Politique, religion et constructions étatiques (XIe–XVIe/XIXe siècles)

Références

`Imad

Famille de notables druzes installée au Mont-Liban. Ses membres participent à la bataille d'Ain Dara en 1711 aux côtés des Chehab. Le cheikh Abd al-Salam Imad (mort en 1788) préside le parti yazbaki opposé aux Joumblatt. Le cheikh Khattar collabore avec Omar pacha et dirige l'offensive contre Zahlé en 1860.

Abd al-Mu'mîn Ibn Ali (1094-1130-1163)

Successeur d'Ibn Tumart à la tête des Almohades. Berbère, issu d'un milieu modeste, il est séduit par le discours religieux du prédicateur revenu d'Orient. Il le rejoint lorsque celui-ci se réfugie dans le Haut-Atlas et se proclame Mahdi. Il parvient à s'imposer comme son successeur et remporte une bataille décisive contre les mercenaires catalans au service des Almoravides en 1145. Il assiège Marrakech en 1147, puis la conquiert en éliminant les partisans des Almoravides qu'il poursuit jusqu'en Andalousie. Il mène aussi une victorieuse conquête des territoires à l'Est. Il entreprend de centraliser le pouvoir et de donner plus de régularité aux revenus imposés. Il peut faire preuve de mansuétude ou, au contraire, de violence. Il ne laisse aucun écrit. Son règne marque l'apogée d'un pouvoir tenu par un Berbère.

Abdallah Al-Gazouani

Abdallah Al-Gazouani (mort en 1528 à Marrakech) est le chef de la grande confrérie religieuse Al-Jazoulia. Il est le maître de plusieurs disciples qui ont joué un rôle majeur dans la constitution de l'Etat des Saadiens. Il est connu pour son dévouement mystique et son effort visant à surmonter les conséquences de la crise de la campagne marocaine au début XVIe siècle.

Abdallah al-Halabi (1808/09-1869/70)

Originaire de Mésopotamie, la famille Halabi passe par Alep puis s'installe à Damas en 1792/93. Abdallah al-Halabi tient le poste de maître à Qubbat al-Nasr en 1844, après le décès de son père. Nommé « chef des savants [religieux] » (ra'ïs al-ulema), il tient maison ouverte. Les biographes le considèrent comme « le chef des notables qui a su résoudre les difficultés du peuple de toutes les classes ». Son influence est considérable sur le cheikh al islam d'Istanbul. Il est considéré par le consul français comme la figure plus énigmatique et la plus compromise durant les évènements de 1860 qui sont dirigés par les forces anti-Tanzimat d'Istanbul. M. Outrey est convaincu « qu'il est matériellement impossible qu'aucun mouvement ait lieu à Damas sans son consentement ». Un chroniqueur chrétien anonyme écrit que les émeutes commencent à la suite d'une entrevue donnée par Abdallah à la Grande Mosquée. A la suite des événements, Abdallah est exilé à Izmir. Il retourne à Damas après l'amnistie générale et décède quelques années après où il reçoit des funérailles en grande pompe.

Abdallah Carali

Abdallah Carali (1672-1742) est né dans une famille aisée à Alep, ville prospère à l'époque. Il étudie la philosophie auprès de Pierre Toulawi et le droit auprès des jurisconsultes musulmans renommés. Il fonde, avec trois autres compagnons alepins, l'Ordre libanais maronite en 1695. Il en rédige la première règle et un ouvrage de spiritualité appelé La lampe monastique, où il réunit l'expérience et les apophtegmes des grands maîtres spirituels de l'Orient et de l'Occident. Il rédige deux ouvrages de droit adoptés par les maronites comme un code qui les rapproche des musulmans avec qui ils ont à traiter.

Abdallah Ibn Yasine (m. 1058)

Berbère né au sud du Maroc actuel, fondateur du mouvement des Almoravides, c'est lui qui lui confère cette triple dimension : éducation, science et formation militaire. Il s'associe à un chef militaire, Yahya Ibn ‘Umar, de la tribu Lamtûna, pour créer une puissante force armée, d'abord tournée contre les populations noires (le « pays du Ghana » à partir de 1054) puis vers le nord où il combat des populations considérées comme « hérétiques ».

Abdallah Pacha

Abdallah pacha d'Acre puis de Sidon (1819-1832) mène une politique fiscale sévère à l'égard du Mont-Liban, il augmente continuellement les impôts et suscite des divisions entre les notables. Il adopte une attitude discriminatoire à l'égard des chrétiens. Capturé par Ibrahim pacha après la chute d'Acre en 1832 et envoyé en Egypte, il est reçu par Mehmet Ali avec tous les honneurs avant de partir à Constantinople.

Abdel Qader ibn Muhyi al-Din (1808-1880)

Emir ayant reçu une formation religieuse dans la confrérie Qadiriyya. Il s'oppose militairement à la conquête française jusqu'en 1847. Il demeure cinq ans en résidence forcée en France. En 1853, il s'installe à Bursa, dans l'Empire ottoman, puis gagne définitivement Damas en 1855. Il obtient la reconnaissance des Puissances européennes et des dignitaires ecclésiastiques pour son intervention au moment des massacres de Damas.

Abdellah ben Tahir

Personnalité religieuse de la région de Mdaghra au Tafilalt.

Abdullah Al-Ma'mûn (786-813-833)

Second fils du calife Harun Al-Rashid, il s'empare du pouvoir après s'être révolté contre son frère qu'il fait mettre à mort. Appuyé sur les Persans, il doit faire face à de nombreux mouvements séditieux et à une guerre contre les Byzantins. Son règne est marqué par un rayonnement littéraire et scientifique qui se fonde, notamment, sur un ensemble de traductions vers l'arabe de textes grecs, araméens et persans, au commentaire de ces œuvres et à une structuration du savoir de son temps dans des lieux spécifiques comme la mythique Bayt al-Hikma (« Maison de la Sagesse »).

Abou Hassoun

Chef religieux de la Zaouïa d'Illigh dans la région du Souss où il joue un rôle très important.

Abou Inan

Abou Inan Faris, souverain marocain régnant entre 1348 et 1358, connu pour ses projets culturels et sa politique extérieure avec la Chrétienté. Son règne est marqué par une stabilité politique et sociale.

Abou Nakad

Famille notable druze d'origine arabe de la tribu Taghleb. Les Nakad auraient participé à la conquête du Maghreb et accompagné les Fatimides en Egypte et en Syrie du nord où ils embrassèrent la doctrine druze. Selon certaines sources, ils auraient aussi pris part aux luttes contre les Francs. Avec la dynastie Chéhab, ils deviennent seigneurs (moukataaji) de deux régions : al-Manasif, où se trouve Deir al-Qamar résidence de l'émir, et al-Chahhar. Ils constituent une force médiane qui peut faire pencher la balance du côté des Joumblatti comme des Yazbaki. Ils s'allient à l'émir Youssef dans son combat contre Jazzar Pacha. L'émir Béchir II les affaiblit en premier lieu dans son entreprise de centralisation dès 1797. Ils relèvent la tête après l'exil de l'émir et participent activement aux conflits druzo-maronites des années 1840 en vue de récupérer leurs privilèges.

Aboullamaa, Abillama, Bellama

Famille de notables dont l'origine remonte à la tribu arabe Himyar du Yémen. Une branche émigre vers la région syro-libanaise et domine la province clef du Matn. La bataille d'Ain Dara en 1711 affermit le pouvoir de la dynastie Chehab, et consacre l'ascendance des Aboullama au sein des familles notables en leur permettant de contracter mariage avec les Chehab. Les deux familles commencent à connaître des conversions au christianisme, sous le rite maronite, vers la fin du XVIIIe siècle. A la chute de l'émirat orchestrée par les Ottomans, les Aboullamaa se trouvent propulsés au-devant de la scène pour gouverner le caimacamat. Ils continuent à occuper des postes importants durant le moutasarrifyat et au sein de la République libanaise.

Abu al-Fadl ibn Musa ibn Iyyad (1083-1149)

Juge malékite né à Ceuta, il fait également fonction d'historiographe. Outre son opposition à Ghazâlî, le qadi Iyyad s'est fait remarquer par son opposition aux Almohades en suscitant contre eux une révolte. Ayant échoué, il est contraint au bannissement à Marrakech. Son œuvre principale s'intitule La Guérison.

Abu al-Hassan al-Ash'arî (v. 874-935)

Formé dans le mutazilisme, al-Ash'arî s'en démarque pour mener ensuite un combat intellectuel contre ses principes en s'appuyant sur le corpus hanbalite dont les adeptes critiquent l'autonomie de la raison. Il s'oppose à la doctrine du Coran créé, mais il repousse également la position selon laquelle les sons et l'encre du texte coranique sont éternels : pour lui, le caractère incréé du Coran doit se comprendre comme attribut de Dieu. De grands savants sunnites s'inscrivent à sa suite, notamment al-Ghazâlî.

Abu Bakr Ibn ‘Umar (m. 1087)

Frère de Yahya Ibn ‘Umar et chef des Almoravides de 1056 à 1061, il poursuit l'entreprise de conquête en s'appuyant sur son cousin Yûsuf Ibn Tashfîn. C'est à ce dernier qu'il délègue ses pouvoirs et qu'il cède sa femme avec de se retirer au désert où il décède un quart de siècle plus tard.

Abû Hamid Muhammad al-Ghazâlî (v. 1055-1111)

Célèbre savant sunnite de tradition ash'arite, Ghazâlî a reçu une formation de juriste et de philosophe, et il se réclame du soufisme. C'est précisément du fait de sa connaissance de la philosophie et des courants de pensée de son temps, y compris ceux du chiisme ismaélien, que les arguments de Ghazâlî ont suscité l'adhésion de nombre de ses coreligionnaires. Parmi ses écrits les plus importants, il faut citer : La Délivrance de l'erreur et La Réfutation des philosophes. Ce dernier ouvrage, qui vise notamment Avicenne (Ibn Sina), est à son tour contesté par le philosophe Averroès (Ibn Rushd, 1126-1198) dans La Réfutation de la Réfutation.

Abû Mahallî ou Ibn Abî Mahallî (m. 1613)

Prédicateur et auteur, il est le dernier « Mahdî » à avoir pris le pouvoir au Maghreb.

Abû Muhammad Ibn Hazm (994-1064)

Savant, juriste, spécialiste du kalâm, historiographe et poète né à Cordoue. Ayant grandi dans une période troublée de l'Andalousie, marquée par les luttes entre factions musulmanes, il développe une pensée rigoriste, centrée sur un modèle intangible de la « loi musulmane » mais opposée dans le même temps au formalisme. Sa doctrine ne relève pas de l'une des quatre principales écoles juridiques sunnites, elle s'inscrit dans le droit zâhirite où le recours à l'opinion personnelle et au raisonnement par analogie son rejetés.

Abu Said Suhnûn (776-855)

L'un des savants malékites les plus célèbres au Maghreb. Né à Kairouan, il y fait ses études puis les prolonge par un séjour en Orient. Il travaille ensuite à répandre ce qui devient « l'école malékite » en Afrique et en Andalousie. Son livre le plus célèbre est Al-Mudawwana Al-Kubra.

