Mas‘ûdi, Les Prairies d'Or
« Les Egyptiens étaient férus d'astrologie. L'examen des astres leur avait révélé qu'une catastrophe détruirait leur pays. Ignorant si cela se produirait par le feu, l'eau ou le sabre, et craignant que cette catastrophe anéantisse leur science, ils tentèrent de remédier à ce destin de la façon suivante ; ils construisirent des « temples (berbâ) et y déposèrent leur connaissance sous forme de figures, de statues, d'inscriptions. Ils les bâtirent soit en pierre, soit en terre [...]. Si la catastrophe est le feu, les édifices en terre résisteront ; si c'est l'eau, la pierre résistera ; et si c'est le sabre, les deux résisteront. La catastrophe fut par le sabre : un roi envahi l'Egypte et massacra tous ses habitants. Ou alors ce fut une épidémie meurtrière. A Abû el-Kûm (district de Tennis), on montre des monceaux de corps. De même, en Haute et Basse Egypte, on voit des corps amoncelés, au fond de cavernes, les uns sur les autres, dans d'énormes catacombes : ni les Chrétiens, ni les Juifs ou les Musulmans ne connaissent leur race. Ils sont encore habillés, et l'on retire souvent leurs bijoux. »
Mas‘ûdi (texte résumé, §813).
Mas‘ûdi, Les Prairies d'Or, trad. française de Barbier de Meynard et Pavet de Courteille, revue et complétée par Charles Pellat, Société Asiatique, Collection d'ouvrages orientaux, 2 vol., Paris, 1962.