Les moines de Syrie selon Théodoret de Cyr

Dans son désir de conduire à sa perte la race humaine, l'ennemi commun des hommes a trouvé bien des voies de vice. Parall1element les nourrissons de la piété ont inventé maintes échelles différentes pour monter au ciel. Pour les uns, c'est en groupe qu'ils luttent et parviennent au sommet désiré de l'échelle pour obtenir la couronne incorruptible : il y a des milliers de couvents de ce genre, on ne peut les compter. D'autres embrassent la vie solitaire, s'appliquent à ne parler qu'à Dieu seul, ne s'accordent pas la moindre part de consolation humaine : c'est ainsi qu'ils obtiennent d'être proclamés vainqueurs. Les uns vaquent à la louange divine dans des baraques ou des huttes (), les autres préfèrent de vivre dans des grottes et des cavernes. Beaucoup, j'en ai mentionné quelques-uns, ont décidé de n'avoir ni grotte ni caverne ni baraque ni hutte, mais ont exposé leurs corps à l'air libre, supportant les qualités contraires des saisons : tantôt glacés par les rigueurs du froid, tantôt brûlés par les feux du soleil. Et de ces derniers à nouveau les pratiques différent. Les uns restent continuellement debout, les autres, à intervalles égaux dans la journée, tantôt s'assoient tantôt restent debout ; les uns se tiennent enfermés dans l'enclos d'un petit mur sans vouloir communiquer avec personne, les autres refusent un tel écran et se livrent aux regards de qui veut les voir.

ImprimerImprimer