« Où est ma patrie ? »

Quand les noms des chants patriotiques retentissent

J'ai écrit le nom de ma patrie et j'ai posé mes lèvres sur lui pour l'embrasser

J'ai recensé ses douleurs, fière parce que j'avais une patrie comme tous ceux qui en

ont une

Puis vint la période d'explication et d'analyse, et j'ai fait connaissance avec les

problèmes insolubles

J'ai penché mon front et j'ai commencé à réfléchir

Soudain la pensée se transforma en sentiment

J'ai éprouvé une déchéance qui m'avilit

Parce que j'étais différente, celle qui n'a pas de patrie

Et lorsque les nations opprimées passent ayant les drapeaux en berne derrière les

cercueils des martyrs, et les acclamations de liberté et d'indépendance l'emportent sur

les gémissements du veuvage et des lamentations, je me sens fière parce que je suis

une fille d'un peuple en train de se former et de s'élever, et non pas affiliée à un

peuple dont la formation et l'élévation sont achevées et il ne lui reste que de

descendre.

Mais les peuples chuchotent et leurs murmures frappent mes oreilles.

Ceux-ci disent :toi tu n'es pas des nôtres nous parce que tu es d'une autre

confession...

Ceux-là disent : (tu n'es pas de nous parce que tu es d'un autre genre).

Pourquoi je suis différente, comme celle qui n'a pas de patrie ?

Je suis née dans un pays. Mon père est d'un pays, ma mère d'un autre, j'habite un tout autre

pays, et les fantômes de mon esprit se déplacent d'un pays à un autre, à quel pays

j'appartiens ? Quel pays dois-je défendre ?

[Traduction du poème de May Ziadeh Ayna Watanî ?]

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