Adhémar Fabri ( ?-1388)

Prieur des dominicains à Genève en 1357, il devient vicaire général de l'évêque de Genève. Le 12 juillet 1385, il est ordonné évêque de Genève et meurt en Avignon en 1388. En 1387, il reconnaît la charte des Franchises aux Genevois et la faire mettre par écrit.

Ahmad al-Khalidi al-Safadi

Ahmad Ben Muhammad Ben Youssef al-Khalidi al-Safadi est né à Safad. On ne connaît pas sa date de naissance mais on sait qu'il est mort en 1625. Il se rend au Caire, à l'université d'al-Azhar, pour y faire des études : le fiqh (jurisprudence), le tafsir (commentaire du texte coranique), le hadith (tradition sous la forme de recueil des faits et dits du prophète de l'islam), l'histoire et la prosodie. A son retour dans sa région natale, il devient professeur, juge, mufti et écrivain.

Ahmad al-Mâlaki al-Zayyânî dit Al-Ayyachi (1563-1641)

Marabout dont les origines (berbères ou arabes) sont disputées. Formé à Salé, auprès de l'ascète pieux Abû Muhammad ‘Abdallah ibn Hassûn. Etabli dans la région d'Azemmour, il participe aux combats contre la garnison portugaise de Mazagan. Il dirige la lutte contre les « infidèles » dans la région des Doukkala. Il en est chassé par le sultan Mawlây Zaydan, autour de 1618, dans des circonstances qui restent encore obscures. Pendant un quart de siècle, il mène d'autres actions, religieuses, sociales et militaires. Il est assassiné en 1641, après une rencontre avec les Dilaîtes.

Ahmad al-Mansûr al-Dahbi (le « victorieux » et le « doré ») (1578-1603)

Sixième sultan Saadien, il prend le pouvoir après la mort de son frère Abd-Malek pendant la bataille de Ouad Al-Makhazen (1578) dite la « Bataille des trois rois ». Il est surnommé Ad-Dahbi pour avoir conquis le Bilad Soudan (correspondant à une grande partie de l'Afrique de l'ouest). Il constitue un royaume immense, depuis le fleuve Niger au sud jusqu'à Tanger au nord, grâce à sa politique religieuse et à sa diplomatie fondée sur l'équilibre des forces entre les Ibériques et les Ottomans. Il manifeste son ambition de créer un califat africain après sa concrète du Soudan occidental sur le modèle oriental du califat musulman. Il échoue, mais parvient néanmoins à réorganiser le royaume marocain. Il est aussi connu pour les grands édifices qu'il a fait construire, comme le palais Al-Badi de Marrakech. Son règne signe une renaissance culturelle et artistique pour le Maroc en voie de constitution. Au plan économique, l'essor s'appuie d'une part sur l'implantation de la canne à sucre et, d'autre part, sur l'importation de l'or de l'Afrique de l'Ouest saisi après la victoire remporté sur l'empire de Gao. Al- Mansûr à l'intuition qu'il importe de s'ouvrir vers l'Atlantique.

Ahmad Arslan (1798-1847)

Né à Bchamoun et élevé à Chouayfat. En 1825, il prend le parti de cheikh Béchir Joumblatt contre l'émir Béchir II et fuit au Hauran. Il retourne au Liban et verse une rançon à cause de son opposition au gouverneur. Ne se sentant pas à l'aise, il se retire en Anatolie, puis à Acre auprès de Abdallah pacha qui l'installe dans un village près de Safad avec une rétribution mensuelle. Il s'oppose à la campagne d'Ibrahim pacha et combat contre lui à Emese et à Koniah. Il revient au Mont-Liban en 1840 après l'évacuation de l'armée égyptienne. Il devient le premier caïmacam druze de la partie méridionale du Mont-Liban en 1843, grâce à une entente entre les notables de la communauté. Il joue un rôle de conciliateur parmi eux et se maintient jusqu'à sa destitution par Chekib effendi à cause des évènements de 1845. Il s'installe à Beyrouth et meurt du choléra en 1847.

Ahmad Hafiz Pacha

Ahmad Hafiz est pacha de Damas entre 1612 et 1615. « Pacha » est un titre honorifique décerné à des dignitaires turcs de rang élevé au sein de l'Empire ottoman. Il se place après le nom, n'est pas héréditaire et devient l'apanage des gouverneurs des provinces et des vizirs de la capitale.

Ahmad Maan

Ahmad Maan est le dernier émir maanite, il est le petit-fils de l'émir Younes le frère cadet de Fakhr al-Din. Il règne de 1658 à 1697. Il rétablit de nouveau les relations avec la Toscane, conduit une révolte contre les Ottomans, et réussit à garder le trône jusqu'à sa mort en 1697. Avec lui, s'éteint la dynastie des Maan.

Ahmed al-Araj

Ahmed al-Araj est le premier souverain saadien. Il devient émir des tribus du Sous (sud ouest marocain) en 1510, puis sultan du royaume du sud en 1524. Il est destitué du trône par son frère Mohamed Acheikh en 1541.

Al-Douaihy

Au XIXe siècle, dans le contexte des affrontements entre druzes et maronites, Tannous al-Chidiac donnera une autre version en écrivant que les deux enfants ont été confiés à Abu Sakr al-Khazen, notable maronite du Kesrouan

Al-Qaim

Mohamed ben Abderrahman Azzidani (mort en 1518) est le fondateur de la dynastie saadienne. Il est connu comme l'instigateur du jihâd contre les Portugais dans le sud marocain. Il prend comme surnom Al-Qaim Bi Amri Allah, ce qui signifie « Celui qui a été ordonné par Dieu », un terme qui reflète l'influence chiite.

Ali ibn Abi Talib (m. 661)

Cousin et gendre du prophète de l'islam, Mohammad. Il est le quatrième « Calife » pour les sunnites et le premier « Imam » pour les chiites qui ne reconnaissent pas le choix d'Abu Bakr, comme « Calife », en 632. Il est assassiné en 661 par un membre du groupe des kharîjites qui l'accusent de ne pas avoir conduit avec toute la force nécessaire le combat contre le gouverneur de Damas, Muawiyya, qui fonde la dynastie omeyyade en 661.

‘Ali Ibn Yusuf (1106-1142)

Fils de Yusuf Ibn Tashfîn, il devient chef des Almoravides après la mort de son père.

Ali Jamboulat

Ali Jamboulat est Pacha d'Alep, il exerce un contrôle sur les sandjaks d'Aazaz et de Killis. Entré en relation avec la Perse, l'Espagne et le grand duché de Toscane, il fait sécession avec le Sultan qui lui inflige une défaite en 1607 et le fait exécuter en 1611.

Almohades

Mouvement politico-religieux né en milieu berbère au sein de l'Atlas en 1125, il domine le Maghreb et la péninsule Ibérique entre 1148 et 1269. La dynastie s'octroie la dignité califale sous Abu Yakub Yusuf al-Mansur (1163-1184).

Alphonse VI (1040-1109)

Second fils de Ferdinand 1er (m. 1065), il est roi de Léon (1065-1109) et de Castille (1072-1109). L'effondrement du califat de Cordoue lui permet de profiter des divisions entre musulmans pour prendre Tolède (1085), autrefois capitale du royaume des Wisigoths, et d'y établir le centre de son pouvoir.

Alphonse X

Roi de Castille et de Léon (1252-1284). Souverain connu pour avoir engagé de multiples projets culturels, afin notamment de renforcer le pouvoir royal. Ses efforts en matière législative lui valent le surnom de « Sage ». Mais sa volonté de centralisation se heurte à de fortes résistances et son règne se termine par une guerre civile.

Amin Chéhab

Troisième fils de Béchir II. Il prend en charge plusieurs missions civiles et militaires au Mont-Liban puis part en exil avec son père à Istanbul en dépit du fait que les Ottomans déclarent, en 1844, qu'aucune pétition ne peut être présentée en faveur des Chéhab. C'est là qu'il se convertit à l'islam.

Anastase

Anastase Ier, empereur romain de Constantinople de 491 à 518. Enclin à favoriser une ligne de conciliation avec les partisans de la doctrine monophysite, il est amené à rompre sur ce point avec Rome, hostile à tout compromis.

Arnulf

Arnulf, dit Arnulf de Carinthie, roi de Bavière. C'est un fils illégitime de Carloman, lui-même fils de Louis « le Germanique », qui avait hérité de la Bavière à la mort de son père. Aux yeux des grands et des contemporains, il reste d'abord un carolingien, descendant direct de Charlemagne.

Arslan

Famille druze notable installée dans la région du temps des premiers califes abbassides. Ils portent le titre d'émir et participent activement à la vie politique de l'émirat. Les émirs Arslan occupent le poste de caïmacam : Ahmad (1796-1847) et Amine (1809-1858). D'autres émirs jouent un rôle régional important, dans ou en dehors du Liban contemporain tels que Chakib Arslan (1869-1946), son frère Adel Arslan (1887-1954), Fouad Arslan (1874-1930), Majid Arslan (1908-1983) élu 12 fois député et plusieurs fois ministre notamment de la Défense.

Assaad Pacha (1785-1847)

Wali de Sidon entre septembre 1842 et avril 1845, il contribue à appliquer le régime du caïmacamat. Impartial, il impose son respect à la population et aux consuls européens.

Banu Maaqil

Originaires du Yémen, les Arabes Maaqil sont passés de l'Egypte à l'Ifriqiyya sous le règne des Fatimides, au IXe siècle. Ils y fomentent diverses révoltes et sont déportés, sur décision des Almohades, au « Maghreb al-Aqsa ». Au XIIIe siècle, ils ont atteint la côte de l'Atlantique en logeant la rive septentrionale du Sahara. Ils détruisent les villes de l'arrière-pays ; seules les villes côtières parviennent à se maintenir dans cette partie sud du Maroc actuel.

Banu Wattas (1471-1554)

Dynastie marocaine liée à celle des Mérinides ayant régné du milieu du XVe siècle au milieu du XVIe siècle. Elle est connue pour avoir défendu ses terres contre les agressions ibériques (portugaises ou espagnoles).

Baraka Ben Ali (mort au début du XVIe siècle)

Fondateur d'une zaouïa près de Taroudant, il est connu pour son rôle dans l'unification des tribus du sud marocain et sa participation à l'instauration du pouvoir des Saadiens.

Béchir II

Voir Partie II, chapitre 3

Béchir III

Voir Partie II, chapitre 3

Béchir Joumblatt

Béchir Joumblatt (1775-1825) est l'un des chefs druzes les plus puissants et les plus riches de son temps. L'émir Béchir II l'associe aux rouages de l'administration du Mont-Liban jusqu'en 1823. A partir de cette date, le cheikh choisit un autre camp. L'adversité mène à un conflit armé dont sort vainqueur l'émir. En fuite au Hauran, le cheikh est capturé par le pacha de Damas qui le livre à son homologue Abdallah pacha d'Acre. Celui-ci le fait étrangler sur demande de Mehmet Ali le 11 juin 1825.

Bernard VII

Comte d'Armagnac de 1391 à 1418. Par le mariage de sa fille Bonne avec Charles d'Orléans en 1410, il devient un des chefs du clan d'Orléans qui cherche à venger l'assassinat du duc Louis sur ordre du duc de Bourgogne Jean-sans-Peur en 1407, et auquel il donne son nom. En 1415, après le désastre d'Azincourt, il dirige le gouvernement royal mais ne peut empêcher en 1418 la prise de Paris, au cours de laquelle il est assassiné.

