« Quelle position recouvre exactement le créationnisme ? Un large spectre ou (si l’on préfère la peinture à l’optique) une large palette de réponses s’offre. Eugenie C. Scott en énumère un certain nombre [Evolution vs. Creationism. An Introduction, Berkeley-Los Angeles, London, University of California Presse, 2009]. Elle mentionne d’abord des positions ultra fondamentalistes, comme les partisans de la Terre-plate (Flat Earthism), ou du Géocentrisme qui, pourrait-on dire, « n’ont rien oublié, et rien appris ». Puis viennent le créationnisme Jeune-Terre, qui conteste la datation de la formation de notre globe terrestre (5 milliards d’années), le créationnisme Vieille-Terre, qi l’admet dans une certaine mesure seulement, les « sciences de la création » qui prétendent établir scientifiquement le fait de la création, et les théories de l’Intelligent Design (ci-après ID). Les théories de l’ID affirment qu’on peut, qu’on doit même, sur la base de l’évolution des formes vivantes, mettre scientifiquement en évidence l’intervention d’une Intelligence Conceptrice. Dans la classification de Scott, on parlera de créationnisme évolutionniste. On trouve enfin la catégorie de l’évolutionnisme théiste, pour lequel la thèse d’une Intelligence Conceptrice est une affirmation métaphysique, certes rigoureusement défendable, mais qui ne saurait en aucun cas interférer avec la méthodologie naturaliste des sciences biologiques. »