exprimer au nom de tous les Égyptiens, il charge ses poèmes de commentaires politiques et sociaux. Rédacteur d’Al-Ahram à partir de 1911, il participe activement à la révolution de 1919.

Hayim Bibas

On ne connaît pas grand chose sur Hayim Bibas, si ce n'est qu'il est l''un des descendants d'une famille d'expulsée d'Espagne, installée à Fez, devenant à la fois rabbin et juge en 1530.

Henri II

Henri II Plantagenêt (1133-1189) était comte d'Anjou et duc de Normandie. Il devint comte d'Aquitaine en 1152 par son mariage avec Aliénor, puis roi d'Angleterre en 1154 en tant qu'héritier de Mathilde, la fille du roi Henri Ier.

Henri III (1551-1589)

Roi de France dès 1574. Dernier roi de la dynastie des Valois. Son règne est marqué par les guerres de religion.

Henri IV (1553-1610)

Roi de France dès 1589, premier roi de la dynastie des Bourbons. Il se convertit du protestantisme au catholicisme et rétablit la paix intérieure (édit de Nantes) et extérieure, notamment avec l’Espagne. Son génie politique, son caractère de bon vivant, mais aussi son assassinat en font l’une des figures les plus populaires de l’histoire de France.

Henri VIII

Henri VIII Tudor (1491-1547) règne à partir de 1509. Il engage l’Angleterre sur la voie du protestantisme en rompant en 1534 avec le pape Clément VII qui refusait d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon.

Henry Bagenal (1556-1598)

Aristocrate irlandais, il commande les troupes anglaises dans le pays sous Elisabeth Ière et lutte contre Hugh O'Neill pendant la guerre de neuf ans.

Henry Dunant (1828-1910)

Entrepreneur d'origine genevoise. De convictions évangéliques, il fonde une société de secours pour les blessés – la Croix-rouge – après avoir vu les conséquences de la bataille de Solférino (1859).

Henry Ireton (1611-1651)

Général de l'armée de Cromwell, il est nommé par celui-ci lord-lieutenant d'Irlande.

Huda Sha‘arâwî (1879-1947)

Chef de file du mouvement de libération des femmes égyptiennes. Fille de Muhammad Sultan, premier président du Conseil représentatif égyptien, et d’une esclave circassienne, elle est la fondatrice et la première présidente de l’Union féministe égyptienne. Elle participe à la mobilisation des femmes au cours de la révolution de 1919. En 1923, à son retour d’une réunion féministe internationale tenue à Rome, elle se dévoile publiquement en gare du Caire. Dans la lignée de Qâsim Amin, elle œuvre toute sa vie contre la séquestration de femmes, pour la promotion de leur instruction et de l’égalité entre les sexes. Membre de l’Union féministe arabe, elle est nommée vice-présidente de l’Union féministe internationale. Ses écrits sont rassemblés dans un ouvrage : Mémoire et martyr de l’arabisme.

Hugh O'Neill (v. 1540/1550-1616)

Aristocrate catholique irlandais, il prend la tête d'une révolte contre les Anglais, de 1594 à 1603, connue sous le nom de « guerre de neuf ans ». Après avoir fait la paix avec Jacques Ier, il fuit l'Irlande et s'établit à Rome, où il demeure jusqu'à sa mort.

Innocent X (1574-1655)

Pape de 1644 à 1655.

Iskandar Ammoun

Magistrat et homme de lettres. Émigré en Égypte, il exerce les fonctions de magistrat en Alexandrie, à Assiout et au Caire. Traducteur de Jules Verne (Voyage au centre de la terre, Le Caire, 1885), il a également fondé un journal arabe chypriote avec Abdallah al-Bustânî : Junaynat al-Akhbar. Il préside l’Alliance libanaise à partir de 1909, devient vice-président du parti de la décentralisation administrative ottomane (1912) et participe au Congrès arabe tenu à Paris en 1913. Cependant, il quitte l’Alliance libanaise en 1917 pour rallier le parti de l’Union syrienne. Il termine sa carrière politique comme ministre de la Justice dans le gouvernement arabe de Damas sous l’émir Fayçal.