Bonaparte

Bonaparte, futur Napoléon Ier (1769-1885), entreprend la « campagne d'Égypte » en vue de briser la domination anglaise en Méditerranée orientale et aux Indes. Cette expédition militaire a des conséquences scientifiques importantes en marquant le début de l'égyptologie mais surtout en éveillant les esprits dans le monde arabe sur les réalités européennes dans les domaines techniques, scientifiques, culturels et politiques.

Boniface VIII

Pape de 1295 à 1303, il défend activement l'autorité de la papauté sur les monarchies en s'appuyant sur la doctrine de la théocratie pontificale selon laquelle l'Église devrait détenir le pouvoir politique. Il défend en particulier le monopole pontifical sur la fiscalité et la justice ecclésiastiques, ce qui le conduit à s'opposer directement aux prétentions de Philippe le Bel. Le roi de France utilise les accusations des ennemis personnels du pape, concernant notamment les circonstances de son élection, pour le convoquer à un procès. Ceci donne lieu à une scène au cours de laquelle le pape est bousculé (et, selon la légende, giflé), ensuite appelée « l'attentat d'Anagni ». Il meurt peu après.

Butrus Karamé

Butrus Karamé (1774-1851) est issu d'une famille notable d'Emèse, convertie au catholicisme, ayant émigré au Mont-Liban pour échapper aux poursuites des grecs orthodoxes. Butrus Karamé établit des liens avec Nicolas al-Turk qui le rapproche de Béchir II en 1813. Il devient son vizir écouté et s'exile avec lui. Il meurt à Constantinople en 1851. Il laisse un recueil de poèmes.

Catherine de Médicis (1519-1589)

Catherine de Médicis, femme de Henri II, et mère des rois de France François II, Charles IX et Henri III, elle exerce la réalité du pouvoir pendant les minorités de Charles IX, et tente l'impossible pour leur conserver intact leur héritage, pratiquant une politique de balance entre forces protestantes et catholiques.

Chah Abbas Ier

Abbas Ie dit le Grand (1571-1629) : membre de la dynastie des Safavides, Abbas devient Chah en 1587, réorganise l'armée, conquiert l'Afghanistan, repousse les Ouzbeks au Nord et inflige, en 1606, une défaite aux Ottomans à l'Ouest, ce qui permet à son empire de s'étendre du Caucase jusqu'à Bagdad.

Charlemagne

Carolus Magnus, dit Charlemagne, souverain du royaume des Francs de 768 à 814. A la mort de son père, Pépin III dit le Bref, il accède au pouvoir et écarte rapidement son frère pour gouverner seul. Bien qu'il n'en soit pas le fondateur, il laisse son nom à la dynastie carolingienne, en raison du prestige associé à sa personne et à son règne. Par la conquête (Bavière, Italie, Saxe, Catalogne), il étend considérablement le royaume qu'il entreprend d'organiser autour de la cour royale, bientôt fixée à Aix-la-Chapelle. Le couronnement impérial à Rome du 25 décembre 800 consacre la renaissance d'un Empire chrétien en Occident. Cette renaissance politique de l'Occident chrétien est aussi une renaissance culturelle, marquée par l'essor des Arts et des Lettres. A sa mort en 814, il laisse à son fils Louis dit le Pieux un Empire prospère, capable de rivaliser avec l'Empire Byzantin.

Charles II dit le Mauvais

Roi de Navarre de 1349 à 1387. Fils du prince capétien Philippe d'Evreux et de Jeanne de Navarre, elle-même fille du roi de France Louis X le Hutin, il prétend lui-aussi au trône mais est battu à Cocherel en 1364 par l'armée de Charles V.

Charles Quint (1500-1558)

Empereur du Saint Empire romain germanique. Né à Gand en 1500, mort en Espagne en 1558, fils de Philippe le Beau, duc de Bourgogne et de Jeanne de Castille, hérita, par des hasards biologiques, de tous ses grands parents et se trouva ainsi à la tête de l'Espagne et de ses colonies, des Pays-Bas, et des Etats héréditaires de la maison de Habsbourg (Autriche et Bohême). Elu de plus empereur en 1519, il fut toute sa vie en conflit avec le royaume de France, que ses possessions enserraient, sans que ces guerres ne connaissent ni vrai vainqueur ni vrai vaincu. Occupé souvent en Espagne, aux Pays-Bas, il échoua à empêcher la montée du luthéranisme dans l'Empire, ainsi que dans ses tentatives de centralisation de cet ensemble très lâche.

Charles V

Roi de France de 1364 à 1380. Grâce notamment à l'action du connétable Bertrand du Guesclin, il reprend l'avantage sur l'ennemi anglais qui à la fin de son règne ne contrôle plus que quelques ports en France, Bayonne, Bordeaux, Brest, Cherbourg et Calais.

Charles VI

Roi de France de 1380 à 1422. Mineur jusqu'en 1388, il assume ensuite le pouvoir personnel, mais sombre dans la folie à partir de 1392. Sous son long règne, la France est marquée par la guerre civile et l'invasion anglaise.

Charles VII

Roi de France de 1422 à 1461. Dans le cadre de la guerre de Cent Ans, sa légitimité est particulièrement contestée par le roi d'Angleterre qui revendique la couronne de France et occupe le nord du pays. Charles VII parvient pourtant à s'imposer, notamment grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc en 1429.

Cheikh al-Fasi (975-1039)

Abu-Imran Moussa, né à Fès puis installé à Kairouan. Il est un des grands savants de l'école malékite en Occident musulman.

Chékib Effendi

Commissaire de la Porte en Grèce en 1834-1835, diplomate, il signe la convention de Londres le 15 juillet 1840 au nom du gouvernement ottoman. Il devient ministre des Affaires étrangères et associe son nom aux tartibates (« arrangements ») du 22 juin 1845 qui consolident le régime du caïmacamat réorganisé.

Clément V

Pape de 1305 à 1314, il succède à Boniface VIII, dont il essaye de préserver la mémoire alors que Philippe le Bel a entrepris de le faire condamner par des autorités religieuses. Pape de compromis, de culture française, il cherche, en vain, à sauver l'ordre du Temple. Ses négociations continuelles avec le roi de France le conduisent à s'installer à Avignon en 1309.

Colonel Rose (1801-1885)

Hugh Rose exerce une carrière militaire en Angleterre, Irlande, Malte, Liban, Syrie, Crimée et Inde. Palmerston le désigne consul général à Beyrouth en avril 1841 ; il y demeure en poste jusqu'en 1848. Il aide les missionnaires américains à s'installer au Liban, contribue à étendre la protection anglaise aux druzes et se mêle aux événements de cette période. Il laisse au Foreign Office une grande correspondance qui reflète le point de vue anglais sur la « question d'Orient » et sur la situation au Mont-Liban.

Constantin

Constantin Ier, empereur romain (306-337), fondateur de Constantinople. Converti au christianisme, il promulgue notamment en 313 l'édit de Milan, un édit de Tolérance qui met fin aux persécutions des chrétiens.

Constantin Basili (1809-1884)

Orientaliste, écrivain et diplomate russe, né dans une famille aisée connue pour son opposition aux Ottomans. Son grand père appuie la rébellion en Albanie en 1772 et son père soutient le mouvement grec d'indépendance en 1821. Il est nommé ministre des Affaires étrangères en Asie en 1833, puis consul à Beyrouth en 1838 dans un contexte d'émulation entre les Puissances pour contrôler l'Empire ottoman. Basili défend les intérêts de son pays et ceux de ses coreligionnaires orthodoxes. Il leur fait comprendre que les Russes sont les seuls à pouvoir les protéger, c'est la raison pour laquelle ils doivent être solidaires. Il reste en place entre 1839 et 1845 et s'occupe de la crise égypto-ottomane et des prodromes de la guerre de Crimée. Il laisse un ouvrage intitulé La Syrie et la Palestine sous les Ottomans.

Dhimmi

Les dhimmi-s désignent, dans la tradition musulmane, les « gens du livre » c'est-à-dire essentiellement les chrétiens et les juifs, qui ont reçu, dans le cadre des structures étatiques dirigées par une autorité musulmane, un statut de reconnaissance et de protection en échange d'une position juridique inférieure à celle des musulmans et une position financière caractérisée par le paiement d'un double impôt : l'impôt de capitation (jizya) et l'impôt foncier (kharâj).

Din al-Tanoukhi

Sayf al-Din al-Tanoukhi est l'oncle maternel de Fakhr al-Din. Il tient le pouvoir, dans le Chouf, après la mort de l'émir Korkomaz, en plein accord avec sa sœur Nassab et le parti kaysite. En 1590, il laisse le pouvoir à Fakhr al-Din et l'aide à approfondir sa connaissance du pays.

Djafar Al-Mutawakkil (822-847-861)

Neveu d'Al-Ma'mûn, il est le 10e calife abbasside. Il revendique le titre d' « Ombre de Dieu sur terre » et prend le contrepied de l'orientation religieuse de son oncle en libérant un adversaire déterminé du courant mutazilite : Ahmed Ibn Hanbal. Il favorise ainsi la conception hanbalite du sunnisme et entend mettre un terme aux débats sur le caractère créé ou incréé du Coran. Son règne est traversé par de nombreux troubles et lui-même est victime d'un complot ourdi par ses officiers turcs.

Edouard III

Roi d'Angleterre de 1327 à 1377. Petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle, il réclame la couronne de France à partir de 1337, ce qui déclenche la guerre de Cent Ans. Victorieux à Crécy en 1346 et à Poitiers en 1356, il obtient par le traité de Brétigny-Calais de 1360 une Aquitaine élargie et en pleine souveraineté. Cependant, son règne s'achève par une récupération du terrain perdu par Charles V à partir de 1368.

Edourd IV d'York

Edouard IV d'York : roi d'Angleterre de 1461 à 1483. Victorieux d'Henri VI à Towton, il est couronné à Westminster. Il subit en 1470 la contre-attaque des Lancastriens mais l'emporte à Tewkesbury dès 1471.

Elias Eddé

Élias (1741-1828) est né à Eddé dans la province de Byblos. Ce poète sert respectivement les émirs Chéhab Youssef et Béchir II, mais aussi Jazzar pacha qu'il abandonne à cause de sa cruauté. Il laisse un recueil de poésie dont certains morceaux sont édités.

Erasme (1469-1536)

Sans doute le plus grand et le plus connu des Humanistes, resté fidèle à l'Eglise romaine.

Estephan al-Douaihy (1644-1704)

Né à Ehden, il est envoyé au Collège maronite de Rome par le patriarche Jeryes Omeiira (1633-1644). Il y reste quatorze ans. Prêtre en 1656, il est ordonné évêque de Chypre en 1668 puis patriarche en 1670.

Fâtima

Fille du prophète Mohammad, épouse d'Ali, mère de Hassan et Husayn, considérés comme les 2e et 3e « Imams » par les chiites.

Ferdinand Ier (1549-1609)

Issu de la famille des Médicis, cardinal sans avoir été clerc, il fréquente la cour pontificale ainsi que celle de plusieurs capitales européennes, avant de monter sur le trône du grand-duché de Toscane. Parmi les projets internationaux qu'il nourrit figure la conquête des « lieux saints chrétiens », dont Jérusalem, sur les Turcs.

Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564)

Frère cadet de Charles Quint, roi de Bohême à partir de 1526, élu empereur à en 1556, bon connaisseur des affaires allemandes, et principal artisan de la paix d'Augsbourg, et de son respect ultérieur.

Ferdinand III

Roi de Castille (1217-1252) puis de Léon (1230-1252). Il conquiert l'Andalousie almohade à partir de 1225, grâce à la victoire décisive que son grand-père Alphonse VIII avait remportée en 1212 à Las Navas de Tolosa. Des opérations militaires d'importance et le partage de nouveaux territoires lui permirent de réaliser sans encombre l'union dynastique entre la Castille et le Léon.

François Ier

François Ier, roi de France de 1515 à 1547, type du prince accompli de la Renaissance, guerrier, mais aussi mécène, mène une longue lutte contre Charles Quint, dont il parvient à contenir l'ambition d'un empire universel, allant jusqu'à s'allier avec les Ottomans pour parvenir à ses fins. Il est un artisan de la centralisation du royaume de France, et réprime les premières manifestations de protestantisme.

Frédéric Ier

Frédéric Ier, dit Barberousse (1152-1190). Fils de Frédéric, duc de Souabe et de Judith, fille du Welf Henri de Bavière, il réunit sous son nom les familles Welf, Staufen et Salienne. Il succède rapidement à son oncle Conrad III (Staufen) à la mort de celui-ci en 1152. Son règne est surtout marqué par la reprise de la Querelle du Sacerdoce et de l'Empire. L'élection d'Alexandre III en 1159 entraîne celle d'un antipape, Victor IV, favorisé par le parti impérial. C'est le début du schisme victorin et d'une longue phase italienne de son règne, dont l'empereur sort épuisé. La paix de Venise, en 1177, contraint l'empereur à reconnaître la validité des prétentions pontificales. En 1184, il fait élire et couronner son fils Henri, qu'il fiance à Constance de Sicile, tante et héritière potentielle de la couronne sicilienne, ravivant les inquiétudes de la Papauté. Il part en croisade en 1190 et meurt la même année en traversant le Sélef, fleuve côtier d'Asie mineure.

Frédéric II

Frédéric II (1209-1250), a été surnommé stupor mundi (« l'étonnement du monde »). Né en 1194 de Constance, héritière de la couronne du royaume de Sicile et d'Henri VI, il reçoit les prénoms programmatiques de Frédéric, du nom de son grand-père paternel Frédéric Barberousse, Roger, du nom de son grand-père maternel Roger de Hauteville, premier roi de Sicile, et enfin Constantin. Couronné à 2 ans, il est écarté du trône l'année suivante à la mort de son père et confiné dans son royaume de Sicile. Mais le pape Innocent III se rapproche de lui, avant de le couronner en 1209. Il veille à lui faire donner une solide éducation. Polyglotte (sicilien, latin, grec, normand, allemand, arabe), intelligent, il s'impose à la tête du royaume et est à nouveau couronné en 1212 après avoir été élu triomphalement par les princes allemands. En 1220, il fait élire son fils Henri, destiné à hériter de la couronne sicilienne, comme roi des Romains, déclenchant la reprise de la guerre entre Empire et Papauté, qui craint l'encerclement de ses positions. Excommunié en 1227 pour n'être pas parti à temps en croisade. Il s'embarque l'année suivante et reçoit du sultan d'Egypte Al-Kamil, avec qui il noue des liens d'amitié, la ville de Jérusalem ; il est solennellement couronné roi de Jérusalem en 1229, en vertu des droits de seconde sa femme, héritière du titre. De retour en Allemagne, il désavoue la politique de son fils, Henri VII, le fait juger et emprisonner en 1235 après la révolte de celui-ci. Tributaire du soutien des princes allemands, il leur abandonne, en 1220 et 1231, l'essentiel de l'exercice de la souveraineté dans leurs principautés, et se consacre aux combats en Italie. Excommunié à nouveau en 1245, il meurt en 1250, sans avoir pu s'imposer ni en Allemagne ni en Italie. Il est le dernier roi de la dynastie des Staufen.

Gerges Baz (1768-1807)

Doté d'une forte personnalité, Gerges Baz parvient à nouer de bonnes relations avec les potentats ottomans locaux, y compris avec Jazzar pacha. Lorsque celui-ci tue l'émir Youssef, Gerges Baz devient le tuteur et le conseiller de ses fils. Après une lutte amère au pouvoir, Baz s'entend avec son rival Béchir II pour se partager le gouvernement du Mont-Liban. Ainsi l'émir règne au Chouf et les fils de l'émir Youssef à Byblos. Baz se réserve la fonction de premier conseiller de l'émir. L'accord déplait à Jazzar et à d'autres rivaux jaloux qui complotent et organisent son assassinat avec son frère Abd al-Ahad en 1807. Les fils de l'émir Youssef endurent des sévices violents : leurs yeux sont crevés, leur langue et leurs doigts sont coupés et ils sont assignés à résidence à Daroun, dans le Kesrouan.

Guillaume d'Orange

Guillaume de Nassau, prince d'Orange (1533-1584), devenu par héritage l'un des plus grands seigneurs des Pays-Bas, conduit sans grand succès la révolte contre Philippe II, en essayant de fédérer catholiques et protestants. Il est assassiné en 1584 par un homme de Philippe II. Mais l'acte n'entrave pas le mouvement vers l'indépendance des Provinces du nord.

Guillaume de Nangis

Moine et garde des archives de l'abbaye royale de Saint-Denis, près de Paris, mort en 1300. Il est le premier auteur des Grandes chroniques de France, et l'initiateur de l'école historique dionysienne. Avec cette chronique se matérialise la notion d'histoire officielle de la royauté française.

Guillaume Farel (1489-1565)

Né à Gap dans le Dauphiné, il fait des études à Paris à partir de 1509. Il enseigne la grammaire et la philosophie à partir de 1517. Il appartient au Groupe de Meaux et devient réformateur mais trop impétueux il doit quitter le Groupe en 1523. Farel se réfugie finalement à Bâle où il est accueilli par Oecolampade (1482-1531, il se convertit à la Réforme en 1522 et devient professeur à l'Université de Bâle où il prêche la Réforme). Après avoir séjourné à Montbéliard, il trouve refuge à Strasbourg. De 1525 à 1530, il travaille à réformer les bailliages francophones de Berne puis devient pasteur à Aigle. En 1530, il obtient l'adhésion à la Réforme de Neuchâtel. Continuant sa prédication, il participe à la Réforme de Genève où il séjourne en compagnie de Calvin jusqu'en 1538. Chassé de Genève, il retourne à Neuchâtel d'où il continue de prêcher de manière itinérante. Il meurt à Neuchâtel en 1565.

Habsbourg

En l'occurrence, les descendants de Philippe II, lui-même membre de la branche espagnole de la maison de Habsbourg.

Haïdar Aboullama (1787-1854)

Premier caïmacan chrétien de la partie septentrionale du Mont-Liban. Haïdar administre le Matn et le Kesrouan, fiefs traditionnels de sa famille. Il participe à la révolte contre Mehmet Ali en 1840 et prend le chemin de l'exil vers le Soudan jusqu'en 1841. Il s'oppose aux menées des Ottomans et des druzes et lutte contre le banditisme sur la route Beyrouth-Damas.

Haidar Chéhab

Haidar Chéhab (1761-1835) laisse une chronique historique en 3 volumes, allant de 622 jusqu'en 1827. Le dernier volume est consacré à sa dynastie. Cette chronique importante est une œuvre collective à laquelle Haidar donne la forme définitive. Instruit et informé des réalités politiques européennes, notamment de la révolution française, Haidar ne s'intéresse cependant guère à la politique.

Henri Bolingbroke dit Henri IV

Roi d'Angleterre de 1399 à 1413. Premier roi de la dynastie des Lancastre, il s'impose contre Richard II.

Henri II

Henri II, roi de 1002 à 1024. Il est le denier représentant des Ottoniens, qui succède à son cousin Otton III dont il est le plus proche parent. A la mort d'Otton III, il s'impose facilement aux grands, soulagés de voir la fin des rêves universalistes et impériaux d'Otton III, et de voir l'un des leurs monter sur le trône ; d'autre part, ses droits sur la couronne sont difficilement contestables. Son règne marque un resserrement de l'espace politique sur le monde franc, et l'abandon des rêves de grandeur romaine et des rêves universalistes d'Otton III. Henri II est surtout resté célèbre pour sa piété (il est d'ailleurs surnommé « le Saint »). Fervent partisan de la réforme monastique, il fait de très nombreuses donations à l'Eglise, mais garde les nominations sous son étroite tutelle. Marié à Cunégonde, fille du comte de Luxembourg, il meurt sans descendant direct en 1024, laissant une succession ouverte.

Henri II (1519-1559)

Fils et successeur de François Ier, très hostile au protestantisme, poursuit la lutte de son père contre les Habsbourg. Il meurt accidentellement en 1559, plongeant le royaume de France dans une crise sans précédent, car il ne laisse que des héritiers en bas âge et un pays divisé par les questions religieuses.

Henri III

Henri III, fils aîné d'Henri II, accède au trône en 1039 à 22 ans sans opposition notable : il est le premier roi allemand à ne pas avoir à contraindre par les armes une partie de ses vassaux à le reconnaître. Son règne s'inscrit dans la ligne politique paternelle de lutte contre les tentations des Grands à l'hérédité et à la patrimonialisation des duchés. Mais le principal théâtre de son activité réformatrice est l'Italie. En 1046, Henri III arrive en Italie, pour mettre de l'ordre dans les affaires de la Papauté. Dans un premier synode à Pavie en 1046, il donne son accord au programme pontifical de réforme, condamne la simonie et interdit le trafic des charges ecclésiastiques. Après avoir mis de l'ordre dans les affaires de la Papauté (synode de Sutri, 24 décembre 1046), il fait élire pape un proche, Clément II, qui le couronne dans la foulée. En intervenant à Rome, l'empereur remplit un rôle souhaité par certains, mais critiqué par les réformateurs d'une Eglise soumise à l'Etat royal. Henri III meurt prématurément à 38 ans le 5 octobre 1056, après cependant avoir pris la précaution de faire couronner son fils, Henri, âgé de 3 ans, laissant la régence à sa femme Agnès de Poitou.

Henri IV

L'autorité et la légitimité d'Henri IV (1056-1106) sont discutées dès son accession au trône, à l'âge de 5 ans. Son élection n'est pas allée sans difficulté, et son règne est agité par les multiples révoltes des Grands. La tension avec la Papauté culmine pendant le pontificat de Grégoire VII (1073-1085), qui entend lutter contre la tutelle impériale sur Rome. Le conflit éclate en janvier 1076, à propos des désignations épiscopales. Un temps soutenu par son clergé, Henri IV voit ses soutiens déserter son camp après son excommunication. Les Grands profitent de la position de faiblesse de l'empereur pour ouvrir les hostilités. Appuyés par la Papauté, ils décident de le destituer et d'élire, le 15 mars 1077, Rodolphe de Rheinfelden, duc de Souabe. Toutes les tentatives pour ramener la paix se soldent par des échecs ; le royaume de Germanie connaît durant les années 1175-1105 une anarchie politique et une situation de guerre civile. C'est en vain qu'Henri IV croit pouvoir rétablir la situation en faisant élire et couronner son fils Henri V.

