Les études des sciences humaines sur le genre : quels enjeux pour l'Eglise catholique romaine aujourd'hui ?

Introduction

Depuis une quarantaine d'années, les sciences humaines interrogent les rapports de force à l'œuvre dans la construction et la reproduction de la différenciation entre les rôles masculins et féminins. Pour décrire ces phénomènes, elle utilise le terme de « gender[1] », ou « genre » en français. Il en a résulté, notamment, une remise en question de la détermination biologique qui conditionne ces rôles. Une partie de la hiérarchie catholique s'inquiète de ce courant qui, selon elle, risque de mettre en danger l'ordre « naturel » de la société. Elle craint que la division traditionnelle homme/femme soit menacée à l'intérieur de la famille, dans la filiation, mais également dans l'institution ecclésiale puisque le sacerdoce, exclusivement masculin, est remis en question.

Après un rapide retour historique sur les discours officiels de l'Église catholique concernant les relations hommes/femmes, nous examinerons les mobilisations récentes de l'institution sur cette question et essaierons de comprendre les motivations des différents acteurs. Nous terminerons par un énoncé des enjeux religieux, sociaux et politiques qui sous-tendent ces prises de positions.

  1. Genre (ou gender en anglais)

    Concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les hommes et les femmes. Les « études de genre » s'intéressent aux inégalités entre femmes et hommes en interrogeant les facteurs sociaux, économiques, culturels et politiques plutôt que biologiques.

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AccueilAccueilImprimerImprimer Cécile Vanderpelen-Diagre, Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité – Université libre de Bruxelles. Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)