Témoins des prophéties
a- Bernard de Clairvaux, lettre 363 (qualifiée de lettre encyclique sur la croisade) :
Il ne faut pas persécuter les Juifs. Il ne faut pas les tuer ni même les expulser. Questionnez ceux qui connaissent l'Écriture sainte, demandez-leur quelle prophétie sur les juifs ils ont lue dans le Psaume: Dieu, dit l'Église, m'a indiqué à propos de mes ennemis de ne pas les tuer, de peur que mes peuples n'oublient (Ps 58, 12). Ils sont pour nous des lettres vivantes qui nous rendent constamment présente la passion du Seigneur . C'est pour cela qu'ils ont été dispersés dans tous les pays, afin d'être partout les témoins de notre Rédemption, tout en subissant le juste châtiment d'un tel crime. C'est pourquoi l'Église qui prend la parole dans ce même Psaume, ajoute: Disperse-les dans ta force et renverse-les, Seigneur mon protecteur (ibid). Et il en est ainsi: ils ont été dispersés. Ils ont été renversés; ils subissent une captivité cruelle sous des rois chrétiens. Cependant, au soir ils se convertiront (Ps 58, 15) et alors ils seront de nouveau pris en considération (Sg 3, 6). Enfin, quand la totalité des nations sera entrée, tout Israël sera sauvé, dit l'Apôtre (cf. Rm 11, 25-26).
Source : Extrait de la lettre 363 de Bernard de Clairvaux, cité dans l'article de Joël Regnard, « Le sens de la permanence du peuple juif pour Saint Bernard »,
Collectanea Cisterciensia 67 (2005) 102-111. http://www.citeaux.net/collectanea/Regnard672.pdf , p. 105.
b- Pascal, )
C'est visiblement un peuple fait exprès pour servir de témoin au Messie... Il porte les livres, et les aime, et ne les entend point...
Source : Pascal, Pensées, (éd. Brunschvicg), Paris, Librairie Hachette, 1929, 641.
c- Léon Bloy (1846-1917), grand écrivain catholique:
[...] il est clair pour moi que la société chrétienne est empuantie d'une bien dégoûtante engeance et c'est terrible de savoir qu'elle est perpétuelle par la volonté de Dieu». [...] Considérant ce que Dieu supporte, il convient, assurément, à des âmes religieuses de se demander une bonne fois, sans présomption ni rage imbécile et face à face avec les Ténèbres, si quelque mystère infiniment adorable ne se cache pas, après tout, sous les espèces de l'ignominie sans rivale du Peuple Orphelin condamné dans toutes les assises de l'Espérance, mais qui, peut-être, au jour marqué, ne sera pas trouvé sans pourvoi.
Source :Léon Bloy, Le salut par les Juifs, Paris, Joseph Victorion et Cie, 1906, p. 33.