Que les Irlandais sachent qu’il y a toujours eu et qu’il y aura toujours des hommes
mécontents de leur condition présente en Angleterre, prêts à tous les exploits et à tous les
changements, et en nombre plus que suffisant pour éteindre toutes les insurrections qu’ils
pourraient soulever et entretenir.
Aussi, rejetant tout moyen militaire pour organiser l’Irlande, et pour lui assurer la paix
et l’abondance, ce que nous proposons tendra à la permutation des deux peuples et à
l’établissement d’une solide union d’intérêts sur des principes naturels et durables […].
Sur les 600 000 Irlandais pauvres […], il n’y a pas plus de 20 000 femmes célibataires
et nubiles et il n’y en aurait pas plus de 2 000 par an à grandir ou à devenir nubiles. Par
conséquent, si la moitié de ces femmes était transportée pendant une année en Angleterre et
l’autre moitié l’année suivante, si on en plaçait une dans chaque paroisse et si on transportait
autant d’Anglaises pour les marier aux Irlandais et améliorer leurs habitations en les limitant à
une maison et un jardin d’une valeur de 3 livres, le travail entier de permutation et d’unions
naturelles serait accompli en quatre ou cinq ans.
Les frais de cet échange ne seraient pas de 20 000 livres par année, ce qui représente à
peu près une paie de six semaines pour les armées actuellement ou dernièrement en Irlande.