Jacob Böhme, De la vie au-delà des sens, Paris, Arfuyen, 1997, p. 147
Le disciple : Cher maître où dans l'homme est la demeure de l'Amour ?
Le maître : Là où l'homme ne demeure pas, c'est là qu'Il a en l'homme sa demeure.
Le disciple : Quel est ce lieu que l'homme en lui-même n'habite pas ?
Le maître : C'est l'âme entièrement abandonnée, lorsque l'âme meurt à sa volonté propre et ne veut plus rien elle-même hormis ce que Dieu veut. C'est là que l'Amour a son habitation. Car, dans la même mesure où la volonté propre est morte à elle-même, l'Amour a occupé la place. Là où précédemment résidait la volonté propre, à présent il n'y a rien. Et là où il n'y a rien, l'Amour de Dieu seul est agissant.