Pouvoir et religion dans l'univers phénico-punique

Glossaire

A-G
Assemblée du peuple

La majorité de la population carthaginoise est composée de citadins disposant de peu de biens. Les artisans constituent une catégorie intermédiaire. Une minorité est formée par des marchands aisés qui jouent un rôle important dans la gestion des affaires de la cité. Les esclaves et les affranchis n'ont pas de droits politiques ; en revanche certains « étrangers » arrivent à obtenir des droits civiques, en particulier à la suite de services rendus à la cité en cas de conflit par exemple. L' « assemblée du peuple » citée dans le texte d'Aristote ne paraît admettre que les hommes libres. La convocation des citoyens se fait par l'intermédiaire des suffètes et/ou à l'occasion d'événements exceptionnels comme les guerres, les catastrophes naturelles ou les épidémies. Ces citoyens élisent les généraux à partir du IIIe siècle av. J.-C, comme ils le faisaient des suffètes. Selon Polybe, c'est une manifestation de l'accroissement du pouvoir de l'assemblée aux IIIe-IIe siècles av. J.-C.

Guerres des Mercenaires (automne 241- fin 238 av. J.-C.)

Révolte menée par les combattants « étrangers » (Libyens, Numides, Ibères, Celtes etc.) de l'armée carthaginoise, en raison de leur licenciement et du versement parcimonieux de leur rétribution. Elle suit la paix conclue avec la République romaine, qui soutient Carthage.

Guerres puniques (264-146 av. J.-C.)

Ensemble de trois guerres opposant Rome à Carthage durant un peu plus d'un siècle. Première guerre punique (264-241) : Rome rompt les traités avec Carthage pour intervenir en Sicile, où les Grecs souffrent de la pression carthaginoise. Une victoire navale initiale est suivie de l'échec d'une expédition en Afrique (255), et d'autres revers sur mer, mais Rome gagne une bataille décisive en 241. Carthage signe la paix, paie un tribut de guerre et renonce à une partie de ses territoires, dont la Sicile. Rome profite d'une révolte des mercenaires à Carthage pour s'emparer de la Sardaigne et de la Corse, mais Carthage entreprend la conquête de la péninsule ibérique. Deuxième guerre punique (218-201) : Provoqué par la rivalité croissante des deux puissances, ce conflit s'achève par une nouvelle défaite de Carthage qui doit verser un tribut, céder l'Espagne, livrer sa flotte et s'engager à n'entreprendre aucune guerre sans le consentement de Rome. Troisième guerre punique (149-146) : Le conflit entre Carthage et Masinissa (v. 238-v. 148 av. J.-C.), roi « berbère » de la Numidie unifiée, provoquent un réarmement qui constitue une rupture du traité de 201. Carthage est isolée, vaincue et complètement rasée.

H-Z
Libyens

Les Libyens ou Libyques réunissent des populations d'origines diverses, habitant le Nord de l'Afrique avant l'arrivée des Phéniciens. Leur nom renvoie à l'utilisation antique du nom « Libye » ; selon certains historiens de l'Antiquité, à l'image de Pline l'Ancien : « les Grecs ont appelé l'Afrique, Libye, et la mer qui l'affronte Libyque ».

Monde phénico-punique

Les Romains appellent les Carthaginois les « Puniques ». Le mot latin « Punicus » vient du grec ancien « phoînix » qui signifie « phénicien ».

Poliade

l'adjectif provient de la racine grecque polis, qui signifie la cité. La divinité poliade est celle qui protège une cité ; les habitants lui rendent un culte spécifique.

Sénat carthaginois

L'organisation politique de Carthage est méconnue car les sources sont très limitées et la plupart du temps partiales, mais il semble que le gouvernement de la grande cité « mêle des éléments des systèmes monarchique (rois ou suffètes), aristocratique (Sénat) et démocratique (assemblée du peuple) ». Les cités phéniciennes se sont dotées très tôt d'un roi comme à Byblos, Sidon ou Tyr. Le roi phénicien héréditaire est entouré de conseillers, choisis en général parmi les plus riches, et s'appuie sur des assemblées du peuple.

Suffète

Nom des premiers magistrats –juges- de Carthage. Leur pouvoir ne dure qu'un an. Les suffètes sont à Carthage ce que les consuls sont à Rome. Selon des sources antiques, plusieurs suffètes gouvernent Tyr pendant une dizaine d'années au VIe siècle avant J.-C. A noter que la fonction des consuls (romains) apparaît au Ve siècle av. J.-C.

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