Ismaïl Pacha (1830-1895)

Vice-roi d'Égypte (1863-1879) recevant de la Porte le titre de khédive (1867). Son règne est marqué à la fois par une expansion économique, l'ouverture du Canal de Suez célébrée avec faste par les plus hautes autorités internationales du moment, une politique de conquête en remontant le Nil (Soudan actuel) et une grave crise financière. En 1875, Ismaïl doit vendre ses actions du canal de Suez à la Grande-Bretagne et, l'année suivante, les finances égyptiennes sont placées sous contrôle franco-britannique direct. Un mouvement de contestation croît contre ces deux puissances européennes, mais Paris et Londres obtiennent la destitution du khédive par le sultan en 1879 et son remplacement par son fils Tawfiq.

Jacques Ier

Jacques VI Stuart (1566-1625), fils de Marie Stuart, est roi d'Écosse de 1567 à 1625. Il devient également roi d’Angleterre en 1603, sous le nom de Jacques Ier, à la mort d’Elisabeth Ière, morte sans héritier. Jacques et Elisabeth ont pour ancêtre commun le roi Henri VII d’Angleterre.

Jacques II (1633-1701)

Successeur de son frère Charles II comme roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande en 1685. Il entre en conflit avec le Parlement sur des questions à la fois politiques et religieuses (il est catholique). En 1688, il est renversé par Guillaume d'Orange, le stadhouder des Provinces-Unies, qui a débarqué à la tête d'une armée à l'appel du Parlement (Glorieuse Révolution). Exilé en France, il échoue à reconquérir son trône.

Jaime –ou Jayme- Bleda (1550-1622)

Moine dominicain de Valence, auteur de Defensio fidei in causa neophytorum siue Morischorum Regni Valentiae totiusque Hispaniae (« Défense de la foi dans l'affaire des nouveaux-chrétiens du royaume de Valence et de toute l'Espagne ») (1610). Il s'illustre, aux côtés de José de Ribera, comme fervent partisan de l'expulsion des morisques. Après avoir entrepris leur conversion, il les accuse d'apostasie et de blasphème contre la foi catholique.

James Butler (1610-1688)

Duc d'Ormonde. Issu d'une vieille famille d'origine anglaise et possessionnée depuis des siècles en Irlande, il y dirige les troupes du roi d'Angleterre au cours des années 1640. Incapable de résister à Cromwell, il s'exile en France en 1650. De retour avec Charles II en 1660, il est nommé vice-roi d'Irlande en 1677.

Jean Calvin (1509-1564)

Réformateur, théologien et écrivain d'origine française, il organise la réforme protestante à Genève. Son ouvrage majeur, l'Institution de la religion chrétienne, fonde la théologie protestante.

Jean Gaberel (1810-1889)

Pasteur de l'Église protestante de Genève, il est l'auteur d'études et de conférences historiques concernant Genève et la Suisse.

Jean III (1502-1557)

Roi de Portugal (1521-1557), il hérite d'un empire s'étendant sur trois continents laissé par son père Manuel Ie. Son projet consiste d'abord à étendre la domination portugaise, puis à la consolider en organisant davantage l'administration du royaume.

Jean le Rond D'Alembert(1712-1783)

Philosophe et écrivain des Lumières, il est l’auteur avec Diderot de l’Encyclopédie, vaste entreprise de 17 volumes rendant compte de l’ensemble des connaissances de l’époque.

Jean-Frédéric Ostervald (1663-1747)

Théologien et pasteur neuchâtelois. Chef de fil du mouvement de réforme religieuse à Neuchâtel, il est également un prédicateur renommé. Son œuvre insiste avant tout sur la nécessité de la morale et sur le comportement vertueux des fidèles.

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Philosophe des Lumières, originaire de Genève, il est considéré comme l'un des pères spirituels de la Révolution française.

Johann Kaspar Mörikofer (1799-1877)

Pasteur et historien, il rédige des ouvrages concernant l'histoire suisse et protestante.

