Une prédication sur le thème de la femme, à Boston, en 1837

Le pasteur Winslow (1799-1864) est pasteur de l'Eglise congrégationaliste de Boston (il s'agit d'une branche du protestantisme qui se réclame de la tradition calvinienne). Il a publié quelques textes, dont ce sermon du 9 juillet 1837 dans lequel il attaque sans les nommer les sœurs Sarah et Angelina Grimké et défend la vision traditionnelle du rôle de la femme. Il prêche sur 1 Timothée 2, 11-12 (« Pendant l'instruction la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de dominer l'homme. Qu'elle se tienne donc en silence. »).

Que la femme daigne considérer combien le bonheur de la société et le progrès du monde (...) dépend des choses domestiques ; qu'elle sache en quelle admiration elle est tenue par ceux dont le respect importe au plus haut point et qui, pénétrant dans sa maison, y voient une habitation où règnent le bon goût, l'ordre, la joie et l'hospitalité. Ses enfants bien vêtus et souriants, la table bien mise avec de saines provisions, tout autour d'elle semble dire : « C'est là mon bonheur : mon mari est mon meilleur compagnon, mes enfants sont mes bijoux, ma maison est mon foyer. Aucun plaisir terrestre ne dépasse celui que j'ai à en faire un paradis domestique... ».

(...) Mais hélas, comme cette femme est tombée de son élévation quand, impatiente de quitter sa propre sphère, elle s'avance pour revendiquer les tâches de l'homme et que, poussée par un zèle dévoyé et mal conduite par sa conscience, elles fait ce qu'un homme lui-même ne devrait pas : abandonnant son foyer domestique, elle va faire entendre sa voix délicate de maison en maison ou dans les assemblées, elle élève le ton de manière si peu naturelle pour dénoncer les lois civiles et les magistrats, pour dénoncer des décisions en matière d'affaires politiques ou d’État, à propos desquelles elle est à peu près aussi ignorante que le bébé qu'elle a abandonné à la maison dans son berceau, pour dénoncer les Églises et les pasteurs, peut-être son propre pasteur, et dans tous les cas tous ceux qui ne partagent pas son avis. Tout cela dans le but de réformer la politique et les Églises et de les purifier de tout mal réel ou supposé par le bras droit du pouvoir féminin, non sans réclamer à grands cris la mise en place de société féminines à ces fins (...). Elle ne se rend même pas compte combien elle est ridicule aux yeux de l'ensemble des hommes modestes, discrets, avisés et chrétiens, ni quel grand reproche elle attire sur les personnes de son sexe.

Référence : Hubbard WINSLOW, The Appropriate Sphere of Woman: A Discourse Delivered in the Bowdoin Street Church, July 9, 1837, Boston, Weeks, Jordan & Co., 1837, p. 9-12.

Version originale anglaise :

“Let her but consider how much the happiness of society and the progress of the world in all that is good depend upon domestic causes; let her also know in what admiration she is held by those whose respect is most to be valued, who, on entering her house, behold an abode of neatness, order, cheerfulness, and hospitality; her children well clad and smiling, her table neatly spread with wholesome provision, and every thing about her seeming to say, ‘Here is my happiness; my husband is my best companion, my children are my jewels; my house is my home, and no earthly pleasure excels that of rendering it a domestic paradise.

(...) But oh how fallen from his high elevation is she, when, impatient of her proper sphere, she steps forth to assume the duties of the man, and, impelled by false zeal with conscience misguided, does as even man ought not to do – when, forsaking the domestic hearth, her delicate voice is heard from house to house, or in social assemblies rising in harsh unnatural tones of denunciation against civil laws and rulers, against measures involving political and state affairs of which she is nearly as ignorant as the child she left at home in the cradle, against churches and ministers, perhaps her own pastor, and certainly all who dissent from her views; expecting to reform politics and churches, and to put down every real and supposed evil in them, by the right arm of female power, and clamorous for the organization of female societies for this specific object (...). She can hardly conceive how ridiculous she appears in the eyes of all sober, discreet, judicious christian men, or how great the reproach she brings upon her sex.”

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