Jacob Böhme, Les épitres théosophiques, ed. Bernard Gorceix, Monaco, Editions du Rocher, 1980, p. 196.

Jamais, je n'ai nourri le désir de connaître quelque chose du Mystère divin, encore moins compris comment le chercher et comment le trouver. Mon ignorance était du genre de celle des laïcs, dans la simplicité. Je cherchais uniquement le cœur du Christ pour m'y cacher du coléreux courroux de Dieu et des attaques du Diable, et avec sérieux, je priais Dieu de me donner son Esprit Saint et sa grâce pour qu'il me bénît en lui et pour qu'il me conduisît, pour qu'il m'ôtât ce qui me détournait de lui, afin que je m'abandonnasse entièrement à lui, afin que je ne vécusse pas suivant ma volonté, mais suivant la sienne, afin qu'il fût mon unique guide et afin que je pusse être son enfant dans son fils Jésus Christ.

Dans cette recherche et dans ce désir qui m'animaient avec un sérieux extrême, et durant lesquels j'ai subi de violentes attaques [...] la porte s'était ouverte devant moi, si bien qu'en un quart d'heure j'ai vu et j'ai su plus que si j'avais fréquenté l'université pendant de nombreuses années. Cela m'a grandement étonné, je ne savais pas ce qui m'arrivait, et alors, j'ai tourné mon cœur vers la louange de Dieu.

En effet, je vis et je connus l'être de tous les êtres, le fond et le sans-fond, également la naissance de la sainte trinité, l'origine et l'état originel de ce monde et de toutes les créatures par la Sagesse divine.

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