John Bowring (1792-1872)

Parlementaire britannique né à Exeter. Expert maîtrisant plusieurs langues, il effectue plusieurs missions de reconnaissance en matière commerciale et économique en Europe et dans l’Orient méditerranéen avant d’être désigné consul à Canton puis gouverneur de Hong Kong. Il est l’auteur d’un important rapport sur la région syro-libanaise : Report on the Commercial Statistics of Syria, Londres, 1840.

John Knox (1505-1572)

Ancien prêtre écossais qui, après être passé à la Réforme, introduit en Écosse un calvinisme strict à partir de 1559.

Juan de Ribera (1523-1611)

Fils du vice-roi de Naples, ordonné prêtre en 1557, il est nommé archevêque de Valence en 1568 avant de se voir attribuer le titre de vice-roi de Valence par Philippe III. Combinant une double autorité, religieuse et politique, il est connu pour être un des principaux promoteurs de la réforme du concile de Trente et de la politique d’expulsion des morisques, contre le protestantisme d’un côté et l’islam de l’autre. Béatifié en 1796, il est canonisé par le pape Jean XXIII en 1960. Peintre et graveur espagnol qui se distingue par un mysticisme intransigeant dont la trace se retrouve dans certaines de ses œuvres picturales dont : Le Martyr de saint Barthélemy (1630).

Jules Michelet (1798-1874)

Historien et écrivain français, il écrit une Histoire de France en 6 volumes et s'intéresse à l'histoire de la Révolution française. Il est démocrate et humaniste, son travail comporte une forte dimension poétique.

Khalil Mûtran (1872-1949)

Homme de lettres. Né à Baalbek, il se retire en Égypte où il travaille dans la presse pour al-Majâllat al-Misriyat et al-Jawaib. Il se lie d’amitié avec les poètes égyptiens, notamment Ahmad Shawki et Hafiz Ibrahîm. Il obtient le titre de « poète des deux continents » et participe activement à la vie égyptienne.

Louis XIV (1638-1715)

Roi de France dès 1643, fils de Louis XIII et petit-fils d'Henri IV, il n'exerce le pouvoir personnellement que depuis 1661. Sa politique de prestige comprend plusieurs volets : centralisation monarchique et affaiblissement du rôle de la noblesse, essor culturel, campagnes militaires diverses. Il aime à se faire appeler Louis le Grand mais laisse à sa mort une France très affaiblie.

Louis XVI (1754-1793)

Roi de France de 1774 à 1792. Il mène une politique hésitante. Au cours de la Révolution, il est d’abord maintenu comme roi, puis déchu, jugé et exécuté.

Lutfi al-Sayyed (1872-1963)

Journaliste et homme politique égyptien. Il est l’un des pionniers du libéralisme politique et culturel et l’un des promoteurs de la modernisation de l’instruction en Égypte. Co-fondateur du parti Al-Umma (« La Nation ») en 1907, il préside pendant sept ans Al-Jarida (« Le Journal »). Il fait partie de la délégation conduite par Saad Zahgloul en 1919. Directeur de l’Université égyptienne de 1925 à 1941, il ouvre cette institution aux jeunes femmes. Réputé pour sa culture et sa connaissance de la langue arabe, il se heurte à plusieurs reprises aux oulémas d’Al-Azhar, notamment pour son soutien en faveur de Taha Husayn. L'État lui décerne un prix honorifique des sciences sociales en 1958.

Marie de Modène (1658-1718)

Épouse de Jacques II, elle lui donne un fils en 1688. Cette naissance, qui permet au roi de compter sur une descendance catholique, déclenche une violente riposte du Parlement, qui fait appel à Guillaume d'Orange, le stathouder protestant des Provinces-Unies, pour renverser le roi.

Maximos III Mazlûm

Patriarche melkite. Dotée d'une forte personnalité, il fixe à l'occasion des synodes d'Ayn Traz (1835) et de Jérusalem (1849) la discipline et les structures de l'Église melkite en liant la tradition orientale et l'agrément de Rome. Le développement de cette Église est, dès lors, rapide.

