L’insertion des Juifs à Fès

Il y avait à Fès, la nouvelle ville, la communauté locale des juifs, qui se trouvait avant dans
l’ancienne ville. Chaque fois qu’un sultan mourrait, ils étaient victimes de vols et de
cambriolages, aussi furent-ils installés là-bas pour leur assurer plus de sécurité. En
contrepartie, ils devaient payer deux fois le tribut. Il y avait, dans ce quartier, une grande
place entourée de magasins, des maisons joliment construites et une activité commerciale. Les
juifs y vivaient comme si c’était une ville à part. Leur nombre dépassa les dix mille, car
chaque maison comprenait quatre ou cinq familles. Ils avaient été, dans leur majorité,
expulsés par les Rois Catholiques. Parmi eux on pouvait compter des riches. Un homme âgé
ou un ouvrier se chargeait de gérer leurs affaires. Il collectait, donc, ce qu’ils devaient payer à
l’émir, pour éviter de subir des sévices. Il ramassait les charges et taxes imposées à leurs
fabriques et marchandises, car ils s’acquittaient de tributs sur tout ce qu’ils fabriquaient ou
vendaient. Ils étaient victimes de mauvais comportements… mais malgré cela leur conduite
était correcte. Ils montrèrent une grande intelligence dans les transactions commerciales,
jusqu’au point que les sultans et les grands dignitaires leur confièrent la gestion de leurs
finances, car les Marocains n’étaient point portés sur l’épargne et ne comprenaient pas ces
petits détails. Ce qui fait que chacun avait un intendant juif. De sorte qu’ils les ont gardés, et
cela pour le bénéfice des juifs.