Henri IV (1553-1610)

A l'origine de la dynastie des Bourbons, il est contraint par les circonstances à changer plusieurs fois de confession, élevé par une mère protestante, mais otage de la cour de Catherine de Médicis. Protestant au moment de son accession inattendue au trône de France, en raison de l'absence de successeur dans la dynastie des Valois, il constate au bout de quelques années qu'il ne peut prendre effectivement possession de son royaume sans se convertir au catholicisme, ce qu'il fait en 1593. Il réussit ensuite à vaincre le roi d'Espagne (1598), et à imposer l'édit de Nantes (1598), instrument de la coexistence dans l'intolérance. Il meurt cependant assassiné par un extrémiste catholique en 1610.

Henri V

Henri V, fils du roi Henri IV, est élu et couronné dès 1101 par son père, contre la promesse de ne pas se révolter contre lui. Mais sentant le vent tourner, Henri V se rebelle en 1104, emprisonne son père et le contraint à lui céder les insignes du pouvoir. A la mort d'Henri IV en 1106, Henri V se retrouve donc à la tête d'un royaume divisé et déchiré par près de quarante ans de guerre civile. Conscient que face à la Papauté la lutte est inégale, et que les moyens financiers et idéologiques commencent à manquer pour espérer s'imposer, il entame cependant une longue phase de négociations, rendues plus difficiles par des positions devenues inconciliables. En 1119, l'élection de Guy de Bourgogne, archevêque de Vienne (Calixte II), permet finalement de parvenir à un compromis, le célèbre concordat de Worms, signé dans cette ville le 23 septembre 1122. Henri V meurt trois ans plus tard, sans descendant. Sur l'initiative d'Adalbert de Mayence, qui joue un rôle décisif dans les tractations, les princes désignent Lothaire de Supplimbourg, le vieux duc de Saxe, à la tête du royaume, signant la fin de la dynastie salienne.

Henri V de Lancastre

Roi d'Angleterre de 1413 à 1422. Victorieux à Azincourt en 1415, il étend la domination anglaise sur le nord de la France.

Henri VI

Henri VI (né en 1165, roi de 1190 à 1197). Fils de Frédéric Barberousse, il est associé au pouvoir dès 1184. Régent au départ de son père en croisade en 1189, il lui succède lorsque celui-ci trouve la mort l'année suivante. Son mariage avec Constance, héritière du royaume de Sicile, ravive les craintes de la Papauté, dont les Etats se retrouvent pris en tenailles entre les possessions italiennes et siciliennes du souverain. La révolte des princes allemands et la contestation de la succession sicilienne, soutenue par la Papauté, l'obligent à combattre sur deux fronts. Il meurt en 1197, laissant un pouvoir chancelant à son fils Frédéric-Roger, âgé de 3 ans.

Henri VI de Lancastre

Henri VI de Lancastre : roi d'Angleterre de 1422 à 1471. A partir de 1455, il est confronté à l'opposition de son cousin Richard d'York qui réclame la régence du royaume. Battu en 1461 à Towton par le fils de Richard, Edourd IV, il revient de manière éphémère au pouvoir en 1470 avant d'être assassiné.

Hintati

Cheikh de la tribu Hintata du Grand Atlas. Il gouverne la ville de Marrakech au moment de la décadence Mérinide.

Huldrych Zwingli (1484-1531)

Théologien et homme d'Eglise suisse, actif à Zurich.

Ibn Hamdun (m. 1114)

Grand juge de Cordoue, il est l'un des célèbres savants d'Andalousie, proche de la dynastie des Almoravides.

Ibn Khaldoun

Grand savant musulman, historien, considéré par beaucoup comme le précurseur de la sociologie. Né à Tunis en 1332 et mort au Caire en 1406. Son œuvre la plus connue est Al-Muqadima (« Les Prolégomènes »), puis le Kitâb al-Ibar (« Livre des exemples »).

Ibn Sinân (759-828)

Abu Abdullah al-Asad ibn al-Furat ibn Sinân, juge de Kairouan après avoir été étudiant de Mâlik Ibn Anas.

Ibn Tumart (v. 1080- v. 1130)

Mohamed Ibn Abdallah, Berbère né dans le Souss, au sud du Maroc actuel. Il acquiert une formation religieuse en Orient. Il est le fondateur du mouvement Almohade et son théoricien (cf. « Les Almohades : une théorie du pouvoir spécifique dans un ensemble composite »).

Ibrahim Pacha

En 1517, les Ottomans font la conquête de l'Egypte. Dès lors, le pays devient une province ottomane gérée, au nom du sultan, par un walî qui porte le titre ottoman de « pacha ». Sous le règne du sultan Murat III (1574-1595), l'Égypte est gouvernée par six pachas, dont Ibrahim pacha (entre 1583 et 1585) connu pour sa campagne contre les druzes dans le Chouf, en 1585, au terme de laquelle il démissionne.

Ibrahim pacha

Ibrahim pacha (1789-1848) est le fils adoptif de Mehmet Ali. Après avoir conquis la région (1830-1831), il la gouverne jusqu'en 1840. Ses victoires successives sur l'armée ottomane l'amènent aux portes de Constantinople et provoquent l'intervention des grandes puissances pour sauver l'Empire d'un effondrement imminent. Clément et tolérant au départ, le régime égyptien finit par indisposer la population qui se révolte contre les taxes excessives et la conscription. La quadruple alliance formée par l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie, profite du soulèvement des montagnards pour expulser Ibrahim pacha. Il fait une tournée en France et meurt avant de pouvoir succéder à son père.

Idrîs Ier

Originaire de Médine, descendant d'Ali, chiite de la branche zaydite, il fuit le pouvoir des Abbassides et s'établit dans la région de Walîla (Volubilis dans l'Antiquité). Il fonde une dynastie et un embryon d'Etat sur lequel il règne pendant environ cinq ans (788-793) avant de décéder.

Idris II (793-828)

Fils posthume d'Idris 1er, il reçoit la bay'a (forme d'allégeance) des chefs des tribus de l'Atlas alors qu'il est âgé d'une dizaine d'années. Il donne à la dynastie un véritable poids politique et militaire. Mais l'héritage est dispersé entre ses fils qui ne parviennent pas à s'accorder.

Jamal pacha al-Saffah (1872-1922)

De formation militaire, il participe à la conspiration des Jeunes Turcs au sein du Comité Union et Progrès. Après la révolution de 1908, il est membre du comité exécutif de l'Ittihad we-Terakki et participe à la répression de la contre-révolution de 1909. Il prend part aux guerres balkaniques de 1912 et 1913. Il devient membre du triumvirat officieux avec Enver pacha et Talaat pacha. De novembre 1914 à décembre 1917, il commande la IVe armée ottomane, gouverne les provinces syriennes et conserve le portefeuille de la Marine. Il est responsable de la famine imposée au Mont-Liban, comme de pendaisons sans jugement.

Jazouli

Les Jazoulis sont les adeptes d'un grand soufi, Mohamed Ibn Sulayman Al-Jazouli, qui vit entre la fin du XIVe siècle et 1465. Sa doctrine est basée sur des principes soufis inspirés de nombreuses écoles. Il est connu pour son dévouement au jihâd et son engagement politique pendant la crise marocaine du milieu du XVe siècle.

Jazzar pacha

Ahmad pacha, surnommé Jazzar pacha ou Djezzar Ahmed pacha (1722-1804) : D'origine bosniaque, il s'engage comme soldat de fortune à Constantinople à l'âge de 16 ans. Il se rattache aux services d'Ali Bey en Egypte et se compromet dans les intrigues des Mameluks. Il fuit à Constantinople, puis s'installe à Beyrouth et la défend contre les Russes en 1772-1773 avant d'y imposer son autorité et de chasser ses maîtres les Chehab. La Porte le désigne pacha d'Acre en 1787, mais il brigue et obtient plusieurs fois le vilayet de Damas. Ainsi, il resserre l'étau contre le Mont-Liban et le soumet à une fiscalité onéreuse. Il impose un monopole aux Echelles et ruine presque le commerce français bien avant la campagne de Bonaparte en Egypte. La mort du « tyran » lui vaut le sobriquet du « boucher-djezzar » et cause un grand soulagement parmi la population.

Jean Calvin (1509-1564)

Théologien et homme d'Eglise français, actif principalement à Genève. Né à Noyon, il étudie les arts et le droit à Paris, Orléans et Bourges. Il se convertit à la Réforme en 1533 et rédige des ouvrages théologiques. Il quitte la France pour Bâle où sont édités pour la première fois, en 1536, les Institutions de la religion chrétienne. De 1536 à 1538, en compagnie de Farel, Calvin séjourne à Genève et tente d'y imposer une réorganisation ecclésiastique selon les principes de la Réforme. En 1538, après avoir été chassé de Genève, il s'installe à Strasbourg. Rappelé à Genève en 1541, il s'y installe définitivement jusqu'à son décès en mai 1564.

Jean Calvin (1509-1564)

Voir biographie proposée dans Partie II, chap. 4. Picard formé en France, il quitte le pays pour fuir les persécutions royales après avoir adopté le protestantisme. Il s'établit à Genève et en fait la « Rome protestante », pourvoyeuse de pasteurs pour la France et les autres régions protestantes. Il tente, avec un certain succès, de faire de la ville une sorte de modèle de ce qu'aurait dû être une société vivant suivant l'Evangile.

Jean de Paris

Jean de Paris, aussi appelé Jean Quidort ou encore Jean le Sourd (v. 1255-1306), membre du couvent dominicain de Saint-Jacques, à Paris, et enseignant en théologie à la Sorbonne. Au moment de la querelle entre Philippe le Bel et Boniface VIII, vers 1302, il rédige le traité Du pouvoir royal et papal, dans lequel il défend l'idée, contraire à celle développée par la curie romaine, selon laquelle la juridiction temporelle est indépendante de la juridiction spirituelle, développant une forme d'aristotélisme régalien.

Jean de Salisbury

Philosophe anglais (v. 1115-1180). Formé à Paris, il devient le conseiller de Thomas Becket, l'archevêque de Canterbury, puis est ordonné évêque de Chartres (1176). Son ouvrage le plus connu, le Policratus, achevé vers 1159 et qui connaît un grand succès au Moyen Âge, accorde une place très importante à la réflexion sur les pratiques politiques.

Jean II le Bon

Roi de France de 1350 à 1364. Vaincu à Poitiers en 1356 par le Prince Noir, fils aîné d'Edouard III et fait prisonnier à Londres, il est contraint à signer en 1360 le traité de Brétigny-Calais qui octroie une Aquitaine élargie et en pleine souveraineté au roi d'Angleterre.

Jean IV de Montfort

Duc de Bretagne de 1345 à 1399. Fils de Jean de Montfort et de Jeanne de Flandre, il est soutenu après la mort de son père par sa mère dans la guerre de succession de Bretagne qui oppose depuis1341 sa famille pro-anglaise à celle de Penthièvre pro-française. Victorieux à Auray en 1364, il est reconnu par le roi de France comme duc de Bretagne aux traités de Guérande de 1365 et 1381.

