Références
- Abdulhamid
(1842-1918) : sultan ottoman (1876-1909). Il promulgue une constitution en 1876 qu'il abroge dès 1877 et se livre à une politique despotique dans laquelle la censure joue un rôle déterminant. Il prône une idéologie panislamiste dans l'intention de rallier la majorité musulmane et réprime les minorités, notamment les Arméniens. Après la guerre de 1876-1878, sous la pression des puissances européennes qui lui permettent de renégocier un traité avec la Russie, il accepte les décisions du congrès de Berlin qui prévoient un statu quo aux Balkans et se rapproche de l'Allemagne. Les Jeunes Turcs le renverse en 1908 et l'obligent à restaurer la constitution. Mais, défaits en Afrique du Nord et à nouveau dans les Balkans, ils ne tardent pas à mener une politique encore plus répressive.
- Butrus al- Bustani
(1819-1883) : érudit maronite, devenu protestant, dont les œuvres regroupent un dictionnaire arabe et les six premiers volumes d'une encyclopédie arabe. Ses Activités les plus importantes sont littéraires. Il estime que les Arabes doivent étudier les sciences initialement produites dans des Etats européens et plus largement tous les éléments de « civilisation » d'où qu'ils viennent. Les volumes de son encyclopédie sont une contribution impressionnante à cette fin. Il estime que cette acculturation doit passer par une adaptation de la langue arabe, afin qu'elle devienne un moyen souple et efficace pour exprimer les concepts de la pensée moderne. Son dictionnaire vise à répondre à cet objectif. En 1870, il lance la publication d'al- Jinan (The Shield), une revue politique et littéraire exprimant ses vues sur la nécessité d'une revitalisation culturelle. En tant que chrétien, il œuvre également pour répandre un esprit de tolérance et de confiance entre les différentes communautés religieuses.
- Fares Nimr
(1856-1951) : intellectuel chrétien né à Hasbaya, dans le Mont-Liban. Il étudie au Collège protestant syrien (aujourd'hui AUB : American University of Beirut) avant d'y enseigner. C'est pour y avoir défendu les thèses de Darwin qu'il est contraint de le quitter. Il est l'auteur d'un roman, Aminat (1908) et de plusieurs traductions. Il est le co-fondateur de la revue Al-Muqtataf, transférée ensuite de Beyrouth au Caire et du journal al-Muqattam, fondé au Caire.
- Fouad Sarrouf
(1900-1985) intellectuel chrétien né à Hadath, prés de Beyrouth. Il étudie au Collège syrien protestant qui devient l'Université américaine à Beyrouth, où il enseigne par la suite. Au début des années 1920, il est associé à son oncle pour la rédaction d'Al-Muqtataf. Il initie une collection de haute vulgarisation concernant le progrès des sciences. Il s'intéresse également à la littérature et laisse des commentaires appréciés concernant des écrivains libanais et égyptiens célèbres du XXe siècle. Il reçoit plusieurs décorations honorifiques du gouvernement libanais et de certaines institutions académiques étrangères.
- Ilya Abou Madi
(1889-1957) poète libanais originaire de Muhaidtha, près de Bikfayya. Il émigre d'abord en Égypte, puis aux Etats-Unis et s'installe à New York en 1916 où il lance la revue Mira'at al-Gharb [« Miroir de l'Occident »] et le journal Al-Samir [« The Entertainer »]. Il adhère, en 1920 à al-Rabitat al-Qalamyat [« la Ligue de la plume »], dont l'adresse est : Abou Madi P.O. Box 172. Trinity Station. New York City. U.S.A.
- Nasif Yaziji
(1800-1871) : né à Kfarshima (Beyrouth), melkite (grec-catholique), il étudie la médecine par l'intermédiaire de son père et d'un moine maronite de Beit Chabab. Entre 1816 et 1818, il exerce la fonction de secrétaire du patriarche melkite Ignatius Qattan. Après la conquête de la région par les armées du pacha égyptien Muhammad Ali et de ses fils, il est conseiller spécial de Bachir II entre 1826 et 1840. L'exil de l'émir le conduit à accepter des postes d'enseignant dans l'école fondée par Bustani, ainsi qu'au Collège melkite de Beyrouth puis au Collège syrien protestant fondé par les missionnaires.
- Yaacoub Sarrouf
(1852-1927) : intellectuel chrétien né près de Beyrouth. Il étudie au Collège protestant syrien (aujourd'hui AUB : American University of Beirut) avant d'y enseigner. Il est le co-fondateur de la revue Al-Muqtataf, transférée ensuite de Beyrouth au Caire et du journal al-Muqattam, fondé au Caire.