Les protestantismes et la mystique : affinités et répulsions (XVIe-XIXe siècles)

Introduction

Ce cours s'inspire largement des travaux de Michel Cornuz : Le protestantisme et la mystique, Genève, Labor et Fides, 2003 ; « Dossier : Les protestants et la mystique », Évangile et liberté, n°75, mars 2004.

 

Les rapports entre les protestantismes et la mystique sont pluriels, et cela dès la naissance de la Réformation au XVIe siècle. Pour dessiner rapidement une courbe de l'évolution de ces rapports on peut dire que le protestantisme et la mystique ne sont pas facilement joignables, cette dernière pouvant se définir comme « une recherche spirituelle d'union avec Dieu par une démarche de détachement intérieur ». Elle représente donc une quête d'une voie spirituelle, un questionnement. Elle est de l'ordre de l'expérience personnelle, elle n'est pas simplement théorique. Le protestantisme, quant à lui, en tout cas dans sa forme historique (c'est-à-dire les réformes issues de Luther et Calvin) est souvent perçu comme une religion intellectuelle, à l'opposé de toute forme de mystique. Il faudrait donc faire un choix entre mystique et protestantisme. Ce qui peut, quand on se penche sur l'histoire moderne du protestantisme, paraître surprenant car la Réformation est née d'un courant de réforme spirituelle de l'Église, car elle repose sur un libre examen personnel de l'Écriture et le protestantisme met en avant l'importance du lien intime entre le croyant et Dieu sans l'intermédiaire donc d'un clergé ou d'une hiérarchie cléricale.

Un premier temps proposera de voir rapidement pourquoi mystique et protestantisme sont souvent présentés comme inconciliables. Puis, un parcours historique sera abordé, avec quelques figures marquantes de la spiritualité protestante de l'époque moderne qui ont un lien avec la mystique : Luther, tout d'abord, le père de la Réformation dont 2017 a célébré le 500e anniversaire (en référence à la publication des 95 thèses du réformateur le 31 octobre 1517) puis deux autres figures, bien moins connues, que sont Jacob Böhme et Gerhard Tersteegen.

Si les liens entre mystique et protestantisme sont aujourd'hui distendus, il n'en a pas toujours été de même à l'époque moderne et le protestantisme a pu intégrer en son sein, sans renier ses principes, la grande tradition mystique chrétienne.

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