Jean Portier

Jean Portier ( ?-1534) notaire, partisan du duc de Savoie, il est secrétaire de l'évêque Pierre de La Baume. En février 1534, on découvre chez lui des lettres de constitutions d'un gouvernement à Genève octroyées par l'évêque et menaçant la Commune. Il est condamné et exécuté à Genève en 1534.

Jean-sans-Peur

Duc de Bourgogne de la maison de Valois de 1404 à 1419. Il mène le « parti » bourguignon dans la guerre civile qui commence en 1407. Allié aux Anglais, il est assassiné à Montereau en présence du futur Charles VII.

Joumblatti

Famille de notables d'origine kurde qui essaye de se rendre autonome à Killis et à Alep. Certains descendants s'installent au Mont-Liban au XVIIe siècle, adoptent la croyance druze et se mêlent aux luttes de pouvoir déclarées sous les Maan. Le cheikh Ali (1690-1778), chef spirituel et politique, assoie l'autorité de la famille, acquiert une notoriété régionale et participe aux dissensions de la famille Chehab. Il soutient en 1760 l'émir gouverneur Mansour contre son corégent Ahmad, puis il le discrédite et pousse au pouvoir l'émir Youssef fils de l'émir Melhem. Il aide l'émir Youssef pour arrêter la poussée de Dahir al-Umar vers le Mont-Liban en connivence avec ses coreligionnaires chiites, puis il se laisse gagner par Jazzar pacha et s'oppose à l'émir. Le cheikh Ali meurt en 1778, son fils Béchir le remplace. Cheikh Béchir aide Béchir II à accéder au pouvoir et tient la haute main sur les affaires de la Montagne jusqu'en 1823. A ce moment, le cheikh essaye d'évincer l'émir et une lutte acharnée se déclare entre les deux hommes qui se termine par la défaite et la mort du cheikh Béchir à Acre en 1825. Les Joumblatt conservent leur influence durant la période de troubles qui suit la chute de l'émirat en 1840. Le cheikh Said acquiert un prestige supérieur au caïmacam Arslan. Impliqué dans les évènements de 1860, il meurt en prison en 1861. Son fils Nassib (1855-1922) dispute le caimacamat du Chouf aux Arslan. Le prestige de cette maison se perpétue dans l'Etat du Liban avec Madame Nazirah (1890-1951), Kamal Bey (1917-1977) fondateur du Parti socialiste progressiste et son fils Walid Bey.

Kayssiyya

Faction englobant des familles qui disent venir du nord de la péninsule arabique.

Khanjar Harfouche

Notable chiite, il dirige la région de Baalbek au nom du pacha de Damas.

Khazen

Voir Partie II, chapitre 3

Khorchid pacha

Wali de Sidon en 1860, appartient à un parti défavorable à toutes les réformes de l'ère des Tanzimat.

Klemens Wenzel prince de Metternich (1773-1859)

Diplomate et homme d'Etat autrichien, catholique. Ambassadeur à Paris (1806-1809), puis ministre des Affaires extérieures, il fait entrer l'Autriche dans la coalition contre la France napoléonienne. Ame du Congrès de Vienne (1814-15), il rétablit la puissance de l'Autriche en Allemagne et en Italie. Chancelier à partir de 1821, il est renversé par la révolution de mars 1848.

Korkomaz

Les récits du règne de Korkomaz Maan sont succincts. Il gouverne le Chouf, à majorité druze, à partir de 1544, il conduit une révolte contre les Ottomans, qui ont dévasté ce district et tué l'émir en 1585. Korkomaz laisse deux garçons en bas âge : Fakhr al-Din et son frère Younes.

Les Saliens de 1024 à 1125

La mort sans descendant direct d'Henri II en 1024 laisse ouverte la question de la succession. La désignation de Conrad, fils de Henri, comte de Spire, au détriment de son cousin n'est pas sans susciter d'opposition ; il n'est d'ailleurs couronné qu'en 1028. Conrad II inaugure cependant la dynastie des Saliens, du nom de sa famille paternelle. Sa désignation semble marquer le retour du principe électif ; les Saliens sont cependant étroitement apparentés à la dynastie ottonienne sortante, Conrad étant un arrière-petit-fils de Liutgarde, fille d'Otton I. Son règne marque un affermissement de la royauté germanique : il recueille l'héritage du roi Rodolphe III de Bourgogne, mort sans héritier en 1032, qui lui fait parvenir les insignes royaux. Il meurt en 1039 et choisit de se faire enterrer dans la cathédrale de Spire, dont il souhaite faire une nécropole dynastique.

Louis IX

Roi de France (1226-1270), connu pour avoir contribué au renforcement de la royauté française, notamment par le développement de la justice royale. À l'époque de son petit-fils Philippe le Bel, en 1297, il est canonisé et devient « saint Louis », ce qui le pose en modèle pour les rois de France postérieurs.

Mahmud II (1785-1808-1839)

Trentième sultan ottoman, il signe le traité de Bucarest avec les Russes en 1812, repousse les wahhabites entre 1811-1819 et entrave le soulèvement des Grecs entre 1820 et 1826 grâce à l'appui de Mehmet Ali. Il détruit le corps des janissaires à la suite d'une rébellion à Constantinople en 1826 et inaugure une période des réformes (tanzimat). En 1830-1831, il ne parvient cependant pas à repousser les conquêtes française en Afrique du Nord et égyptienne en Méditerranée orientale.

Maison de Savoie

La maison de Savoie est comtale jusqu'en 1416 puis ducale à partir de cette date. A partir du XVIIIe siècle, les ducs de Savoie porteront les titres de roi de Sicile (1713) puis roi de Sardaigne (1720) et roi d'Italie (1861).

Mâlik Ibn Anas (v. 715-795)

Un des quatre imams fondateurs d'écoles de jurisprudence reconnues dans l'ensemble de la tradition sunnite. Mâlik Ibn Anas est réputé pour sa science du hadith même s'il donne une large place à l'opinion personnelle (ra'y) et au raisonnement par analogie (qiyâs) dans l'interprétation du Coran. Il est l'auteur du premier traité de droit musulman : Al-Muwatta'.

Martin Bucer (1491-1551)

Né à Sélestat en Alsace, il entre au couvent des dominicains dans sa ville natale puis au couvent de Heidelberg en 1517. En 1518, il rencontre Luther dans cette ville. Convaincu par ses idées, il quitte son ordre en 1521. Devenu prêtre séculier après avoir obtenu une dispense de Rome, il se marie avant d'être excommunié. Il s'enfuit en Alsace et s'installe finalement en 1523 à Strasbourg dont il devient le réformateur jusqu'en 1549. Forcé à quitter Strasbourg sur ordre de Charles Quint, il finit sa vie à Cambridge où il enseigne jusqu'à sa mort et participe ainsi à la consolidation de la Réforme en Angleterre.

Martin Luther (1483-1546)

Théologien, professeur et homme d'Eglise allemand. Membre de l'ordre religieux des Augustins, il se révolta pour des raisons principalement théologiques et mystiques contre l'Eglise catholique et romaine en affirmant la primauté de l'Ecriture (la Bible) et de la foi. Le symbole de sa révolte est la publication en 1517 de 95 « thèses » nouvelles ; cette date est considérée comme le début de la Réforme. Ses principaux écrits parurent en 1520, et sa pensée se répandit partout en Europe, mais s'implanta principalement dans les territoires du Saint Empire romain germanique. Ses divergences avec Rome portent surtout sur la gratuité de la grâce divine et sur la conception de la Cène. De lui se réclament divers courants du protestantisme. En 1525, il ne soutient pas les paysans révoltés qui s'inspiraient de ses affirmations sur la liberté chrétienne et il s'oppose à l'humanisme d'Erasme. De 1530 jusqu'à sa mort en 1546, Luther est le conseiller de la Chrétienté protestante y compris au-delà du Saint Empire romain germanique.

Mawlây Zaydân ou Moulay Zidan

Son règne (1603-1627) est marqué par les conflits avec ses frères, les fils du défunt sultan al-Mansûr. Savant et homme de lettres, il parvient à maintenir un fragile équilibre en dépit de forts troubles tribaux. L'élan politique est entravé et un déclin suit l'essor économique qui a marqué le règne d'Al-Mansûr.

Mehmet Ali

Mehmet Ali (1769-1849), d'origine albanaise, fonde une dynastie de khédives qui gouvernent l'Egypte entre 1805 et 1952. Après avoir écrasé les Mamelouks, il tente d'introduire des réformes dans tous les secteurs. Il coopère avec le sultan ottoman dans ses luttes contre les wahhabites et les indépendantistes grecs. Il domine la Palestine et la Syrie entre 1832-1840 croyant pouvoir compenser ses pertes en Grèce et ériger un royaume arabe. Cette entreprise lui attire l'hostilité ouverte du sultan. Celui-ci profite de l'insurrection de 1840 et de l'appui des puissances européennes signataires du traité de Londres le 15 juillet 1840 pour le chasser des domaines conquis, en lui accordant toutefois un titre héréditaire sur l'Egypte.

Mérinides

Dynastie berbère régnant du XIIIe au XVe siècle (entre 1258 et 1420), après avoir vaincu les Almohades. Elle est fondée par le chef d'une tribu Znatie située dans l'actuelle Algérie, Abu Yahiya, qui fixe le centre de son pouvoir à Fès, en 1248, où ils construisent une ville nouvelle. Mais ce n'est que son frère et successeur, Abû Yusuf (1258-1286) qui parvient à s'emparer de Marrakech en 1269. Les Mérinides soutiennent le royaume de Grenade contre les chrétiens, mais sans parvenir à prendre l'avantage sur ces derniers. Ils étendent leur domination à l'Est en s'emparant de Tlemcen (1337) et de Tunis (1347). Ils sont ensuite vaincus à Kairouan et doivent se replier temporairement, puis définitivement, sur l'Ouest de l'Afrique du Nord. Les souverains Mérinides sont connus pour leur intérêt à l'égard de l'architecture andalouse et de la culture savante. Ils ouvrent les premières madâris (« écoles »). Leur règne est aussi l'âge des grands historiens du Maghreb : Ibn Khaldoun, Ibn Al-Khatib, Ibn Abi Zar.

Mohamed Acheikh

Troisième sultan saadien, mort en 1557.

Mohamed Ben Mobarak (mort au début du XVIe siècle)

Chef de la confrérie jazoulie au Sous. Il est le guide spirituel du fondateur de la dynastie saadienne. Son rôle est éminent dans l'unification des tribus du sud marocain, sous l'égide de son disciple Mohamed Azidani.

Mohammad Pacha

Wali de Sidon, pour une très courte durée, au cours de l'année 1845.

Mohammed Al-Jazouli

Mohamed Ibn Sulayman Al-Jazouli (vers 1380-1465). Sa doctrine est basée sur des principes soufis inspirés de nombreuses écoles. Il est connu pour son dévouement au jihâd et son engagement politique pendant la crise marocaine du milieu du XVe siècle

Moulay Ali Chérif (1589-1659)

Ancêtre des Alaouites, la dynastie actuellement régnante au Maroc. Son pouvoir est d'abord établi dans la ville de Tafilalet, en 1631. Après sa défaite face à Abou Hassoun, il décide d'abdiquer en faveur de son fils.

