Darwinisme et christianisme (1859-1920) : entre conflits et accommodements - Nathalie Richard

Références

Adam Sedgwick

(1785-1873) : géologue anglais, professeur de géologie à l'Université de Cambridge. Darwin fut l'un de ses étudiants.

Baden Powell

(1796-1860) : mathématicien et prêtre anglican, professeur à Oxford. Un des principaux représentants de la théologie libérale anglicane avant 1860. The Order of Nature: Considered in Reference to the Claims of Revelation (1859) est une série d'essais qui s'efforce de promouvoir une vision chrétienne de l' « évolution ».

Charles Darwin

(1809-1882) : né dans une famille héritière d'une double tradition, savante et industrielle, Darwin étudie pour un temps la médecine, à l'Université d'Edimbourg, avant de se tourner vers les humanités (« Arts ») à Cambridge. Embarqué sur le Beagle un navire royal, pour un voyage autour du monde (1831-1836), il se forme « sur le terrain » en multipliant les observations et les collectes naturaliste et poursuit ses lectures scientifiques dans la bibliothèque du vaisseau. A son retour, il publie ses premiers travaux scientifiques et engage dès 1837 des réflexions sur la « transmutation » des espèces. Après une longue phase de maturation, il publie en 1859 L'Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle. L'ouvrage est rapidement traduit, dans de nombreuses langues. La théorie présentée impose progressivement l'évolutionnisme dans les milieux scientifiques, bien que le mécanisme proposé par Darwin, la sélection naturelle, fasse débat. L'ouvrage lance également de vives controverses dans la société civile.

Ernest William Barnes

(1874-1953) : évêque anglican. Il enseigne les mathématiques à Cambridge avant de se tourner vers une carrière au sein de l'Eglise anglicane qui aboutit à sa nomination comme évêque de Birmingham. Il est un des leaders du mouvement moderniste au sein de cette Eglise et anime notamment Le Modern Churchmen's Union qui publie The Modern Churchmen. Il prononce à Londres dans les années 1920 une série de sermons connus sous le titre de « Gorilla sermons », portant sur la question de l' « évolution ».

Gabriel de Mortillet

(1821-1898) : préhistorien et homme politique français. Il est député radical et maire de Saint-Germain-en-Laye dans les années 1880. Il met l'archéologie préhistorique au service de positions anticléricales militantes.

Henri Breuil

(1877-1961) : prêtre et savant français. Ordonné prêtre catholique en 1900, il poursuit une carrière scientifique et devient le préhistorien mondialement le plus réputé dans la première moitié du XXe siècle. Il est notamment un spécialiste de l'art pariétal paléolithique.

Henri de Dorlodot

(1855-1929) : théologien et géologue belge. Ayant abandonné ses études de géologie à l'Université catholique de Louvain, il obtient un doctorat en théologie (1885). En 1903, il devient professeur de géologie dans cette université. Il consacre l'essentiel ses réflexions à la question de l' « évolution ». Il publie, en 1921, Le Darwinisme au point de vue de l'orthodoxie catholique.

Henry Thomas Huxley

(1825-1895) : savant anglais, spécialiste d'anatomie comparée, il est l'un des partisans de Darwin. Sa participation à quelques débats virulents après la publication de L'Origine des espèces lui a valu le surnom de « bulldog de Darwin ».

Jean-Baptiste de Lamarck

(1744-1829) : naturaliste français, détenteur de la chaire des animaux sans vertèbres au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Spécialiste renommé de la classification des invertébrés, il est l'un des premiers à formuler une théorie de la transformation des espèces, par adaptation au milieu. Celle-ci est synthétisée dans La Philosophie zoologique, en 1809.

John Stevens Henslow

(1795-1861) : botaniste et géologue anglais, professeur de botanique à l'Université de Cambridge. Darwin fut l'un de ses étudiants.

Pie IX

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Pierre Hamard

(1847-1918) : prêtre et paléontologue français. Ordonné prêtre oratorien à Rennes en 1872, il entreprend, sur les conseils de sa hiérarchie, d'étudier les sciences paléontologiques et préhistoriques afin de pouvoir défendre la Bible et la religion catholique contre les attaques qui leur sont portées. Il est l'un des représentants de l'apologétique concordiste traditionaliste française de la fin du XIXe siècle et s'oppose à la théorie de l'évolution.

Pierre Teilhard de Chardin

(1881-1955) : jésuite et paléontologue français. Ordonné prêtre catholique en 1911, il étudie la géologie et la paléontologie au Muséum d'histoire naturelle et engage une réflexion scientifique et philosophique aboutissant à une théorie de l'évolution compatible avec le spiritualisme chrétien. Contraint par sa hiérarchie à ne pas publier sur le sujet, il doit quitter ses fonctions et la France. Il effectue des recherches de paléontologie humaine d'importance majeure en Chine. Son ouvrage principal, Le Phénomène humain, est publié en 1955, après sa mort, à l'initiative d'une laïque catholique à qui Teilhard de Chardin avait confié ses manuscrits pour qu'ils puissent être édités sans censure.

Robert Chambers

(1802-1871) : naturaliste, éditeur et publiciste écossais. Il est l'auteur et l'éditeur de nombreuses publications destinées à un public populaire. Il fait paraître anonymement, en 1844, Vestiges of the Natural History of Creation, ouvrage qui connut un grand succès et lança au Royaume-Uni, avant la publication de L'Origine des espèces de Darwin, un large débat sur l'évolution du vivant.

Samuel Wilberforce

(1805-1873) : évêque de l'Eglise anglicane (d'Oxford, puis de Winchester), il est un représentant du courant conservateur dit « High Church », opposé à toute modernisation du dogme et des rituels. Orateur réputé, il est surtout célèbre pour son opposition au darwinisme.

St. George Jackson Mivart

(1827-1900) : biologiste britannique, protestant converti au catholicisme. Il enseigne l'histoire naturelle dans les Universités catholiques de Londres (l'éphémère London Catholic University College) et de Louvain. Dans On the Genesis of Species (1871), il s'efforce de concilier la thèse de l'évolution biologique et la doctrine catholique. Des articles publiés dans la revue Nineteenth Century en 1892 et 1893 sur la question des relations entre science et religion sont mis à l'Index. Il est excommunié, pour d'autres articles, en 1900.

William Paley

(1743-1805) : prêtre anglican, théologien et philosophe. Il est l'un des principaux représentants de la « théologie naturelle » au début du XIXe siècle.

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