May Ziadeh (1886-1941)

Femme de lettres, écrivaine, poète, oratrice et journaliste libanaise. Elle émigre en Egypte avec sa famille en 1907. Imprégnée de culture occidentale, elle pratique six langues et écrit en français et en arabe. Première femme arabophone universitaire, elle s’inscrit à l’Université Égyptienne dans la section littéraire pendant trois ans jusqu’en 1922. Elle consacre sa vie à la liberté, à la défense des droits de la femme et à son évolution. Elle publie ses écrits dans Al-Mahroussa (« La Protégée ») que son père dirige, Al-Hilal (« Le Croissant »), Al-Zûhûr (« Les fleurs ») et Al-Muqtataf (« La Sélection »).

Mazarin (1602-1661)

Homme d'Église et homme d'État, successeur de Richelieu. Conseiller de Louis XIII, puis d’Anne d’Autriche. L’homme fort du pouvoir durant la minorité de Louis XIV.

Mohamed Cheikh al-Ma'mûn

Considéré comme le huitième sultan Saadien (de 1608 à 1613), il succède à son frère Abou Fares, et remet la ville de Larache aux Espagnols en 1609. Connu comme un ennemi farouche des Ottomans, son règne est traversé par divers troubles dues aux conflits entre princes et tribus.

Moulay Zidan

Son règne est marqué par les conflits avec ses frères, les fils du défunt sultan al-Mansûr. Savant et homme de lettres, il parvient à maintenir un fragile équilibre en dépit de forts troubles tribaux. L’élan politique est entravé et un déclin suit l’essor économique qui a marqué le règne d’Al-Mansûr.

Muhammad Al-Asmar (1900-1956)

Poète et journaliste égyptien. Il occupe plusieurs fonctions dont celle de correcteur du journal Al-Ahrar (« Les Libéraux »), de conservateur de la bibliothèque d’Al-Azhar, de conservateur des biens de la Direction générale pour les écoles religieuses et de membre du Comité du poème pour la sauvegarde des arts et de la littérature en Égypte.

Muhammad Al-Tabii (1870-1932)

Journaliste égyptien, surnommé « prince du journalisme » et al-Ustaz (« Le Maître »). Il est le premier à rejoindre Rose Al-Youssef en 1923. Il crée, en 1934, l’hebdomadaire Akher Sa‘a (« Dernière heure ») qu’il vend ultérieurement à Akhbar al-Yawm (« Les Nouvelles du Jour »). Il est le co-fondateur, avec Mahmûd Abû al-Fath, d’Al-Masri (« L'Égyptien »).

Muhammad ‘Alî ou Mehmet Ali (1769-1849)

Fondateur de la dynastie qui gouverne l'Égypte entre 1805 et 1952. D’origine albanaise, il essaie d’introduire des réformes dans tous les secteurs de l’activité égyptienne. Il coopère avec le sultan ottoman dans ses luttes contre les wahhabites et les indépendantistes grecs, mais il s’oppose à lui en voulant dominer les régions de Palestine et de Syrie entre 1832 et 1840 : il en est chassé par des insurgés et par les puissances signataires du traité de Londres (15 juillet 1840).

Muhammad Rashid Rida (1865-1935)

Savant musulman, adhérant au mouvement de « réforme », appelant à l’unité musulmane et défendant, dans une certaine mesure, le « nationalisme arabe ». Installé en Égypte, lié avec le cheikh Muhammad ‘Abduh, il co-dirige puis dirige la revue al-Manâr dont le rayonnement est majeur.

Muhammad Saïd (1822-1863)

4e fils de Muhammad ‘Alî et vice-roi d'Égypte à partir de 1854. Le décès de son neveu Abbas lui permet d'accéder à la tête de l'Égypte. Il reçoit l'investiture à Constantinople et s'applique à gagner la confiance du divan impérial. De retour au Caire, il arme un corps de 10 000 hommes destinés à soutenir le sultan dans sa guerre contre le tsar. Sous son règne, les Britanniques construisent la voie ferrée Alexandrie-Le Caire-Suez et Ferdinand de Lesseps obtient la concession pour la construction du canal de Suez.