Moulay Rachid ou My Rachid

Sultan alaouite et frère de Moulay M'hammed. Il met fin au pouvoir de ce dernier et devient le véritable fondateur de la dynastie des Alaouites en parvenant à franchir l'Atlas. Il réussit a unifier le Maroc de nouveau en 1666.

Moustapha pacha

Wali de Sidon en 1841, chargé de remettre l'ordre au Mont-Liban après l'exil de Béchir II et de mettre fin au mandat des Chéhab. Mission rendue difficile par la situation économique des soldats eux-mêmes et par la rumeur selon laquelle sa présence vise à aider les druzes et à affaiblir les maronites.

Murad IV (1612-1640)

Successeur de Mustapha Ier, il remporte des succès contre les Perses et réprime les troubles à l'intérieur de l'Empire ottoman. Il restaure les finances et n'hésite pas à faire exécuter tous ceux qui sont susceptibles de le menacer, à commencer par plusieurs de ses frères.

Nassif al-Yazigi (1800-1871)

Né à Kfarchima, poète, écrivain, il a étudié la médecine et la musique. Il commence à composer des poèmes à l'âge de 10 ans. Il entre au service de l'émir Béchir II et demeure 12 ans comme secrétaire et conseiller. Il est parmi les membres fondateurs de la Société syrienne pour la promotion des lettres et sciences. Il correspond avec les orientalistes dont Sylvestre de Sacy. Il laisse une œuvre colossale, et est considéré comme l'un des pionniers de la « Renaissance des lettres arabes » au XIXe siècle, la Nahda.

Nicolas al-Turk

Nicolas al-Turk (1763-1828) a un père originaire de Constantinople installé à Deir al-Qamar. Nicolas entre au service de Béchir II, accomplit plusieurs missions en Égypte, notamment lors de la campagne de Bonaparte. Il laisse deux livres d'histoire dont le premier concerne Bonaparte. Desgranges en traduit la moitié en français, l'autre moitié demeure inédite. L'histoire de Jazzar Pacha n'a, quant à elle, jamais été éditée. Il laisse aussi un recueil de poésie, édité un siècle et demi plus tard. Ce recueil répercute quelques moments de la vie de la Cour et des missions importantes assumées par le poète-conseiller et ambassadeur.

Omer Pacha (1806-1871)

Haut officier ottoman, surnommé al-Namsawi l'« l'Autrichien ». Né en Croatie sous le nom de Michel Lettes, il se convertit à l'islam. Il fait une carrière dans l'administration ottomane, ce qui le conduit à exercer la charge de gouverneur. Metternich ne montre aucun respect pour celui qu'il considère comme un « rénégat ».

Otton III

Fils du roi Otton II, petit-fils d'Otton Ier, il se retrouve à 3 ans propulsé à la tête du royaume. Sa légitimité est d'emblée contestée par les princes. Il reçoit cependant l'appui des prélats du royaume, soucieux de garantir la légitimité du pouvoir royal, et appuyant fermement la résistance des deux impératrices veuves, Théophano, la mère de l'enfant, veuve d'Otton II, et Adélaïde, veuve d'Otton Ier, avec qui il gouverne jusqu'à sa majorité en septembre 994. Ces deux femmes d'une exceptionnelle personnalité prennent soin de donner au jeune roi une éducation soignée et une culture gréco-latine. Dès sa majorité, Otton écarte les proches de sa mère et de sa grand-mère et prend le pouvoir en main. Couronné à Rome en 996, il inaugure une nouvelle conception du pouvoir impérial, basée sur l'idée d'un condominium de l'empereur et du pape sur la Chrétienté. Mais les projets d'Otton III sont rapidement contrecarrés par les réalités politiques italiennes et allemandes ; il meurt prématurément le 23 janvier 1002.

Oulad Jara

Groupe tribal d'origine arabe, venu d'Orient au XIIIe siècle et résidant au Bilad Sous (sud ouest Marocain),. Cette tribu est le point d'appui des Portugais : ces derniers y trouvent leurs alliés contre le mouvement saadien au début du XVIe siècle.

P. Mélanchthon et M. Bucer

Philipp Mélanchthon (1497-1560) principal collaborateur intellectuel de Luther. Martin Bucer (1491-1551) strasbourgeois très attaché à la réunification des Eglises.

Paul Massaad (1806-1890)

Après avoir suivi des études à Rome, il devient secrétaire du patriarche Youssef Hobeich. Il est élu patriarche en 1854. Constamment sollicité pour intervenir dans les affaires civiles, il se déplace dans certaines capitales (Rome, Paris, Constantinople...) pour y trouver des soutiens.

Philibert Berthelier

Philibert Berthelier (1465-1519), bourgeois de Genève et membre du Petit Conseil à partir de 1512, il s'oppose à la maison de Savoie dès 1506. En 1517, suite à une accusation de complot à l'encontre de l'évêque, il fuit Genève pour Fribourg et y négocie une combourgeoisie entre les deux villes. Après son retour à Genève, bien qu'il soit acquitté des charges qui pèsent contre lui, l'évêque le fait arrêter et exécuter en 1519.

Philippe de Beaumanoir (v. 1250-1296)

Officier royal, sa carrière l'amène à exercer les offices de bailli ou de sénéchal dans diverses circonscriptions sous saint Louis, Philippe le Hardi et Philippe le Bel. Il est l'auteur d'une compilation juridique monumentale, les Coutumes du Beauvaisis (ou de Clermont en Beauvaisis), en 1283.

Philippe de Valois dit Philippe VI

Roi de France de 1328 à 1350. Premier roi de la dynastie des Capétiens Valois, il affronte le roi d'Angleterre Edouard III à partir de 1337 au début de la guerre de Cent Ans. Ce dernier le bat à Crécy en 1346.

Philippe II, roi d'Espagne (1527-1598)

Né à Valladolid, il est connu pour sa piété ascétique. Très jeune, il est investi de responsabilités politiques. En 1556, quelques mois après l'abdication de son père Charles Quint, il hérite d'un immense empire comprenant notamment l'Espagne et ses possessions d'outre-mer. Monarque imposant un système politique de centralisation et d'unification, engagé dans une guerre contre la France puis l'Angleterre et la répression d'une révolte dans les Provinces Unies, il incarne à la fois le « Siècle d'or » espagnol et les faiblesses qui constituent le revers de sa puissance : coût des guerres, départ vers les implantations du continent américain, exode des Morisques. Au cours de son règne, il affronte les puissances protestantes européennes, en particulier l'Angleterre. Mais sa tentative d'invasion du pays par la mer échoue en 1588. Il est un défenseur par la force armée du catholicisme dans ses Etats, où il persécute les morisques et les juifs en Espagne et au Portugal, et les protestants aux Pays-Bas. Il soutient aussi les catholiques ligueurs extrémistes en France. S'il parvient à éradiquer le protestantisme d'Espagne, sa politique conduit à la révolte, puis à la partition de ses possessions des Pays-Bas.

Philippe le Bel

Philippe IV, roi de France, 1285-1314. Son règne représente une étape importante du renforcement du pouvoir royal en France. Sa querelle avec Boniface VIII et l'importance de la propagande anti-française qu'elle suscite lui valent d'être considéré à tort comme un artisan de la laïcisation du pouvoir politique. Preuve de l'importance qu'il accorde aux représentations de son pouvoir, il adopte dans les cérémonies officielles une attitude impassible qui étonne ses contemporains et lui vaut le surnom de « Philippe le Bel ».

Pierre de Jean Olivi

Théologien franciscain (v. 1248-1298). Formé au thomisme à la Sorbonne, il exerce ensuite ses activités et son influence dans le Midi de la France.

Pierre de La Baume

Pierre de la Baume (1477-1544), docteur en théologie, conseiller du duc de Savoie puis de Charles Quint, il succède à l'évêque de Genève en 1522 et à l'archevêque de Besançon en 1530. Après avoir quitté définitivement Genève en 1533, il résigne sa charge d'évêque de Genève en 1543.

Pierre du Bois

Légiste français (v. 1255-ap. 1320). Installé dans une juridiction de province, le bailliage de Coutances, il rédige à l'époque de Philippe le Bel différents traités politiques (De l'abrègement des procès, 1300 ; Supplication du peuple de France au roi contre le pape Boniface, 1302 ; De la récupération de la Terre Sainte, 1305-1307 ; Pour le fait de la Terre Sainte, 1308) qui visent à théoriser la suprématie politique du roi de France, mais qui vont bien au-delà des prétentions du souverain.

Pierre Werli

Pierre Werli, chanoine originaire de Fribourg. Lors d'une bagarre entre prêtres et chanoines catholiques et réformés, Pierre Werli est blessé et s'enfuit. Il est retrouvé mort le lendemain. Le procès intenté par ses parents débouche sur une exécution et plusieurs acquitements.

Qaysi et Yamani

Désignent les deux partis qui divisent respectivement les tribus arabes du nord et du sud de la péninsule arabique. Cette division bipartite demeure vivace jusqu'au XIXe siècle. Au Mont-Liban, les Maan et les Chehab, leurs successeurs, appartiennent au parti qaysi et semblent l'emporter durant toute la période ottomane. Ils écrasent définitivement les Yamani à la bataille d'Ain Dâra en 1711. Leur coalition, comme celle de leurs adversaires d'ailleurs, regroupe des familles affiliées de toute obédience religieuse : musulmans sunnites, chiites et druzes, ou chrétiens maronites, melkites orthodoxes et catholiques.

Quraysh, Qoreich ou Koreich

Cette tribu arabe prestigieuse appartient au groupe des Arabes du nord, elle se ramifie en plusieurs clans et coalise autour d'elle de nombreuses autres tribus. Sa puissance se manifeste par le contrôle de La Mecque, la domination des routes caravanières du Nejd et de Taef et le monopole du commerce qui transite par le Hedjaz entre l'Océan indien et la Méditerranée. Elle donne naissance au prophète de l'islam et détient le califat jusqu'à l'émergence des puissantes dynasties musulmanes non arabes.

Richard de Cornouaille

Fils cadet de Jean sans Terre, frère du roi d'Angleterre Henri III, il est élu roi des Romains en 1257, la même année qu'Alphonse X de Castille, et ne parvient pas à se faire sacrer empereur. Il meurt en 1270.

Richard II

Roi d'Angleterre de 1377 à 1399. Le règne du petit-fils d'Edouard III commence par la quasi régence de son oncle Jean de Gand. Considéré comme faible, il est remplacé par Henri, fils de Jean de Gand et de Blanche de Lancastre.

Richard Wood

Richard Wood (1806-1900) mène une carrière diplomatique à Constantinople, Damas et Tunis avant de se retirer en 1865. Bon connaisseur de la région depuis 1832-1833, et ayant appris l'arabe au milieu des années trente, il est l'instigateur du soulèvement contre Mehmet Ali au Liban en 1840. Il exerce une action décisive en faveur de Zahlé en 1841 et conserve une image de « fin diplomate » dans l'imaginaire collectif libanais. Eu égard à son catholicisme, Palmerston refuse de le désigner consul général à Beyrouth, et le nomme consul à Damas. Il laisse une immense correspondance diplomatique (partiellement publiée) concernant son expérience.

Saadiens

Mouvement maraboutique qui parvient à mobiliser le Sud Marocain contre les Portugais. Ses chefs fondent une nouvelle dynastie au Maghreb al-Aqsa (cf. « Les institutions politiques et religieuses sous les Saadiens »).

