Honorer les dieux dans l'espace méditerranéen antique et ses marges

Introduction

Probablement rédigé aux alentours des années 65-70 du Ier siècle, l'Évangile de Marc[1] est généralement reconnu comme l'évangile le plus ancien parvenu jusqu'à nous. Il est également le deuxième des quatre évangiles retenus dans le canon du Nouveau Testament[2] : le premier et le troisième étant respectivement ceux de Matthieu[3] et de Luc[4], avec lesquels il forme le groupe des évangiles dits synoptiques[5], et le dernier celui de Jean[6].

Comme plusieurs chercheurs n'ont pas manqué de le souligner, le texte de Marc montre un très vif intérêt pour la représentation spatiale de l'activité itinérante de Jésus. Dans le cadre narratif de l'Évangile, bien au-delà de l'évidente confrontation idéologique entre Galilée et Judée, un rôle tout à fait particulier est joué par les espaces architecturaux (maison, synagogue, temple), avec toutes leurs implications sociales et religieuses. Cette particularité mérite d'être confrontée au modèle de classification des religions antiques proposé par Jonathan Z. Smith, qui distingue trois typologies de base : les religions de l'« ici », les religions du «  » et les religions du « n'importe où ».

Palestine au temps de Jésus © SA, CERHIO
  1. Marc

    L'attribution de l'Évangile à un auteur de nom de « Marc » est secondaire et s'appuie sur le témoignage de Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie (vers le 125), rapporté par Eusèbe de Césarée (Histoire Ecclésiastique III, 39, 15). Selon ce témoignage, qui vise évidemment à lier l'Évangile à l'autorité d'un témoin oculaire d'excellence, Marc aurait écrit son évangile, en tant qu'interprète de Pierre (Simon), l'un des premiers compagnons de Jésus. Ce Marc est souvent identifié au Jean Marc, compagnon de Pierre et collaborateur de mission de Paul et Barnabé, dont parlent les Actes des Apôtres et les Lettres Pastorales. En outre, l'auteur de La Première Épitre de Pierre, écrit lui-même pseudépigraphique, se réfère à Marc, en l'appelant « mon fils ». Selon la tradition ecclésiastique, Marc serait mort comme martyr à Alexandrie en Égypte à la fin des années 60.

  2. Nouveau Testament

    Ou « Nouvelle Alliance » (en grec : Hē Kainē Diathēkē), le recueil des 27 écrits considérés normatifs par tous les chrétiens. Il comprend, dans l'ordre : les quatre évangiles, le livre des Actes des Apôtres, le Corpus Paulinum (y compris les deutéro-pauliniennes et les « Pastorales » ; pour un total de 14 lettres), les sept lettres dites « Catholiques » ; l'Apocalypse de Jean.

  3. Matthieu

    Comme dans le cas de Marc, l'attribution du premier Évangile canonique à Matthieu, le collecteur des impôts devenu compagnon de Jésus (Mt 9,9 et Mt 10,3 ; identifié au Lévi de Mc 2, 14), est secondaire et se fonde sur le témoignage de Papias (Eusèbe de Césarée (Histoire Ecclésiastique III, 39, 16). Selon des traditions postérieures, après une période missionnaire en Palestine, Matthieu aurait mené sa mission en Éthiopie et ensuite dans d'autres régions. Sur sa mort les informations sont divergentes : selon un témoignage il serait mort à un âge avancé de mort naturelle, selon un autre il aurait été martyr.

  4. Luc

    Traditionnellement identifié au Luc, médecin et collaborateur de Paul, dont parlent différents écrits du Nouveau Testament. En plus du troisième Évangile canonique, il est également considéré comme l'auteur des Actes des Apôtres (mais dans le deux cas, il s'agit d'une attribution secondaire). Selon le témoignage du « Prologue anti-marcionite » (un texte en grec, datable probablement à la moitié du IIème), après la mort de Paul, Luc aurait été actif dans l'Achaïe, où il aurait écrit ses ouvrages ; il serait mort en Béotie à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.

  5. Synoptique

    Qui peut être vu ensemble, d'un seul coup d'œil (du grec synoptikos). Les trois évangiles synoptiques présentent de nombreuses ressemblances du point de vue des contenus, de la forme, et de la structure même du récit. C'est à ce propos qu'on parle de « problème synoptique », l'une des questions les plus débattues par les spécialistes du Nouveau Testament.

  6. Jean

    Dans le chapitre 21, qui est une addition au texte original de l'évangile, l'auteur est identifié avec « le disciple que Jésus aimait» (Jn 21, 24), dont le nom n'est jamais mentionné. À partir de la seconde moitié du IIe siècle, les traditions patristiques (Irénée de Lyon, Clément d'Alexandrie) le nomment Jean et l'identifient avec l'un des fils de Zébédée, le frère de Jacques. Considéré aussi comme l'auteur de l'Apocalypse (ainsi que d'autres écrits néotestamentaires : les 3 épitres de Jean), il serait mort très âgé à Éphèse, juste au début du IIe siècle.

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