Muhammad Saïd (1863-1928)

Politicien et poète égyptien d'origine turque, 1e Ministre de 1910 à 1914 et à nouveau en 1919, ministre de 1924 à 1926. Membre du Parti national de Mustafa Kamel, il est un ardent défenseur du khédive.

Muhammad Tawfiq (1852-1892)

Khédive d'Égypte (1879-1892). Fils d’Ismaïl, il ne dispose pas des capacités lui permettant de s’opposer à la tutelle franco-britannique. Dès le début de son règne, le nationalisme égyptien se déploie sous la direction d’Urabi Pacha qui conduit une révolte après avoir été nommé ministre. Mais ce dernier est vaincu par les troupes britanniques en 1882 et Londres instaure sur l'Égypte un protectorat de fait.

Mustafa Kamel (1874-1908)

Écrivain, journaliste et leader politique égyptien. Fondateur de deux journaux, Al-Mû’ayyid et Al-Liwa (« La Bannière »), il publie également des articles en langue française dans La Nouvelle Revue. Auteur du Livre de la cause orientale, il crée le Parti national en 1907 et décède l’année suivante.

Napoléon 1e Bonaparte (1769-1821)

Militaire et homme d'État (consul et empereur). La campagne d'Égypte (1798) du général Bonaparte vise à brise la domination anglaise en Méditerranée orientale et aux Indes. Elle a des conséquences scientifiques importantes en marquant le début de l’égyptologie et en suscitant la réaction des élites arabes face au défi du décalage croissant entre les rives de la Méditerranée.

Nicolas Fayyad (1873-1958)

Étudiant en médecine, il s’engage ensuite dans les affaires politiques et administratives. Contraint de fuir le pouvoir ottoman, il se réfugie en France puis en Égypte où il réside pendant vingt ans. Il retourne au Liban en 1930. Il y occupe le poste de directeur du télégraphe et de la poste et est élu député de Beyrouth.

O'More et O'Connor

Les O’More et des O’Connor étaient deux des dynasties irlandaises autochtones du Leinster. Les premiers possédaient des terres au nord du comté d’Ormond, les seconds à l’ouest du comté de Kildare.

Oliver Cromwell (1599-1658)

Issu de la gentry (gentilhommerie rurale), il s'impose dans la guerre civile (1641-1649) à la tête de ses troupes (Ironsides). Il s'empare du pouvoir face au Parlement et impose, jusqu'à sa mort, un gouvernement très autoritaire et puritain, le Commonwealth.

Phellim O'Neill (mort en 1653)

Aristocrate irlandais, il prend la tête de l'insurrection de 1641 contre les Anglais. Capturé par Cromwell en 1652, il est exécuté l'année suivante.

Philippe II (1527-1598)

Né à Valladolid, il reçoit une éducation qualifiée d'austère et est connu pour sa piété ascétique. Très jeune, il est investi de responsabilités politiques. En 1556, quelques mois après l'abdication de son père Charles Quint, il hérite d'un immense empire comprenant notamment l'Espagne et ses colonies. Monarque imposant un système politique de centralisation et d'unification, engagé dans une guerre contre la France puis l'Angleterre et la répression d'une révolte dans les Provinces Unies, il incarne à la fois le « Siècle d'or » espagnol et les faiblesses qui constituent le revers de sa puissance : coût des guerres, départ vers les colonies du continent américain, exode des Morisques. Roi d'Espagne en 1556, il succède à son père Charles Quint. Au cours de son règne, il affronte les puissances protestantes européennes, en particulier l'Angleterre. Mais sa tentative d'invasion du pays par la mer (« l'invincible armada ») échoue en 1588.

Philippe III (1578-1621)

Peu intéressé par sa fonction, il remet la direction du gouvernement espagnol dans les mains de Francisco Gomes, duc de Lerma puis de son fils. Il est partagé entre le désir de faire vivre le faste de la cour et celui de se retirer hors du monde pour vivre une solitude pieuse. Il meurt prématurément. Fils de Philippe II et de sa quatrième épouse et nièce Anne d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien II du Saint-Empire et de Marie d'Espagne.

