Un récit de la stigmatisation de Marie Julie Jahenny dans Le Phare de la Loire mars.-avr. 1873

Parmi les personnes présentes, il m'a paru qu'aucune, à l'exception d'un curé de paroisse voisine, n'ajoutait foi à une apparition miraculeuse et que toutes au contraire s'accordaient à reconnaître l'état cataleptique de la jeune fille, ce qui n'empêchait pas que la foule rassemblée au dehors ne fut persuadée de la réalité d'un prodige. Marie Jeageny (sic) est d'ailleurs une jeune fille que l'excès de zèle religieux a fanatisée, elle a jadis voulu entrer dans un couvent où elle n'a pu être reçue comme religieuse. Ajoutez à cette exaltation dévote une constitution maladive et vous aurez une explication saine et raisonnable de ces hallucinations ridiculement exploitées. Je sais bien que l'on ne paie pas pour entrer, mais le récit seul d'un miracle suffit à exciter les esprits et à provoquer en faveur du denier de Saint-Pierre un redoublement de ferveur qui n'est certes pas inutile à la cause ultramontaine.

Le Phare de la Loire mars.-avr. 1873.

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