Sanche

Fils cadet d'Alphonse X. Son frère aîné, Ferdinand, meurt en 1275 mais laisse derrière lui deux fils en bas âge, les infants de la Cerda, qui deviennent officiellement héritiers présomptifs de la couronne. Dès 1276, Alphonse X, transgressant les prescriptions du code juridique qu'il a lui-même fait compiler, désigne toutefois Sanche comme héritier. En 1281, le père et le fils se brouillent à propos du choix des alliances internationales. En 1282, diverses forces opposées à Alphonse X et au renforcement de la monarchie se révoltent et portent l'infant Sanche au pouvoir dans le nord du royaume. Malgré la malédiction paternelle et la tentative tardive d'Alphonse X de déshériter son fils cadet au profit des infants de la Cerda, celui-ci récupère la couronne à la mort de son père, en 1284. Il règne sous le nom de Sanche IV jusqu'en 1295 et transmet le pouvoir à son fils, Ferdinand IV.

Selim II

Selim II (1524-1574), sultan ottoman, est le fils et successeur de Soliman le Magnifique et de son épouse Roxelane. Il règne de 1566 à 1574, après avoir écarté ses frères dans un contexte de guerre interne. Son court règne correspond à l'apogée de la puissance ottomane. Peu intéressé par le gouvernement, buveur de boissons alcoolisées, dominé par les femmes de son harem et incapable de soumettre la puissance des janissaires, il laisse le pouvoir de fait à son vizir et beau-fils Mehmed Paşa Sokollu. Il signe un traité de paix avec l'Autriche en 1568 et renforce son pouvoir en Moldavie et en Valachie. Il établit des relations amicales avec Tahmasp Ier souverain safavide d'Iran. L'invasion de Chypre par les Ottomans provoque la formation d'une ligue d'Etats européens qui remportent la victoire de Lépante en 1571. Mais, l'année suivante, une nouvelle flotte ottomane force Venise à reconnaître l'hégémonie ottomane et, en 1574, l'actuelle Tunisie est reprise à l'Espagne de Philippe II.

Selim pacha

Wali de Sidon en 1841, il distribue les armes aux habitants du Mont-Liban, ce qui favorise la discorde, aggrave la situation, et vise à prouver que la présence de l'Empire ottoman est primordiale parce que la tutelle directe est la seule garante de la paix.

Sidney Smith

Sidney Smith (1764-1840) combat presque toute sa carrière contre la marine française et empêche Bonaparte de prendre Acre. Il agit également en diplomate, par l'intermédiaire de son frère désigné ambassadeur d'Angleterre à Constantinople, pour prévenir tout rapprochement entre la France et l'Empire ottoman. Il soutient Béchir II et contribue à lui restituer le pouvoir après son exil en Egypte. Il se retire à Paris et y meurt.

Soliman pacha

Soliman pacha (1810-1818) succède à Jazzar Pacha comme vali de Sidon, se rallie à Béchir II et tente avec lui de contrôler le vilayet de Damas. Les chroniques de l'époque soulignent son attachement à la justice.

Staufen

Issue de l'aristocratie souabe, la dynastie des Staufen accède au rang des princes d'Empire en 1079, lorsque Frédéric de Büren est fait duc de Souabe. Fidèles soutiens des Saliens Henri IV et Henri V, ils sont écartés du trône en 1125, et ce n'est qu'en 1137 que Conrad, fils de Frédéric de Büren devient roi, inaugurant la dynastie des Staufen : Conrad III (1137-1152), Frédéric Ier (1152-1190), Henri VI (1190-1197), Philippe de Souabe (1198-1208), Frédéric II (1209-1250). Celle-ci s'éteint peu après la mort de Frédéric II en 1250.

Sylvestre II

Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II (999-1003). Décrit par ses contemporains comme un des grands esprits de son époque, il est né en Auvergne vers 940. Très tôt destiné à la vie monastique, il suit en 967 le comte de Barcelone en Catalogne où il s'initie à la science arabe. Son savoir lui vaut rapidement une grande notoriété. Devenu écolâtre (directeur des écoles cathédrales) de Reims en 972, son enseignement réputé en fait un personnage influent : bras droit de l'archevêque Adalbéron, précepteur du futur roi Robert le Pieux (996-1031), fils de Hugues Capet, et surtout du futur Otton III. Celui-ci en fait son secrétaire, puis le nomme archevêque de Ravenne en 998, avant de l'imposer sur le trône pontifical en 999. Le pape conserve son mode de vie d'inspiration monastique, et milite pour une réforme en profondeur de l'Eglise. Proche de l'empereur, ses positions lui valent l'opposition de l'aristocratie romaine. Premier pape à lancer un appel pour « délivrer Jérusalem » (sic), il meurt en 1003, hors de Rome, toujours en butte à l'aristocratie romaine. Son nom pontifical, Sylvestre II, est choisi en référence à Sylvestre II, pape sous Constantin le Grand. Ce choix désigne clairement le programme conjoint du roi et du pape : nouveau Constantin, Otton III est appelé à diriger la chrétienté main dans la main avec le pape.

Tanios Chahine (1815-1895)

Semi-lettré, ex-muletier et ex forgeron, il s'auto-désigne « Robin Hood ». maréchal-ferrant, chef de la révolte paysanne contre les féodaux de la Montagne au Kesrouan. Malgré tout ce qu'il est dit sur son caractère dur, il porte en lui un sentiment démocratique car il considère qu'il est temps que le peuple gère lui même ses affaires et qu'il participe à la vie politique.

Théodore de Bèze (1519-1605)

Théologien et homme d'Eglise français, actif à Genève où Calvin lui confie la direction de l'Académie en 1559. On le considère souvent comme le successeur de Calvin.

Thomas d'Aquin

Théologien et philosophe dominicain (1224-1274), enseignant à Paris (à la Sorbonne) et en Italie. Son nom a été utilisé pour désigner un courant théologique, le thomisme, dont l'une des caractéristiques consiste à intégrer de manière critique des éléments de la philosophie aristotélicienne dans la pensée chrétienne. Il est notamment l'auteur, à la fin de sa vie (1266-1273), d'une Somme théologique inachevée.

Wahhabite

Le wahhabisme est un mouvement politico-religieux soutenu par Muhammad Ibn Abd al-Wahhâb (1703-1792). Né dans le Nejd, Abd al-Wahhâb voyage en Iran, en Mésopotamie et se fixe en Arabie où il prêche et compose un livre intitulé « Traité de l'Unité divine » Kitâb al-Tawhid. Son activité heurte la population chiite. En 1747, il conclut avec Muhammad Ibn Saoud, chef de tribu, un pacte selon lequel l'émir et le savant s'engagent à faire régner la « parole de Dieu », c'est-à-dire l'application intégrale des dispositions de la loi (charia). Le wahhabisme vise à construire un Etat fondé sur un islam primitif épuré de tout ce qui a été pensé et vécu par la suite. L'émir Abdul Aziz Seoud entreprend de réaliser cet Etat. Il lance des attaques dans l'Empire ottoman en 1799, occupe Karbala en 1802, La Mecque et Médine en 1803, et menace Damas en 1811. Le sultan confie alors à Mehmet Ali la charge de combattre le wahhabisme. La campagne de Mehmet Ali en Arabie dure 7 ans et permet à Ibrahim pacha d'occuper Dariya le centre du wahhabisme sans pour autant éradiquer ce courant.

Wajihi Pacha

Désigné wali de Sidon en avril 1845, sa réputation de conservateur le devance avant son entrée en service. Il ne fait rien pour arrêter la guerre druzo-maronite qui éclate en mai 1845, il est même soupçonné de semer la discorde. Les consuls des Puissances critiquent son conservatisme et sa partialité envers les druzes. Il quitte sa fonction au début de l'année 1846.

Yahia II

Souverain idrisside régnant de 863 à 866, il suscite, par un comportement non-conforme aux mœurs et aux prescriptions religieuses, la colère des habitants et est contraint de fuir en Andalousie où il décède.

Yahya Ibn ‘Umar (m. 1056)

Chef des « Molatamines » (gens de la tribu des Lamtûna), c'est-à-dire de ceux qui sont masqués, qui couvrent leur visage avec une sorte de voile (litâm). Il est tué au cours de la bataille de Tabfarilla.

Yahya u Tâ'fuft

Chef berbère ayant noué une alliance étroite avec les Portugais. Il reste musulman, mais cela ne l'empêche pas de manifester une reconnaissance profonde envers le roi du Portugal qui l'accueille à la Cour et lui prodigue des faveurs. Ce traitement ne manque pas de susciter des jalousies de la part des membres de l'aristocratie portugaise.

Yamaniyya

Faction englobant des familles qui disent venir du sud de la péninsule arabique.

Yazbaki

Joumblati-Yazbaki est une nouvelle division bipartite qui émerge en 1750 et adopte le même modèle d'organisation que celui des qaysi-yamani jusqu'en 1920. Ces groupements cèdent la place à la formation des partis modernes au sein de la République libanaise. Cependant des réminiscences de cette division subsistent.

Youhanna Ben Makhlouf

Youhanna Ben Makhlouf, élu patriarche des maronites en 1605, reste sur le siège patriarcal jusqu'à son décès, en décembre 1624.

Younes

Younes est le frère cadet de Fakhr al-Din. Né en 1574, il joue un rôle politique à côté de son frère qui lui confie le pouvoir au moment de son exil (1613-1618), après lui avoir recommandé de le transférer à Deir al Qamar, au cœur de la montagne du Chouf. Après le retour de Fakhr al-Din, il reste son assistant, jusqu'à sa mort en 1633 lors de la répression ottomane dans le Chouf.

Youssef

Youssef Chéhab (1770-1789) succède à son oncle Mansour. Il réussit à réunir la partie septentrionale et méridionale du Mont-Liban. Son mandat connaît beaucoup de troubles à cause des prodromes de la « question d'Orient », de l'insubordination des notables comme les Joumblatt, et de la cupidité de Jazzar Pacha. Celui-ci le fait exécuter en mai 1791.

Youssef Ben Saifa

Emir kurde de la famille Saifa installée dans le Akkar, au nord de Tripoli. Il est désigné pacha de Tripoli en 1579 et conserve son poste jusqu'à sa mort en 1624. Il est le chef du parti yamanite, et se heurte à Fahkr al-Din à plusieurs reprises

Youssef Hobeich (1787-1845)

Elève de l'école Ayn Warqa, il devient patriarche en 1823. Il réforme la discipline et la liturgie du rite maronite. Il entend jouer un rôle d'arbitre dans les événements conflictuels qui touchent sa communauté entre 1830 et 1845. Il s'oppose au prosélytisme protestant. Il élabore un projet politique autonomiste et progressiste.

Yusuf Ibn Tashfîn (1061-1106)

Deuxième souverain almoravide. Successeur d'Abou Bakr ibn ‘Umar, il prend le titre de « Prince des musulmans », il fonde le premier empire dans l'Occident musulman. Celui-ci embrasse l'Andalousie au Nord, et s'étend jusqu'à l'actuel Ghana et à la Tunisie contemporaine.

Zwingli

Huldrych Zwingli (1484-1531) prédicateur et curé en 1519, il se convertit et introduit la Réforme dans la ville de Zurich à partir de 1524.

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