Philippe Suchard (1797-1884)

Descendant de huguenots installés à Neuchâtel, entrepreneur, industriel et confiseur renommé, il fonde en 1826 une entreprise de confiserie à Serrières, près de Neuchâtel. Les chocolats du même nom, de même que les fameux bonbons « Sugus », sont créés par lui.

Pierre Bayle [prononcer Baïle] (1647-1707)

Philosophe français, auteur d’un vaste Dictionnaire historique et critique. Fortement marqué par le protestantisme, Bayle apparaît comme un précurseur de la méthode critique et de l’idéal de tolérance religieuse et de la liberté de pensée.

Pierre-André de Léberon (1598-1622)

Prélat placé à la tête de la circonscription ecclésiastique de Valence qui comprend plusieurs diocèses. Durant les XVe-XVIIe siècles, l'archevêque de Valence exerce un pouvoir considérable non seulement dans le champ religieux mais également dans le champ politique.

Richard Talbot (1630-1691)

Comte puis duc de Tyrconnel. Aristocrate irlandais, il offre à Jacques II son aide en Irlande après la Glorieuse Révolution de 1688. Il échoue à obtenir l'indépendance du pays.

Richelieu, cardinal de (1585-1642)

Homme d'Église et homme d'État, ministre très influent de Louis XIII.

Saad Zaghloul (1858-1927)

Avocat, journaliste et homme politique égyptien, il fonde et dirige le Wafd. Ministre en 1906 et 1910, il dirige une délégation d'Égyptiens visant à obtenir l’indépendance de l'Égypte après la Grande Guerre. Exilé à Malte avec ses compatriotes par les Britanniques, ce qui provoque les troubles révolutionnaires de 1919, il est désigné 1e Ministre en 1924, lorsque son parti remporte les élections législatives.

Sarah Bernhardt (1844-1923)

Comédienne et vedette légendaire, fille d'une courtisane, surnommée « la divine Sarah », « la voix d'or » ou même « la scandaleuse ». Connue dans le monde entier, elle dirige le Théâtre de la Renaissance à partir de 1893 et monte ensuite sa propre troupe au Théâtre des Nations. Amputée d'une jambe, elle continue à jouer des rôles dans lesquels elle n'a pas besoin de bouger, ce qui contribue à nourrir sa légende.

Selim Naccache (m. 1884)

Écrivain, poète et journaliste, il est un des pionniers du théâtre arabe. Il compose et traduit des pièces. Il forme une troupe de 16 acteurs dont 4 jeunes filles, ce qui constitue une première dans le monde arabe. Il fonde plusieurs journaux en association avec Adîb Ishaq, dont Misr. Il lance, seul, Al-‘Asr al-Jadîd.

Soliman le Magnifique (v. 1494-1566)

Sultan (1520-1566) surnommé « Kanouni » (« le Législateur ») par les Ottomans. Il étend les frontières de l'empire en s'emparant de Belgrade (1521), Rhodes (1522), Budapest (1526) et étend la domination ottomane sur presque tout le territoire hongrois avant de mettre le siège devant Vienne (1529). Il conquiert également l'Azerbaïdjan, Tabriz et Bagdad. Après plusieurs années de guerres contre Ferdinand d'Autriche, une paix est conclue (1547) qui laisse la Hongrie occidentale au Saint Empire.

Sulayman Bustânî (1856-1925)

Journaliste, homme de lettres et homme politique. Il fréquente l’école fondée par son parent, Butrus al-Bustânî et contribue à la rédaction d’al-Jinân. Il est élu au Parlement ottoman (Majlis al-mabouthan) entre 1908 et 1914, et devient ministre du commerce puis de l’agriculture.

