Einsenmenger sur l’usure

Pour ce qui concerne la quatrième question, à savoir si l’enseignement rabbinique, et les lois juives autorisent les Juifs à pratiquer l’usure avec les chrétiens, il faut savoir que l’usure, dans la langue hébreuse se dit neschech, un mot qui provient de naschach, qui signie mordre ; et le rabbin David Kimchi dans son Sepher scharaschim explique que c’est« parce que l’usure mord l’homme de la même manière, c’est pour cela qu’on le nomme neschech ». Dans l’interprétation des cinq livres de Moïse par le rabbin Bechai, on trouve que « l’usure est appelée neschech (qui vient de naschach, c’est-à-dire mordre) car elle s’apparente à une morsure de serpent, afin de souligner que, de même que le poison de la morsure du serpent se répand dans les membres et les nerfs de celui qui est mordu, de même, la punition de l’interdit se répand dans le bien de celui qui prête à taux usuraire ». Le rabbin Salomon le mentionne aussi dans son Commentaire sur l’Exode, 22 v. 19 de la manière suivante : « l’usure est comme la morsure d’un serpent, qui fait blessure au pied si petite qu’on ne la sent pas, mais qui provoque bientôt une tumeurbrûlante qui atteint jusqu’à ses vertèbres : de même, l’homme ne ressent pas l’usure et ne la perçoit pas, jusqu’à ce qu’elle se multiplie et anéantisse son patrimoine. (…) On la nomme aussi ribbith ou ribbis, tarbith ou tarbis, deux mots qui viennent de rabha, qui signifie se multiplier et s’accroître, parce que les moyens et les biens de l’usurier se multiplient et s’accroissent grâce à l’usure.