Le genre humain n’a pas été sauvé par des images, mais par la croix […]. La croix dépasse les images […]. Elle n’est donc pas une image matérielle, mais l’étendard (vexillum) du mystère de la croix du Seigneur » (I, 13, 166).
C’est inspiré par l’enseignement et le témoignage de ce vénérable pontife [i.e. Grégoire le Grand] que nous ne rejetons pas l’acte d’avoir des images dans les églises, mais que nous repoussons leur adoration ; quant à celui qui les brise ou les adore, qu’il reconnaissance aller contre ses décrets d’une façon ou de l’autre » (II, 22, 280).
Adorer les images ou les briser va contre les ordonnances du bienheureux Grégoire. […] Entre les bataillons de cette erreur bigarrée, qui se dirigent par une double voie vers la même sottise, l’évêque susnommé [Grégoire] s’interpose en médiateur […]. Ce mépris pour les adorateurs d’une part, pour les briseurs de l’autre, en fait l’allié de l’Eglise de notre pays, laquelle occupe le sentier tempéré d’un itinéraire droit, et dès lors permet d’avoir des images ornementales pour aider le souvenir et repousse avec dédain les adorateurs d’un côté, les briseurs de l’autre » (II, 23, 278).
Ce ne sont pas les peintures, mais les Ecritures qui nous ont été accordées pour instruire notre foi […] L’usage des images, qui provient des traditions païennes, ne doit ni ne peut égaler celui du Livre de la Loi sacrée. […] Le seigneur, en descendant sur le Mont Sinaï, a donné à Moïse non point une loi peinte, mais une loi écrite, et il a transmis sur les tables de pierre, non point des images, mais des lettres » (II, 23, 278 et II, 30, 304-305).
Ce n’est pas dans les choses visibles, ni dans les objets faits par la main, mais dans son coeur qu’il faut chercher Dieu ; ce n’est pas avec des yeux de chair qu’on doit le regarder, mais seulement avec l’oeil de l’esprit » (IV, 17, 530).
Celui qui veut […] parvenir à la récompense éternelle doit trouver les moyens pour y parvenir non dans les murs non en des panneaux de bois, non en des peintures, non en rien de visible, mais dans le coeur par la foi, dans la bouche par la confession, dans les oeuvres par l’accomplissement d’actes bons » (IV, 21, 539-540).
Même si l’on admet qu’il faut adorer l’image de la mère de Dieu, comment pouvons-nous savoir qu’elle est son image, ou par quels indices elle se distingue des autres images, puisque l’on ne trouve aucune différence, hormis le savoir-faire des artisans […] et la qualité des matériaux ? » (IV, 21, 540).
Même si cela peut être évité par les savants, car ils peuvent, en adorant les images, vénérer non ce qu’elles sont, mais ce qu’elles signifient, les ignorants cependant, de qui naît le scandale, ne vénèrent et n’adorent que ce qu’ils voient » (III, 15, 406).