Mary Daly et la question de la « nature féminine »

Les caractéristiques de l'éternel féminin s'opposent au développement de la « personne » authentique. Celle-ci se veut unique, juge d'elle-même ; elle se forge elle-même dans l'action et la recherche. A l'opposé de ces qualités de personne authentique, on veut que la « femme éternelle » ait une vocation d'abandon et d'effacement, d'où le symbole du voile. Dénuée de personnalité, elle ne se réalise pas, mais accomplit seulement son rôle de mère, physiquement et spirituellement – la femme étant toujours une « mère pour son mari » autant que pour ses enfants ? On dit qu'elle échappe au temps et est conservatrice de nature. Elle est enveloppée de « mystère » parce qu'on ne la reconnaît pas comme véritable personne humaine. [...] Il est caractéristique de noter que l'école de l'« éternel féminin » est radicalement opposée à l'émancipation de la femme.

Source : M. Daly, Le deuxième sexe contesté, trad. S.Valles, Tours, Mame, 1969, p. 124.

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