Taha Husayn (1889-1973)

Poète, essayiste, romancier, critique littéraire, journaliste de presse politico-littéraire, traducteur et ministre de l’Instruction publique, il est surnommé le « doyen de la littérature arabe ». Aveugle en raison d’une maladie mal soignée lors de sa petite enfance, sa vie est une lutte incessante contre le fatalisme, l’ignorance et l’immobilisme. Formé à al-Azhar, puis à l’Université égyptienne, il poursuit des études en France (Montpellier, Paris) avant de revenir en Égypte. Il formule une vive critique à l’encontre du rapport à la littérature et à l’histoire dans le monde de langue arabe majoritairement musulman. Sujet d’une controverse violente au milieu des années 1920 pour avoir remis en question le discours sur la poésie dite « anté-islamique » et l’historicité de la figure d’Abraham-Ibrahîm, il revient dans son pays après un bref exil pour être nommé à des fonctions de direction dans le système universitaire moderne de l'Égypte. Comme ministre de l’Instruction publique, il établit la gratuité de l’enseignement primaire. Ses romans, parmi lesquels le Livre des Jours, qui raconte son enfance, sont traduits dans une douzaine de langues.

Takla

Takla Selim et Béchara sont deux frères qui bâtissent l’empire du journal Al-Ahram (« les Pyramides »), d’abord à Alexandrie en 1876, puis au Caire en 1898. Al-Ahram connaît beaucoup de difficultés à cause de ses positions politiques pro-égyptiennes (Mis lil-Misryin) et pro-françaises. Cependant les Takla parviennent à le moderniser à l’inscrire dans la durée pour en faire un fleuron de la presse arabe.

Tala'at Harb (1867-1941)

Économiste, écrivain, journaliste et essayiste égyptien. Opposé en partie à la transformation des mœurs – notamment dans les rapports entre hommes et femmes – conçue comme une « européanisation », il accepte, au nom du combat national, le travail féminin et les règles du jeu du capitalisme libéral en fondant la Banque Misr (Banque d'Égypte) avec des fonds uniquement égyptiens. Il crée également la Société égyptienne de la filature et du textile en 1927 et fait partie du premier comité de direction d'EgyptAir en 1932.

Thomas Wentworth (1593-1641)

Nommé par Charles Ier lord-député d'Irlande en 1633. Il y mène une politique très autoritaire. Revenu en Angleterre en 1639, il devient le principal conseiller du roi. Grand adversaire du Parlement, il est arrêté et exécuté au début de la guerre civile, en 1641.

Voltaire (1694-1778)

Écrivain et philosophe des Lumières, il est à l'origine d'une tradition critique à l'encontre des religions et des Églises, il a vécu dans les environs de Genève.

William Laud (1573-1645)

Évêque de Londres en 1628 puis archevêque de Canterbury en 1633, il défend face au Parlement à la fois l'autorité royale et l'Église anglicane. Arrêté par ses adversaires, il est exécuté en 1645.

William Petty (1623-1687)

Grand érudit anglais, il est l'un des fondateurs de l'économie politique et de la démographie. Il réalise le premier cadastre de l'Irlande entre 1655 et 1656, qui permet à Cromwell de récompenser ses partisans avec des terres.

Ya‘qub Sarrûf (1852-1927)

Né près de Beyrouth, il étude au Collège protestant syrien (actuel American University of Beirut) avant d’y enseigner. Les publications qu’ils fondent adoptent une ligne pro-anglaise et suscitent des susceptibilités dans les milieux indépendantistes égyptiens.

Yehouda Ben-Âttar (1696-1743)

Né à Salé (Maroc) et mort à Jérusalem. Ben-Âttar est le dérivé du nom arabe « fils du parfumeur ». Il est l'auteur de nombreux écrits sur le Talmud et d'ouvrages juridiques.

Youssel Al-Sawda (1888-1969)

Juriste et homme politique. Il milite pour l’indépendance du Liban. Il fonde l’Alliance libanaise en association avec Antûn Gemayel, les scouts Al-Sabbaqat (« les Pionniers ») et le journal Al-Rayat. Il écrit ses mémoires Pour l’indépendance et compose un manuel d’histoire Pour le Liban.

PrécédentPrécédentFin
AccueilAccueilRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)