Religions et gestion de la violence

Conclusion

Du point de vue des croyants attachés aux traditions monothéistes, la sortie de guerre est une désillusion. Les protestants des États-Unis désavouent en majorité leur président, ceux d'Allemagne s'engagent dans la « révolution conservatrice » ou vers des extrêmes idéologiques, en réaction à l'humiliation et au danger de la révolution. Les catholiques européens expriment des doutes sur les capacités de la S.D.N. à régler les crises et une amertume de voir la Papauté mise au ban de cette nouvelle institution. La crainte d'une menace sur la rive gauche du Rhin conduit les Français à encourager le mouvement séparatiste rhénan ou bavarois sur une base confessionnelle. Les sunnites du Maghreb, d'Afrique noire ou du sous-continent indien ont été fidèles à l'autorité coloniale, mais ceux du Machrek développent un fort ressentiment à l'encontre de la France et de la Grande-Bretagne. Quant aux juifs, le projet sioniste continue de les diviser. Mais le « monde moderne » libéral a subi un ébranlement considérable et ses attributs sont la cible des critiques dans la mesure où le malheur de la guerre, les pertes humaines et les destructions lui sont imputés. Des modèles de substitution à la « démocratie libérale » sont élaborés : la restauration d'une Chrétienté, d'une Oumma ou d'Israël côtoient le projet de révolution mondiale à caractère socialiste.

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